NÎMES Le réseau Tango perturbé ce lundi : les grévistes dénoncent un manque de communication
Une centaine de chauffeurs de la société Transdev - délégataire du réseau Tango pour le compte de Nîmes métropole - a organisé un piquet de grève ce lundi 4 octobre. Ils dénoncent un manque de communication avec leur direction et l'Agglo de Nîmes concernant l'organisation de l'ensemble du réseau et les conditions de sa mise en oeuvre.
Ils n'ont pas pris le départ ce lundi matin. Une centaine de chauffeurs ont répondu à l'appel à la grève lancé par la CGT impactant les lignes T1, T2, 2 à 11 et 16. "Nous demandons à Nîmes métropole d'avoir plus d'échanges avec nous pour pouvoir travailler sereinement, avec de bonnes conditions à la fois pour les conducteurs et pour les usagers", précise André Coll, délégué syndical pour Transdev Nîmes Mobilités. Pour justifier ce manque de communication, de concertation, ce dernier cite en exemple la division de la ligne 8 à la ZUP de Pissevin, "ce qui crée des désagréments pour nos usagers et par ricochets nos conducteurs qui sont en première ligne et qui doivent faire face au désaccord, à l'agacement des usagers".
Un discours auquel s'associe d'ailleurs le comité de quartier de Pissevin. Dans un courrier adressé à la rédaction mais également à Nîmes métropole, le président du comité, Alain Lorgeas, affiche son soutien aux grévistes et "demande aux usagers de ne pas s’en prendre aux chauffeurs qui ne font qu’appliquer les instructions de la direction de Transdev, cautionnées par l’Agglo et décidées sans concertation préalable".
Et le même de poursuivre : "À l’origine de l’amélioration de la ligne 8, qui part du Chemin-Bas d'Avignon pour rejoindre Valdegour et desservant le quartier de Pissevin, le comité est très remonté contre Nîmes métropole et son prestataire de service qui n’ont pas eu la délicatesse d’en informer les usagers et encore moins le comité de quartier. [...] Il semblerait que Nîmes métropole pour l’instant joue « la belle endormie ». Le comité de quartier prendra la tête des manifestations que vont engendrer cette remise en cause de la ligne 8 et de toutes autres lignes sur le quartier, notamment la ligne 3 qui va se voir réduire ses fréquences."
Des affirmations réfutées par l'Agglo de Nîmes, en termes de fréquentation mais aussi de concertation. "Cette évolution [de la ligne 8, Ndlr] a fait l’objet d’une communication depuis le 20 août au travers du site Internet Tango, de l’envoi d’une newsletter à tous les abonnés et de publications sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter). Elle est également présentée sur la fiche horaire diffusée depuis le 23 août 2021. La qualité de la desserte du quartier de Pissevin est une priorité pour l’Agglo. Des études sont d’ailleurs engagées pour réfléchir à une desserte qui réponde encore mieux aux logiques de déplacements des habitants du quartier. Une concertation sera lancée avant fin 2021 pour co-construire le réseau de transports en commun de demain."
Un rendez-vous dès la semaine prochaine
Les grévistes espèrent trouver leur place autour de la table, aux côtés de Transdev et Nîmes métropole, pour discuter des grands enjeux du réseau des transports. Un réseau qu'ils souhaitent "adapté aux besoins de nos usagers puisqu'il va être remodelé en septembre 2022 avec le prolongement de la ligne de Tram'Bus T2, et que tout le monde y trouve son compte, y compris les chauffeurs avec des heures de travail respectables pour pouvoir rendre un service de qualité", insiste André Coll.
Contactée, Ludovic Martin, directeur de Transdev, indique que "Nîmes métropole a proposé une rencontre à l'ensemble des représentants du personnel. Le rendez-vous est acté depuis quelques jours. Il aura lieu la semaine prochaine". Du côté de Nîmes métropole, Jean-Marc Campello, vice-président délégué aux mobilités & infrastructures de transport, rappelle : "Il n'est pas question d'avoir des échanges exclusif avec la CGT comme elle le demande à travers sa grève. Je rappelle qu’elle n’est pas le syndicat majoritaire. Nimes Métropole est favorable au dialogue avec les salariés de Transdev et cela, accompagné à chaque fois de la direction de Transdev et sur les sujets concernant Nîmes Métropole. Pour traiter ces différents sujets, la Direction de Transdev mène des réunions techniques avec son personnel sur des sujets tels que les évolutions du dépôt, le nouveau réseau T2, le matériel roulant, le positionnement des lieux de pose et sanitaires…"
Et le même de poursuivre : "Elle nous fait ensuite remonter les résultats et régulièrement, nous sommes présents pour échanger lors du Conseil économique et social (CSE) où toutes les instances syndicales sont représentées. Nîmes Métropole n'a donc jamais fermé la porte au dialogue mais demande à ce que les échanges se mettent en place dans le respect du rôle et du cadre normal du dialogue social sans que des grèves intempestives viennent pénaliser l'ensemble des usagers."
Stéphanie Marin