LUNDI SANTÉ Prothèse totale de hanche : une équipe du CHU de Nîmes se lance dans l'ambulatoire
Le virage amorcé en chirurgie orthopédique vers la prise en charge ambulatoire de la chirurgie prothétique se poursuit. Précurseur, le service de chirurgie orthopédique et traumatologique du CHU de Nîmes a récemment initié les poses de prothèse totale de hanche en ambulatoire.
Les progrès conjoints des techniques opératoires mini-invasives et de gestion de la douleur péri-opératoire, relayés par la prise en charge minutieuse des prestataires de soins à domicile, permettent un retour à domicile sécurisé à J zéro, c’est-à-dire le jour même de l’intervention. La première pose de prothèse de hanche au CHU de Nîmes a été réalisée en février dernier par le professeur Pascal Kouyoumdjian, chef du service de chirurgie orthopédique et traumatologique.
Le premier patient ayant bénéficié de cette prise en charge est un monsieur âgé de 74 ans. Il présentait une arthrose invalidante de la hanche. Arrivé à 7h dans l’unité de chirurgie ambulatoire (UCA), il a été transféré au bloc opératoire où il a été opéré en début de matinée. Après un passage en salle de réveil, puis un transfert dans le service d’imagerie médicale pour son contrôle radiographique, il regagna l’UCA à 12h. Le premier lever fut réalisé en début d’après-midi avec une déambulation déjà acquise, sous couvert de deux cannes et possible sans canne. Le patient a regagné son domicile à 17h.
Comme si de rien n'était ?
Le virage ambulatoire constitue l’une des priorités de la prise en charge chirurgicale du patient au CHU de Nîmes. De nombreuses interventions en orthopédie s’effectuent dans ce cadre, que ce soit au niveau des articulations du membre supérieur (épaule, coude, poignet et main) et du membre inférieur (hanche, genou, cheville et pied). La volonté de l’établissement de développer la chirurgie ambulatoire dans le cadre de mise en place de prothèses articulaires (déjà amorcée pour l’épaule) se poursuit donc pour les articulations du membre inférieur.
Les interventions en chirurgie ambulatoire nécessitent cependant une sélection minutieuse. Tous ne peuvent se prêter à ce type de prise en charge. Les facteurs limitants sont essentiellement liés à l’état général des patients et à leurs comorbidités. L’absence d’un accompagnant au domicile ou un lieu d’habitation trop lointain de l’hôpital contre-indique une prise en charge en ambulatoire. La volonté d’une optimisation des soins, couplée à l’organisation des retours précoces à domicile demandés par de plus en plus de patients constitue une préoccupation constante du CHU de Nîmes.
Un réseau médicalisé entre le CHU et la ville (notamment via le dispositif PRADO mis en place par l’Assurance-maladie) permet de garantir la sécurité du patient à son domicile : il bénéficie ainsi de soins infirmiers et de kinésithérapie chez lui, durant les premiers jours qui suivent l’intervention.