J’AURAIS VOULU… Être écrivain pour le champion olympique Yannick Agnel
Pendant l'été, chaque mardi, Objectif Gard vous propose la rubrique " J'aurais voulu ". Une personnalité gardoise nous raconte ce qu'elle aurait aimé pratiquer comme autre métier. Cette semaine, c'est au tour de Yannick Agnel de replonger dans ses désirs enfantins.
Il n'est pas comme tout le monde. Ça, me direz-vous, ses parents le savent depuis qu'il est né. Mais Yannick Agnel est tout de même un drôle de mec. Nîmois de naissance (1992), le futur double champion olympique et multiple champion du monde de natation, s'est rapidement tourné vers Nice pour vivre sa passion et construire le palmarès qu'on lui connaît aujourd'hui.
À seulement 28 ans, il habite à présent Paris, revient souvent à Nîmes et s'est déjà reconverti dans l'univers de l'écriture romanesque, du e-sport tout en donnant aussi pas mal de conférences sur des thèmes divers et variés. Yannick a la tête sur les épaules et n'a jamais vraiment aimé vivre dans un moule.
Lui qui a refusé de nager avec une combinaison (quand c'était encore à la mode et autorisé pour battre des records), lui préférant la simplicité d'un simple maillot de bain, n'a pas vraiment changé sa manière de vivre. Réboussier ? Sans aucun doute. Bobo parisien ? Peut-être un chouïa mais il en rigole volontiers car il sait que la vérité est autre. Le jeune-homme sait être subtil quand il le faut.
Il adore la grande littérature et n'hésite pas à dévorer la production de grands auteurs. Il en traduit même certains autres. Quatre ans après avoir mis un terme à sa carrière sportive, Yannick a débuté une autre vie plurielle qu'il découvre à tâtons. Mais qu'aurait-il aimé faire s'il n'avait pas été nageur professionnel ?
L'égyptologie et l'astronomie
" Petit, comme tout le monde, j'avais beaucoup de lubies. L'égyptologie par exemple ! J'avais appris à déchiffrer les cartouches de certains pharaons..., explique le champion. Après, je suis passé à l'astronomie car mon grand-père avait un petit télescope et quand je suis arrivé à Nice à l'âge de 14 ans et que j'ai vu l'observatoire, je me suis dit que c'était là-bas que je voulais travailler. La science fiction m'a toujours passionné, le vide intersidéral aussi tout comme la beauté philosophique de tous ces mondes inexplorés et inexplorables... Ça, ça me parlait mais j'ai vite compris que pour faire Thomas Pesquet, c'était mort ! "
Encore une chose qu'il aimait quand il était ado mais qu'aujourd'hui il a " la chance de toucher ", c'est l'écriture. Petit, le jeune Yannick lisait beaucoup. Si bien que ses parents l'auraient vu devenir écrivain alors qu'ils devaient éteindre la lumière de son chevet tard le soir, tous les soirs. " Je n'ai jamais arrêté sauf sur la fin de ma carrière car j'avais besoin de toute mon énergie. J'aime ce médium mais mon idée est de faire plus qu'une simple autobiographie. "
L'écriture et l'Asie
Avec le confinement et le temps qu'il a eu en plus pour penser à son avenir, Yannick a découvert un autre aspect de sa passion : la traduction. " En effet, j'ai traduit le livre d'un auteur best-seller dans le monde mais très peu traduit en France. J'aimerais le faire sortir car j'y ai passé du temps. Jje me suis amusé et, même si je ne suis pas traducteur de métier, j'ai eu l'impression de bien comprendre l'auteur. Nous avons un peu la même vision, le même rythme de l'écriture et il m'arrivait de terminer ses phrases sans les avoir lues. "
Tout au long de sa jeune vie, Yannick Agnel a eu besoin d'être passionné pour mettre du coeur à l'ouvrage. Le sujet de ce livre traitant de l'arrivée d'un anglo-saxon qui vit aux USA et qui arrive au Japon fut prenant car l'Asie n'est pas tout à fait une passion, c'est un intérêt grandissant avec le temps.
" J'aime les USA et la Russie. Plus jeune j'ai même appris l'alphabet cyrillique pour pouvoir être galant avec les jeunes filles ! Concernant l'Asie, c'est arrivée plus tard mais ça contribue à mon équilibre. Je cultive cela depuis tout petit avec les cultures manga et nippone mais j'aime aussi la Corée du Sud et la Chine. Le chinois est une belle langue... Je ne désespère pas de l'apprendre mieux, j'adore les sinogrammes. Cette langue est vraiment magique. Ils vivent leur idiosyncrasie comme ils l'entendent et j'adore ça " ajoute Yannick Agnel qui est intarissable sur le sujet.
Bientôt un nouveau livre ?
Vous l'aurez compris, la curiosité et le voyage sont ses dadas. " J'ai grandi dans l'avion. Je suis un voyageur invétéré et je crois que j'aurais toujours la bougeotte. Quand tu te confrontes à l'étranger, tu en ressors forcément ébranlé et changé. Je recherche le dépaysement, le retour à l'enfance, aux sensations perdues... J'aime les auteurs comme Sylvain Tesson ou Nicolas Bouvier. En vadrouille, j'ai toujours mon carnet ou mon téléphone pour prendre des notes. Je veux partager tout ça et d'ici quelques petites années je sortirai un autre livre. Il me faut plus de temps pour l'écrire, pour me concentrer sur ça car j'ai beaucoup d'autres domaines sur lesquels je travaille et qui me passionnent aussi... "
Ce qu'il veut avant tout, c'est donner du sens à sa vie, à son passage sur ce bas monde. Être et vivre dans le tangible. Yannick n'est pas un surhomme mais il est une sorte d'hybride entre un Léandre plus chanceux et un Tristan Bernard plus heureux. Le e-sport est un autre centre d'intérêt et comme il le rappelle, pendant le confinement, ce fut le seul sport à ne pas avoir été stoppé par la covid-19.
Il continue également son implication dans l'action Nageurs et citoyens et poursuit ses conférences tout en collaborant à l'image de quelques marques comme le Coq Sportif. Un dernier mot ? " Que tout le monde se porte bien, profite de l'été mais reste vigilant. J'embrasse tous les Nîmois et les Gardois, de loin à cause des distanciations mais le coeur y est. Prenez soin de vous ! "
Yan, le très bon roman jeunesse de Yannick est à acheter ici.