PONT-SAINT-ESPRIT Timide première réunion publique sur l’OPAH
Ils n’étaient guère plus d’une quarantaine hier soir à la salle des fêtes de Pont-Saint-Esprit pour assister à cette première réunion publique sur l’Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (OPAH) qui vient de démarrer dans le centre ancien.
Pourtant, il s’agit d’un projet d’ampleur, comme l’a encore rappelé le maire Roger Castillon : « C’est pas loin de 4 millions d’euros qui vont être injectés durant les 5 ans que va durer l’OPAH pour que les propriétaires rénovent leur habitat. »
« On met ce qu’on peut en place pour que tout le monde puisse réhabiliter »
Dans un centre ancien « qui a un aspect que nous connaissons tous » a euphémisé le premier magistrat, la ville dispose désormais « de trois outils importants pour faire avancer les choses » avec l’OPAH, le secteur sauvegardé et l’AMI Centre-Bourg.
Le cabinet Urbanis, chargé de mener l’opération était présent pour rappeler les principes généraux de l’OPAH et répondre aux questions de la salle. Le premierà prendre le micro est un habitant de la rue Bruguier-Roure qui s’inquiète « des cas de figure où le propriétaire dépasse le plafond ou à l’inverse où le propriétaire n’a aucun revenu. Je crains que ce dispositif ne touche que peu de gens. »
La responsable du pôle aménagements Élisabeth Caillat lui répondra que « faire l’avance pour les propriétaires les plus modestes est effectivement un problème. Pour pallier cela il y a des accords avec la Caisse de Développement qui prendra en charge les avances et touchera les subventions. On met ce qu’on peut en place pour que tout le monde puisse réhabiliter. » Le chef de projet d’Urbanis Lionel Sigaud complètera en expliquant que « l’Agence Nationale de l’Habitat a également augmenté les taux de subventions pour que les propriétaires modestes puissent faire des travaux. »
« On aurait dû être beaucoup plus nombreux ce soir »
La question du plafonnement des loyers des biens rénovés dans le cadre de l’OPAH est également revenue, un propriétaire expliquant « accepter un déficit foncier jusqu’à un certain point et après on n’est pas fous. Après calcul, je peux préférer ne pas avoir d’aides et garder mes loyers au niveau actuel. »
« Le plafonnement est censé être compensé par les subventions, a alors rappelé Lionel Sigaud. Et d’ailleurs il n’est pas éloigné des loyers libres pratiqués à Pont-Saint-Esprit. » Aurélie Dubois d’Urbanis poursuivra en expliquant que « l’objectif est de vous accompagner pour savoir s’il faut ou pas demander les subventions. On fait une estimation et on vous apporte tous les éléments en main pour décider. »
Un autre propriétaire a quant à lui fait part de son inquiétude que le fait que certains propriétaires aient le choix de ne pas engager de travaux « risque de démotiver ceux qui veulent faire quelque chose. » « Il vaut mieux tenter que de ne rien faire », lui répondra Roger Castillon.
Un autre propriétaire va alors observer que « peut-être que les spiripontains s’intéressent à leur habitat, mais dans ce cas là, on aurait dû être beaucoup plus nombreux ce soir (hier soir, ndlr). » Les absents ont certes toujours tort, mais ils auront d’autres opportunités d’en savoir plus sur l’OPAH, promet le maire : « Tout sera complètement transparent. Nous manions de l’argent public, nous savons ce que ça veut dire, soyez tranquilles vous saurez absolument tout. » Dont acte.
Thierry ALLARD