GRAND AVIGNON La French Tech créé une application de recherche d’emploi et la confie à FACE
« On ne fait jamais les choses comme les autres » : le directeur du développement de la French Tech Culture d’Avignon Jean-François Cesarini revendique la différence de la structure qui couvre notamment les agglos gardoises de Nîmes et Bagnols.
C’est qu’il n’est écrit nulle part que les French Tech, label national décerné par le ministère de l’Economie, doivent créer des applications visant à favoriser la mise en relation des demandeurs d’emploi et des entreprises.
« L’emploi est au cœur de ce qu’on fait »
Et pour cause : « on n’est pas censés le faire, ça nous a d’ailleurs valu un coup de téléphone du ministère », admet Jean-François Cesarini, avant d’estimer que « l’emploi est au cœur de ce qu’on fait, on ne pouvait pas laisser passer ça. » En clair : si on peut, on le fait.
Pour le faire, la French Tech Culture a fait appel à une start-up avignonnaise, Nymphéa, pour développer l’application, et à la Communauté d’Agglomération Ventoux Comtat Venaissin (COVE) pour financer les 7 000 euros nécessaires. L’application « French Tech Emploi » est ainsi née à l’été dernier.
Une application simple de fonctionnement, « instinctive », dixit le directeur artistique de Nymphéa Jonathan Berrichon, où les candidats se créent un profil avec CV et phrase de motivation, et peuvent contacter les entreprises directement, et où les entreprises proposent leurs offres (et pas que dans le numérique), le tout gratuitement pour tout le monde. « Cette application fonctionne parfaitement avec le mode de fonctionnement de notre public cible, qui cherche de l’immédiateté », témoigne Janick Robert, conseiller en formation continue du Greta de Vaucluse, qui affirme avoir réussi à placer six jeunes en alternance grâce à l’application.
« Un beau moyen de décloisonner le territoire »
Ceci fait, il restait à faire vivre l’application. C’est là que le bât blesse : « ni la COVE, ni la French Tech, ni Nymphéa a vocation à gérer un outil d’insertion professionnelle, alors on le donne gratuitement à ceux qui savent faire », explique Jean-François Cesarini. Et ceux qui savent faire, c’est FACE Vaucluse, réseau d’entreprises qui luttent contre l’exclusion. « Maintenant nous sommes dépositaires et responsables de la suite et du succès de l’application », précise le Président de Face Vaucluse Patrice Perrot au moment de récupérer les clés. « FACE va gérer, mais l’AFPA, le Greta, et l’université vont mettre des CV, pour mettre en jeu ce réseau de l’insertion professionnelle », précise Jean-François Cesarini.
« On souhaite le développer dans le Vaucluse, mais pas que, explique la directrice de FACE Vaucluse Frédérique Corcoral. L’application ne vivra que si elle est utilisée par le plus grand nombre, nous allons donc aussi impliquer FACE Nîmes, car il ne faut pas oublier que les candidats sont mobiles, et à terme, nous pourrons communiquer au niveau national. » De quoi rester dans la philosophie de départ du financeur, à savoir « ne pas rester repliés sur notre territoire », note Bruno Gandon, vice-président du développement économique de la COVE.
« C’est un beau moyen de décloisonner le territoire, estime pour sa part Jean-François Cesarini, alors que la French Tech Culture d’Avignon est la plus grande de France, à cheval sur deux régions et trois départements. C’est un territoire qui a bien besoin de dépasser le Rhône et la Durance, car on a tous un bout de la solution. » Et des taux de chômage* plus élevés que la moyenne nationale : 11,9 % pour les Bouches-du-Rhône, 13 % pour le Vaucluse et 14 % pour le Gard.
L’application French Tech Emploi est téléchargeable gratuitement sur iPhone et Android.
* source Insee
Thierry ALLARD