Leurs débats publics s'enchaînent avec ce soir, une réunion sur la sécurité*. A cinq mois des municipales, le Front de gauche et sa candidate, Sylvette Fayet, tracent leur route de manière indépendante… Du moins jusqu'au premier tour des municipales.

A 61 ans, la tête de liste Front de gauche pour les municipales de Nîmes n'est pas une novice en politique. Cadre supérieur dans la fonction publique d'état, Sylvette Fayet a été candidate à plusieurs reprises. Elle a même eu le plaisir de combattre contre l'actuel maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, aux sénatoriales… Certes, sans succès. Choisie début octobre par son parti, pour sa ligne "indépendante", la fonctionnaire bientôt à la retraite concentre ses efforts pour retrouver les bancs décisionnaires de la municipalité, qu'elle fréquentait en tant qu'adjointe aux affaires sociales sous l'ère Clary.

"Concertation et implication" 

Se gardant de cuisiner une quelconque tambouille politique en coulisse - pourtant inhérente à toute élection- Sylvette Fayet assure vouloir "faire de la politique au sens noble du terme" : des envies, des projets, des rencontres, des débats, des propositions… A 5 mois des municipales, la revoilà sur le terrain. Un terrain qu'elle n'a jamais vraiment quitté, en "bonne militante communiste".

"Vous savez, un maire communiste réalisera une véritable politique du vivre ensemble. Tous les habitants de cette ville doivent se sentir Nîmois", scande la candidate. Le "vivre ensemble", la "solidarité", "l'humanité" … Autant de valeurs mises à mal en France où la crise constitue ce terreau favorable au repli sur soi et à l'exclusion de la différence. Nîmes, dont le coeur chavire amoureusement à droite, ne fait malheureusement pas exception.

"Ca ne sert à rien de taper sur l'immigré. Les vrais problèmes sont causés par ceux qui font des profits et qui ne les partagent pas", pense Sylvette Fayet . Si aucun programme n'a encore été élaboré, la tête de liste avance deux mesures. Tout d'abord, les "commissions extra-municipales : c'est ici que toutes les associations réunies par thématique peuvent exprimer leurs difficultés mais aussi leurs solutions". En outre, "il faut impliquer la ville dans tous les problèmes : sécurité ou logement. Le maire doit prendre part aux discussions afin d'améliorer le quotidien des gens".

Va pour la politique locale. Mais en bonne communiste, Sylvette Fayet a un autre message : "la lutte contre les politiques d'austérité". D'ailleurs, elle n'est pas sans savoir qu'aux municipales, un certain nombre d'électeurs opèrera un vote sanction à l'égard du gouvernement. Plus que jamais le Front de gauche veut se poser en alternative, à l'heure où un autre Front, plus bleu marine, gagne du terrain…

*Réunion sur la sécurité publique, ce soir à 19h dans la salle des cheminots (15, rue Benoit Malon)

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com