NÎMES Abandon de l'écotaxe : le Groupe Nîmes Europ’écologie sous « le choc »
Jeudi, la ministre de l'écologie Ségolène Royal a annoncé la suspension "sine die" de l'écotaxe, après une rencontre avec les fédérations de transporteurs routiers qui menaçaient de faire grève ce mardi. La reculade gouvernementale a suscité de nombreuses réactions, notamment du groupe Nîmes Europ’écologie : "cette décision est d’autant plus surprenante qu’une phase d’expérimentation était en cours depuis le premier octobre. Cette précipitation, qui donne raison aux lobbies routiers contre l’intérêt général, est particulièrement choquante pour les écologistes. Cet énième report en forme d’enterrement est un signal terrible au moment où la transition énergétique française est en passe d’être engagée devant le Parlement".
L'écotaxe qui devait entrer en vigueur en juillet 2013 avait déjà été repoussé, après les violentes manifestations en Bretagne. Selon Le Monde, le « péage transit poids lourds » consistait à taxer dès 2015 les camions de plus de 3,5 tonnes qui empruntaient les 4 000 kilomètres de routes nationales et locales à fort trafic. La mesure aurait dû rapporter 550 millions d'euros par an à l'Etat. Des ressources destinés à financer la centaine de projets d'infrastructures ferroviaires, fluviales ou routières durables. "Le canal du Rhône à Sète, le Canal du Midi, la construction de la ligne LGV fret/voyageur contournant Nîmes et Montpellier, la construction de Montpellier à l'Espagne du TGV, l'ouverture aux voyageurs de la ligne Bagnols/Nîmes sont des chantiers freinés par le manque de fonds d'investissements alors que le Languedoc est un couloir privilégié entre l'Europe du Nord et du Sud pour les transporteurs internationaux", font remarquer les écologistes nîmois.
Compenser les pertes fiscales
En cas de rupture du contrat passé avec la société Ecomouv' - chargé du dispositif technique pour la perception de la taxe - l'Etat doit verser à la société un milliard d'euros sur un an, dont 80% tout de suite. Toujours selon le quotidien national, l'idée de "mettre à contribution" les concessionnaires autoroutiers est envisagée pour compenser le manque à gagner est actuellement envisagé par l'Etat.