Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 14.01.2016 - thierry-allard - 3 min  - vu 787 fois

MARCOULE Projets, plan de compétitivité : perspectives diverses pour les différentes entités

Patrick Vincenot (Synergy Health), Marie-Emmanuelle Brunel (Areva Marcoule), Jean-Marc Ligney (Areva Melox), Patrick Faure (Socodei) et Philippe Guiberteau (CEA Marcoule), hier soir (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La cérémonie des vœux des directeurs des différentes entités qui composent le site nucléaire de Marcoule se tenait hier soir.

L’occasion de dresser les perspectives pour l’année qui s’ouvre, et de constater qu’elles diffèrent entre le CEA, Areva Marcoule, Areva Melox, Socodei et Synergy Health.

Le CEA « confiant »

Côté CEA, le directeur du site Philippe Guiberteau a évoqué 2015 et son lot de résultats obtenus au niveau de la recherche, avant d’aborder un sujet cher à bien des élus du Gard rhodanien, le projet de réacteur nouvelle génération ASTRID : « les études sont engagées par le CEA, le projet a franchi avec succès les jalons de l’avant projet et son financement a été sécurisé. » Il est semble-t-il encore trop tôt pour parler de sa future implantation, que beaucoup espèrent à Marcoule.

Sur la question de l’assainissement et du démantèlement, Philippe Guiberteau a salué « ce lieu unique où sont menés plusieurs très grands projets », comme « la mise en service active des deux robots Maestro (…) une première au monde. »

Faisant un détour par la sûreté et la sécurité, le directeur du CEA Marcoule a évoqué « le drame du décès d’un salarié d’un prestataire », avant de préciser que « nous resterons vigilants » et que le domaine serait « encore en 2016 la priorité la plus absolue. »

Pour 2016 justement, Philippe Guiberteau a listé quelques grands projets, comme la construction « de l’unité de traitement au sodium NOAH, qui a été lancée » dans le cadre du démantèlement du réacteur Phénix. Le projet DIADEM, qui permettra d’entreposer des déchets irradiants ensuite expédiés vers l’ANDRA, avance lui aussi : « les décrets ministériels sont attendus en début d’année. »

Quant au Pôle de Valorisation des Sites Industriels, il « continue de s’agrandir », et l’Institut Européen d’Hydrométallurgie (IEH), « une start-up a été créée » a annoncé le patron du CEA Marcoule avant de résumer : « les programmes du CEA resteront forts et pérennes, je reste confiant pour Marcoule et son environnement. »

« Excellente nouvelle » et plan de compétitivité pour Areva

La parole était ensuite à Jean-Marc Ligney, directeur d’Areva Melox. L’usine aura connu une année 2015 pas fantastique en termes de production, avec « 125 tonnes de MOX produites et livrées » contre 134 en 2014. Le directeur a aussi rappelé que 2015 a été « l’année de clôture de la fabrication pour nos clients Allemands » pour qui l’usine a produit plus de mille assemblages en 20 ans.

Pour autant, Mélox a aussi investi dans son outil de production en 2015, « plus de 30 millions d’euros pour la mise en œuvre d’une deuxième ligne de mélange de poudres » avec en ligne de mire 2016 et un objectif de production de « 140 tonnes en incluant la reprise de la fabrication pour nos clients Japonais. » Tant attendue après Fukushima, la reprise de l’exploitation des centrales japonaises se profile : « nous avons pu constater que deux réacteurs utilisant du MOX ont été autorisés à redémarrer fin 2015, c’est une excellente nouvelle » a estimé Jean-Marc Ligney. Ne reste plus qu’à attendre « le feu vert pour reprendre la production. »

Voilà pour la bonne nouvelle, car 2015 et 2016 seront surtout des années marquées par le « plan de compétitivité » d’Areva, qui prévoit la suppression de près de 300 emplois sur le Gard rhodanien, tout en en créant dans le secteur du démantèlement. D’abord estimé à 110 emplois à créer dans la filiale STMI, ce chiffre était hier soir « d’une cinquantaine » d’après la porte-parole du site Areva Marcoule Marie-Emmanuelle Brunel. « Pour 2016, la priorité est la réussite du plan de transformation d’Areva » a également affirmé la porte-parole. Un plan qui ne se fera pas au détriment de la sécurité ni de la sûreté, pour lesquelles « les investissements sont engagés » a précisé Jean-Marc Ligney.

Belles perspectives pour Socodei et Synergy Health

Les deux derniers sites de Marcoule ont connu quant à eux une meilleure année 2015 que le géant du nucléaire. Ainsi, la filiale d’EDF Socodei a vu le redémarrage de son unité de fusion, restée fermée plus de 3 ans après un accident mortel. « Nous avons pu fondre 750 tonnes de métal en 2015, soit l’équivalent de six mois de fonctionnement » s’est félicité le directeur Patrick Faure, avant de souligner le succès du nouvel atelier découpe des gros composants issus du démantèlement « qui passera en 3x8 dans les prochaines semaines. »

En revanche, « nous avons connu un nombre d’événements de sécurité déclarés deux fois supérieur aux années précédentes, a admis le directeur. Nous faisons le nécessaire pour restaurer un fonctionnement sans écart avec un plan d’actions. » Pour 2016, Socodei table sur « 12 recrutements complémentaires » après les 14 de 2015.

Enfin, côté Synergy Health, l’usine qui travaille pour le secteur du médical et de la pharmaceutique a vu son groupe fusionner avec l’entreprise américaine Steris et a atteint l’équilibre comptable en 2015. « Les perspectives commerciales sont très prometteuses » a estimé le directeur de l’usine Patrick Vincenot, avant d’annoncer deux recrutements supplémentaires en 2016.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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