GRAU DU ROI Une escale européenne
Quai Colbert, dimanche après-midi 15 octobre. Des tables sont dressées devant un beau bateau de l’association Siloé ainsi que des panneaux d’exposition. Toute la journée, la Maison de l’Europe anime plusieurs ateliers. Histoire d’entamer les discussions avec les passants, dans une période où l’Union Européenne est assez malmenée par des nationalistes et séparatistes de tout poil.
Les touristes sont Anglais et l’échange est cordial malgré le Brexit que le couple semble regretter. Les volontaires et salariés de la Maison de l’Europe n’ont pas à se battre pour faire la promotion de l’idée européenne ce dimanche. L’accueil est bienveillant, les questions peu compliquées. Quelques panneaux d’exposition dressent un historique et une présentation des pays membres, des jeunes passionnés d’environnement font découvrir les espèces de poissons lagunaires et de mer aux touristes. Sur le bateau affrété par l’association Siloé, Lucas, Carla et Jeanne du conseil municipal jeune de la ville-escale ont répondu au quizz, pas forcément évident. "La capitale de la Lettonie ? La monnaie de la Croatie ? Quel pays est entré dans l'Union Européenne le 1er juillet 2013 ?" L’aspect ludique pour mieux faire connaître, de façon détournée l’Europe, toujours méconnue dans ses actions au quotidien. Plus tard, un débat sur la pêche se tiendra sur la Valentine, un bateau de l'association Siloé remis à neuf grâce à une part de subventions de l'UE. L’occasion pour beaucoup de comprendre à quel point l’Europe s’implique dans ce secteur économique.
Chiara, 30 ans est Italienne et bénéficie d’un service volontaire avec Erasmus plus. Professeur d’Italien, elle se sent citoyenne européenne et trouve « qu’il faut dépasser les frontières et les nationalismes pour résoudre les problèmes ». Même sentiment chez Fabian, 21 ans, « Espagnol et Catalan à la fois », qui voulait connaître une expérience internationale avant de décrocher un poste sans doute dans le management. Même si Erasmus, le programme d’échanges d’étudiants européens, rendu célèbre par le film l’Auberge Espagnole en 2002 ne concerne qu’un infime pourcentage d’étudiants, cette mobilité de la jeunesse européenne a créé une dynamique.
« L’Europe, c’est un des plus beaux projets du XXe siècle, résume Michael Stange, le directeur Allemand de la maison européenne nîmoise, même si elle est loin d’être parfaite. En ces temps de Trump, de Brexit, c’est d’autant plus important de parler d’Europe et de vanter ses atouts. La mobilité des jeunes ça marche. On est là pour eux. » Et sur le quai, la présence du drapeau européen, dont la symbolique a défrayé récemment quelques passions politiques, ne fait pas fuir les touristes et curieux. Les actions sur le terrain de l’Union Européenne restent en tout cas assez méconnus du grand public comme les aides qu’elle apporte à des projets locaux. Au Grau-du-Roi , l’association Siloe a bénéficié de ces fonds pour ses projets et le pays Vidourle-Camargue a encouragé des projets tels qu’une calèche spéciale pour des personnes à mobilité réduite ou la création d’un écomusée. Le Pays Vidourle-Camargue s'apprête à gérer 600 000 € autour de la filière pêche : soutien à la commercialisation des produits de la pêche ou à la valorisation et la diversification des métiers, gestion des ressources halieutiques locales, coopération. Un comité local de sélection des projets a été mis en place et examine les projets finançables depuis avril.
Une escale proposée par l’Union Européenne et la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée, avec la Ville du Grau-du-Roi, le Pays Vidourle-Camargue, l’institut marin Seaquarium. Animée par la maison de l’Europe de Nîmes, Centre d’information Europe Direct Gard Lozere.
florence.genestier@objectifgard.com