GRAU-DU-ROI Plastic Invasion, le nouvel espace engagé du Seaquarium
Ce vendredi 8 juillet, le Seaquarium du Grau du Roi a ouvert un nouvel espace de 300 m2 unique en France consacré à la pollution plastique des mers et des océans. Plastic Invasion, c'est son nom, est un espace ludique engagé et dynamique situé au milieu du chemin de visite de l'aquarium.
En moyenne les plastiques mettent plus de 500 ans à se dégrader, et se décomposer en microplastiques non visibles à l'œil nu. Et aujourd'hui ces microplastiques entrent dans la chaîne alimentaire et on les retrouve dans notre sang ! Et que fait-on ? Pas grand-chose puisque la production de plastique a doublé en passant de 234 millions de tonnes en 2000 à 460 millions en 2019. Les déchets suivent la même progression avec 353 millions de tonnes en 2019, une grande partie finit dans la mer.
Le Seaquarium a donc logiquement ouvert un espace engagé et dynamique au beau milieu du chemin de visite de l'aquarium, qui démarre déjà depuis toujours avec le fameux poulpe entouré de déchets. Juste avant les otaries, cet espace coloré s'impose comme un choc nécessaire. Les parents semblent gênés mais les enfants les prennent par la main, se lancent dans la visite, et posent des questions.
Très graphique, coloré et accessible, cet espace a été mis en scène par l’artiste graffeur montpelliérain Gum. Le lieu se veut ludique et pédagogique. L'enjeu est de sensibiliser et donner envie aux visiteurs de s’impliquer sur une thématique fondamentale, les déchets plastiques qui envahissent les mers et les océans.
Sublimer l'immonde
On entre dans l'imaginaire du graffeur Gum avec la brosse à dent, l'objet plastique usuel par excellence, et qui n'a rien à faire dans la mer.
II fallait trouver comment informer sans choquer, la responsable du projet spécialiste en muséographie, Émilie Gulden, l'a fait. C'est le combat de Super poulpette qui fait face à Plastic bubble monster. "Le plus difficile était de savoir comment le faire, en surprenant mais sans choquer. Les gens viennent voir des poissons, pas forcément du plastique", explique Jean-Marc Groul, directeur du Seaquarium.
Ensuite, une aire de jeu pour les enfants. Ils sont sensibilisés sous forme de quizz et d'écrans tactiles. Arthur, jeune touriste belge venu avec sa maman et sa soeur, a tout compris au problème du plastique et réussit les jeux de logique en quelques secondes.
Plus loin notre regard se pose sur le Vortex, fameux septième Continent, un monstre en plastique de 30 mètres de profondeur. Une vidéo tournée à Bali, dans laquelle un plongeur nage dans un vortex, tourne en boucle. "On ne recycle rien du tout, c'est du pipeau. Il faut arrêter de produire du plastique, c'est tout", s'emporte Jean-Marc Groul en pointant du doigt un compteur électronique qui indique chaque jour le cumul du nombre de tonnes de plastique produit dans le monde pendant l'année.
Sans être anxiogènes, les messages sont précis et très forts. Cet espace représente une véritable aventure qui s'inscrit dans la visite de la splendeur du milieu marin. Une parenthèse engagée, une halte éclairée, un moment de lucidité. On a bien compris le danger, et surtout les enfants eux, l'ont déjà intégré. Et c'est le but. L’impact néfaste et dévastateur du plastique sur nos mers et océans doit être révélé puisque c'est nous que nous détruisons en bout de chaîne. Les visiteurs sont sensibilisés puis reprennent leur visite et se dirigent vers les otaries. Pari gagné.
Yannick Pons