La compagnie du "Théâtre de l’évidence" présentera son spectacle "Frontière Nord" le 8 février à 20h, programmé par les ATP de Nîmes au Théâtre de Nîmes, salle Bernadette Lafont. Avec, un texte de Suzanne Lebeau, une mise en scène de Cécile Atlan, et une musique écrite et jouée sur scène par le Trio Zéphyr.

L'histoire est la suivante. En chemin pour l’école, sous la chaleur d’octobre, Tabi, Bella, Ali, Elsa, Momo et Lila, découvrent et s’interrogent sur l’étrange chantier en cours. Mères et pères ont entendu parler du projet. Ils savent... Depuis ce jour, pour tous, le projet est omniprésent. Du rêve d’un stade de foot à l’édification réelle d’une frontière, la chute est rude. Elle engendre dans les esprits et dans la vie quotidienne des familles une cascade d’événements tragiques n’épargnant personne. Espoir, puis séparation, révolte, douleur, abattement, chacun réagit à sa manière face à cette situation incompréhensible qui dépasse l’entendement. Dans ce dédale d’embûches, toutes ces vies trouveront-elles leur voie ?

"Quand j’ai découvert cet écrit, émue et habitée par celui-ci, l’envie de l’explorer, de le jouer, et surtout de le transmettre au plus grand nombre est devenue incontournable. Ce texte questionne, pique, interpelle... Et toujours par la parole pertinente de l’enfance, il pose les mots avec justesse. Mon souhait est d’adresser ce spectacle à un large public. Puisque je pense qu’il est possible d’aborder des sujets sérieux dès l’âge de raison", estime Cécile Atlan qui assure la mise en scène et la chorégraphie.

Pourquoi créer ce spectacle ? Pour l'auteure, Suzanne Lebeau : "On est entrés de plain-pied dans une telle logique de peur que le contrôle se glisse de manière insidieuse au plus profond de l’intimité, qu’il divise le monde, tous les mondes, les hémisphères nord et sud, les continents, les pays de l’axe du bien, de l’axe du mal, les classes économiques en riches et pauvres, les familles en fumeurs.es et non fumeurs... Il faut élever de solides barrières, monter des murs, établir des postes de garde pour se protéger, contrôler au nom, toujours, de la sécurité. De l’autre côté de l’institution, de l’autre côté de l’officiel, il y a l’homme seul. Le petit David contre Goliath. Il y a la sensation d’étouffement dans le corset de fer, il y a le besoin d’air frais et pur. Il y a le besoin de sortir et de rencontrer. Il y a le besoin de voler pour échapper au contrôle... Le besoin de liberté du corps, de l’âme, de l’imaginaire... La curiosité qui ne se fait pas, le désir de connaître et de reconnaitre et d’inventer un avenir."