NÎMES Avec HOPE, l’espoir d’un emploi pour les réfugiés
Le 4 novembre prochain, le dispositif HOPE (Hébergement Orientation Parcours Emploi) va officiellement être lancé dans le Gard avec 14 réfugiés qui vont être accompagnés vers l'emploi par l’apprentissage intensif de la langue, la découverte des métiers et une formation certifiante en alternance.
Le programme HOPE (Hébergement Orientation Parcours Emploi) qui signifie également "espoir" en anglais, a été lancé au niveau national en 2017. Mis en place à Toulouse et à Montpellier, c'est la première fois qu'il est expérimenté dans le Gard. Ce projet a pour objectif le recrutement de personnes réfugiées sur des métiers en tension comme ceux du BTP afin de favoriser leur intégration durable sur le sol français. Le 4 novembre prochain, ils sont 14 à intégrer ce cursus qui comprend trois mois de formation plus un an d'alternance en entreprise.
La mission étant de trouver un emploi au terme de la formation en tant que maçon ou dans les métiers VRD (Voirie et réseaux divers). Un programme qui se réalise en quatre temps avec d'abord la prise en charge provisoirement de l'hébergement de ces hommes par l'AFPA (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes). Le public concerné est en moyenne en France depuis plus d'un an mais sa situation n'est souvent pas stabilisée et il n'est pas intégré socialement.
Après le logement, l'objectif de Pôle Emploi est de les orienter vers une activité professionnelle. Ces personnes sont souvent mobiles (géographiquement et professionnellement) et prêtes à rejoindre des filières professionnelles en tension comme le BTP. Un secteur où les entreprises ont des difficultés à recruter sur des bas niveaux de qualification et sont en demande permanente sur ce type de main d'oeuvre. Après une formation de 400 heures pour améliorer le français et notamment apprendre le vocabulaire technique du bâtiment, les formés vont débuter leur alternance en février.
Un an en contrat de professionnalisation
Ils vont basculer en entreprise et signer un contrat de professionnalisation. Avec une rémunération qui va passer du statut de stagiaire au niveau du Smic, soit environ 1 204 €. Ce parcours est destiné aux personnes qui ont un statut de réfugié ou qui sont bénéficiaires de la protection internationale, signataires du contrat d'intégration républicaine et demandeurs d'emploi. Ces dernières doivent attester d'un niveau de français A1, "le but est de ne pas les mettre en échec", souligne Isabelle Lecoq, de la direction territoriale de Pôle Emploi qui a mis trois dossiers potentiellement en attente pour ce critère. Pour le recrutement, l'opérateur a également pu compter sur l'aide de l'Ofii (Office français de l'immigration et de l'intégration).
Pour que ce projet aboutisse, il faut davantage dans ce cas que tous les partenaires agissent véritablement ensemble. Le défi est de trouver suffisamment d'entreprises qui souhaitent accueillir les 14 réfugiés. "Je n'ai pas d'inquiétudes à ce sujet car nous avons beaucoup de besoins exprimés", assure Isabelle Lecoq. Pour ce faire, toutes les composantes des métiers du bâtiment ont rejoint l'aventure : la FNTP (Fédération nationale des travaux publics), la société Constructys, qui accompagne les entreprises dans leurs projets de formation professionnelle et les Geiq BTP 30 et 34 (Groupement d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification). L'ensemble des partenaires étaient réunis ce vendredi au Pôle Emploi Saint-Césaire de Nîmes.
Le financement global a permis d'offrir cette formation à 14 candidats qui d'après le référent Pôle Emploi, sauront saisir cette chance. "Ils ont bien compris l'importance de cette opportunité. Il n'y aura pas de désistement", conclut Isabelle Lecoq.
Corentin Corger