NÎMES "Il est urgent d’agir", la CGT appelle les agents du CHU à la grève
Le mardi 7 juin de 12h30 à 14h, la CGT du CHU de Nîmes appelle les agents hospitaliers à faire grève et à se rassembler devant les urgences. Le syndicat dénonce un manque criant de personnel et s’inquiète pour la qualité des soins alors que la période estivale se rapproche.
"Nous voulons lancer une alerte solennelle à la population gardoise, nous ne sommes plus en capacité de soigner correctement les gens. Il est urgent d’agir", insiste Nathalie, secrétaire de la CGT du CHU de Nîmes, en lisant le tract rédigé. Ces soignants réunis mettent d’abord en cause un manque de personnel. Selon leurs chiffres, 600 agents ne seraient plus en service pour diverses raisons (démission, suspension, maladie), ce qui représente 10 % du nombre total de personnels que compte l’hôpital nîmois. Cela entraîne logiquement des conséquences sur l’activité. Selon la CGT, les doubles gardes se multiplient sur les établissements de Serre Cavalier et du Grau-du-Roi, certains agents sont contraints d’effectuer des journées de 12h, l’IRM/Scanner de Nîmes a des plages horaires fermées et certains week-ends des lits sont fermés au sein de l’unité de soins critiques (UMCH).
"On devient des maltraitants et inhumains"
Si le syndicat rappelle que "cette situation n’est pas propre au CHU de Nîmes", les soignants s’inquiètent pour la saison estivale avec les congés annuels et la population qui grossit liée à l’activité touristique. Avec les fermetures partielles des urgences à Bagnols et dans des départements limitrophes, Carémeau enregistre ainsi une vague de patients supplémentaires. "Mi-mai, on a eu jusqu’à 340 entrées par jour. Ces derniers jours nous avons reçu des patients venus de Manosque et d'Aix, on n’a jamais vu ça", souligne un aide-soignant travaillant aux urgences qui a souhaité rester anonyme. Ce dernier confie ne plus pouvoir assurer correctement sa mission. "On a des gens qui restent dans le couloir 48 heures, voire trois jours. Il n’y a plus de repas, ni de toilettes. On devient des maltraitants et inhumains."
Ces soignants regrettent de manquer de place et de ne pas avoir suffisamment de temps pour s’occuper de chaque patient. "En plus de l’insatisfaction de notre travail, on a de la pression. On est en train de se noyer et on nous demande si l’eau est bonne", poursuit cet aide-soignant qui ne sait pas s’il manifestera mardi prochain : "Si mes patients ont besoin de moi, je ne serai pas là. La priorité ce sont les patients." Le 7 juin, une grande journée d’action au niveau national a été lancée par la CGT. Le syndicat appelle les agents à la grève et, au CHU de Nîmes, un rassemblement devant les urgences est prévu de 12h30 à 14h. Pour améliorer les conditions de travail des agents, la CGT demande de supprimer la taxe sur les salaires qui permettrait potentiellement 500 embauches à Nîmes. Mais aussi de supprimer la tarification à l’activité (T2A) et augmenter significativement les salaires de toutes et tous les personnels non médicaux et médicaux.
*Contactée, la direction du CHU n'a pas souhaité s'exprimer.
Corentin Corger