NÎMES Un "chef d'oeuvre" valorisant pour le bac pro métiers de la mode à Hemingway
C'est grâce à l'initiative de Jérémie Uhl, professeur de Lettres-Histoire au lycée Hemingway, que le projet a vu le jour. Pour les sept auxiliaires puéricultures, deux éducatrices de jeunes enfants et la monitrice éducatrice de la crèche La Marelle à Nîmes, des élèves de Terminale vont travailler à leur "chef d'oeuvre".
Quand une rencontre entre le monde de l'éducation et celui de la petite enfance s'établit, voilà ce qui peut en résulter : une bonne idée qui a du sens et qui permet aux deux parties de travailler sur un sujet valorisant. Créée en 1995, la structure collective "La Marelle" est un service de centre maternel qui accueille 24 enfants. Cette crèche revêt un caractère social et s'occupe d'enfants de parents isolés, souvent mineurs et d’origine étrangère.
Krystel Cazaux, professeur des métiers de la mode option vêtements, au sein du lycée nîmois depuis deux ans, est consciente de l'effort demandé aux élèves. Dans le même temps, cette "commande" leur permettra de toucher du doigts les contraintes efficientes de ce genre de réalisation. "Depuis trois ans et la nouvelle réforme, les élèves doivent travailler sur un "chef d'oeuvre". Nous notons la réflexion qu'ils ont sur la thématique, pas la réalisation même si c'est important. Pour la crèche La Marelle, nous devons faire huit blouses et quatre tabliers de comptines."
Le sens du projet ? Faire appel au sens de l’initiative, de l'organisation, à la prise de responsabilité des élèves. Mener un projet professionnel en transversalité avec les arts appliqués, le savoir-faire professionnel de la filière, le français et l'économie-gestion. Développer un sens créatif et artistique utile au métier, élargir l’horizon culturel des élèves par la découverte du monde professionnel. Le projet peut également conforter des gestes et des savoirs professionnels par une réalisation concrète ou plus simplement valoriser la visibilité de la filière du lycée Hemingway.
Un cahier des charges comprenant les contraintes techniques et les demandes des auxiliaires de puériculture a été donné aux 45 élèves de Terminale qui doivent ainsi bosser dur sur la question deux semaines durant. Pour travailler mieux, les lycéens sont répartis en groupe de trois et chacun travaille sur une blouse ou un tablier. Un atelier réalise les quatre tabliers, et deux autres les huit blouses. "Il faut que cela reste ludique pour les petits et pratique pour les puéricultrices. Le tissu reste du coton, mais les élèves y mettront beaucoup de couleurs", poursuit Krystel Cazaux.
Trois thèmes ont été choisis. La mer ou l'océan, la jungle et la savane. Des sujets qui plaisent aux enfants comme aux créateurs de ces blouses et tabliers. "C'est quand même énorme comme travail. On doit faire attention à ce que l'on fait. Il ne faut rien oublier, penser aux choses qui pourraient être dangereuses, rester pratique... En tout cas nous sommes contentes de travailler sur des projets qui vont servir", note une élève.
Pour les tabliers à comptines, quatre chansons d'enfants ont été sélectionnées et devront être illustrées via le travail sur les tabliers. "On fait des blouses avec des poches d'où sortent des animaux et des animations afin que les blouses racontent une vraie histoire et fassent rire les enfants tout en leur apprenant quelque chose", poursuit un élève. Quelles comptines seront illustrées sur les tabliers ? "Une araignée sur le plancher", "Loup, es-tu là ?", "Une fourmi m'a piqué la main" et, pour finir, "Mon petit lapin".
Les notes, en contrôle continu, seront partagées 50/50 entre le travail de réflexion et un oral l'expliquant pendant dix minutes. "Ils sont très tendus car le produit n'est pas encore fini, mais nous avons le temps de tout terminer avant de donner blouses et tabliers à la crèche, probablement en février", conclut Krystel Cazaux.