PONT-SAINT-ESPRIT L’Opération de restauration immobilière du centre-ancien présentée
L’Opération de restauration immobilière (ORI) du centre-ancien de Pont-Saint-Esprit a été présentée mardi soir lors d’une réunion publique à la Cazerne. Et il ne s’agit pas d’un énième dispositif.
« Vous vous souvenez de la rue d’Aubagne, cet immeuble qui s’est effondré à Marseille l’année dernière et qui a fait huit morts, lance le maire, Claire Lapeyronie, en préambule. Nous ne voulons surtout pas de ça à Pont-Saint-Esprit. » Le ton est donné.
Il faut dire que le centre ancien de Pont est « à bout de souffle », d’après les termes employés lors de la présentation. Les situations sociales précaires rejoignent les immeubles dégradés, voire carrément insalubres. Pourtant, du travail a été fait, dans le cadre du Contrat de ville que le quartier a intégré en 2015, ou encore de l’Opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH), qui permet aux propriétaires bailleurs de bénéficier d’aides pour rénover leurs biens.
Une centaine de logements ont été « améliorés » depuis le lancement de l’OPAH, mais ça ne suffit pas. L’ORI constitue l’étage supérieur de la fusée : il s’agit d’un outil coercitif, qui fait l’objet d’une déclaration d’utilité publique. En clair, les travaux nécessaires seront notifiés aux propriétaires et entraîneront pour eux une obligation de faire, sous peine d’expropriation. Les grands moyens, donc.
L’idée est d’inciter les propriétaires à réaliser les travaux dans le cadre de l’OPAH, mais aussi et surtout de disposer d’un moyen de pression efficace. Pour l’ORI, une stratégie a été mise sur pied. Une convention de portage financier a été signée avec l’Établissement public foncier Occitanie pour acquérir les logements préemptés et expropriés, que ce soit à l’amiable, sous arrêté, dans le cadre d’un péril ou d’un délaissement.
L’Agence nationale d’amélioration de l’habitat (ANAH) participe quant à elle à l’ORI pour accompagner les propriétaires d’immeubles identifiés à réhabiliter leur logement. La finalité reste, quoi qu’il arrive, les travaux de rénovation.
Thierry ALLARD