Publié il y a 1 an - Mise à jour le 02.01.2023 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 1531 fois

L'INTERVIEW Le général Éric Chuberre : "C'était une "nuit gardoise", avec 72 interventions"

Le Général Éric Chuberre, commandant du groupement de gendarmerie du Gard et le capitaine Oliver Galon, patron de l'EDSR 30. (Photo : S.Ma/ObjectifGard)

Au cours de la nuit de la Saint-Sylvestre, 180 militaires étaient mobilisés sur le terrain. Le général Éric Chuberre, commandant du groupement de gendarmerie du Gard, fait le point des opérations menées entre le 31 décembre et le 1er janvier, soit 72 interventions sur le territoire gardois, en zone gendarmerie.

ObjectifGard : Comment la nuit de la Saint-Sylvestre s'est-elle passée ?

Le général Éric Chuberre : C'était une nuit gardoise. Il y a eu 72 interventions entre 7h du matin le 31 décembre au 1er janvier au matin, concernant des rixes, des tapages, un accident... Beaucoup de problèmes liés à l'alcoolisation. Sur les opérations de sécurité routière, les équipes de l'ESDR (escadron départemental de sécurité routière) ont relevé une vingtaine d'infractions pour alcoolémie, une douzaine d'autres liées aux stupéfiants, deux défauts de permis, un défaut d'assurance et une usurpation d'identité. 

Au sujet des alcoolémies, la part de délictuelles est-elle important ?

Une dizaine. Mais les gens se sont bien tenus sur les contrôles. En deuxième partie de nuit notamment, on voyait clairement dans les véhicules que c'était "Sam" qui conduisait. 

Par rapport à l'année dernière, avez-vous constaté une évolution des comportements ? 

On confirme les tendances déjà observées l'an passé, les gens ont fait la fête, mais une fête raisonnable. Il y a eu un peu plus d'intensité dans les interventions entre 1h et 4h du matin, mais il n'y a pas eu de gros sujets. L'activité était peut-être même moindre que lors de certains week-ends estivaux.

Alors ça veut dire quoi "une nuit gardoise" pour reprendre votre expression ?

Par rapport à d'autres départements, le niveau d'intensité, de temps en temps, dans les addictions et les conflits intrafamiliaux sous fond d'alcool, est assez singulier dans le Gard. À titre d'exemple, samedi soir, dans une commune - le général ne souhaite pas la nommer, NDLR - un homme âgé est sorti de chez lui avec un fusil parce qu'un jeune faisait du bruit. L'arme n'était pas chargée, le monsieur était en état d'ébriété... C'est fréquent dans le Gard. 

Au cours de l'année 2022, quels ont été pour vous les sujets marquants ?

Nous avons eu une période estivale intense, parce que l'été dans le Gard avec les mouvements estivaux, les fêtes votives, c'est toujours un rendez-vous important. Son intensité a encore été renforcée par les incendies. Cela me permet de souligner la qualité de l'engagement des militaires du département, présents sur ces incendies tout en continuant à gérer les violences intrafamiliales, les cambriolages, entre autres, mais ce sont les deux grands thèmes de l'année 2022. On voit les violences intrafamiliales se stabiliser à un niveau assez élevé avec une hausse des dépôts de plainte. Ce qui quelque part est une bonne chose car cela signifie qu'on ne demande pas l'intervention des forces de l'ordre uniquement dans le cadre de l'urgence. Quant aux cambriolages et atteintes aux biens, il y a un gros point d'attention dans le Gard concernant les vols liés à l'automobile. Et puis, il y a d'autres sujets tels que la délinquance cyber, les escroqueries via internet qui augmentent.

Quelles sont les priorités pour 2023 ?

Toujours en toile de fond, la lutte contre le terrorisme et la radicalisation. Maintenir la pression sur les stupéfiants. Nous avons eu d'excellents résultats cette année. Avec la section de recherches de Nîmes, la brigade de recherches de Vauvert a quand même réussi à faire une saisie d'1,2T sur la commune de Vauvert. Poursuivre les échanges déjà engagés avec les élus, c'est vraiment important. Puis, nous avons un défi en 2023 : celui de la sécurité routière. Il nous faut trouver des leviers pour mieux agir. Souvent dans les accidents les plus graves, on retrouve les mêmes ingrédients : la vitesse et l'addiction que ce soit aux stupéfiants ou à l'alcool. Enfin, il y a ces nouveaux défis que sont le cyber ainsi que la défense des biens communs, je pense à l'environnement, aux incendies, mais aussi à l'eau et aux décharges sauvages dont les élus nous font part régulièrement. Des sujets qui demandent aux militaires de l'adaptabilité et sur lesquels nous allons redoubler d'efforts, notamment en termes de prévention. 

Quelles sont vos bonnes résolutions ?

Être encore plus présent sur le terrain auprès de mes militaires et des élus. Et à titre personnel, c'est de faire du sport davantage et lire plus. Mais allier ces trois résolutions, risque d'être difficile. (Rires)

Stéphanie Marin

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