PONT-ST-ESPRIT La taxe foncière baisse, mais pas assez pour l’opposition
À Pont-Saint-Esprit peut-être plus qu’ailleurs, la question de la fiscalité locale est sensible.
Il faut dire qu’une hausse de 56 % du jour au lendemain, comme c’est arrivé début 2009, suite aux errements budgétaires de l’équipe municipale précédente, ça reste en mémoire longtemps.
La foncière et les ordures ménagères en baisse
Depuis, l’équipe emmenée par le maire Roger Castillon a fait de la bonne gestion de la commune son cheval de bataille. D’ailleurs, les comptes administratifs votés jeudi soir lors du conseil municipal s’inscrivent dans cette veine, avec un excédent d’1,6 million d’euros ou encore une dette passée sous les 13 millions. « L’État lui-même, via la DGFIP (la Direction générale des finances publiques, ndlr) vient d’analyser les bilans financiers et a validé cette trajectoire de gestion exemplaire, soulignera l’adjointe aux finances Claire Lapeyronie. Il est bien fini le temps où Pont-Saint-Esprit était montrée du doigt pour ses errements en matière de gestion, et tous les spiripontains peuvent en être fiers. » L’opposition ne pipera pas mot, mais s’abstiendra.
On l’attendait plus sur le vote des taux de fiscalité locale, après que le maire annonce que « nous proposons pour 2017 quelque chose que peu de communes font cette année. » Et pour cause : dans un contexte de baisse drastique des dotations de l’État, Pont-Saint-Esprit baisse le taux de taxe sur le foncier bâti. Il faut dire que la ville peut se le permettre : outre l’amélioration de sa santé financière, elle n’a pas vraiment — contrairement à beaucoup d’autres communes — vu ses dotations baisser, la Dotation de solidarité urbaine compensant la baisse de la Dotation globale de fonctionnement.
« Nous proposons une baisse de la taxe sur le foncier bâti de 1,03 point, soit 3,2 % du montant qu’auront à payer les spiripontains à base constante », poursuit Roger Castillon. Le taux de la foncière passe donc de 32,53 % à 31,50 %. Une bonne nouvelle pour les contribuables spiripontains, à tempérer toutefois : les taux de Pont-Saint-Esprit restent encore supérieurs à la moyenne des villes de la même strate (en 2015, la moyenne était à 22,48 % pour la taxe foncière). Notez par ailleurs que les taux de taxe d’habitation et de taxe sur le foncier non bâti restent inchangés, respectivement à 23,24 % et 99 %.
Par ailleurs, et cette fois la décision sera annoncée en conseil d’agglomération le 10 avril prochain, « la taxe d’enlèvement des ordures ménagères devrait passer de 17 à 16 %, soit une baisse de 5,9 % de la contribution à payer par les spiripontains », a précisé Roger Castillon.
« Peut mieux faire » dit l’opposition
Pas de quoi convaincre l’opposition. Ainsi, le baumettiste Gérard Guillen préfèrera souligner le fait que le taux de taxe d’habitation n’a pas baissé depuis cinq ans, s’attirant la réponse cinglante du maire : « vous voulez que je vous rappelle le taux de 2008 ? » L’opposant préfèrera lancer que « en 2010 on avait un budget excédentaire de 500 000 euros », s’attirant les rires et les quolibets de la majorité. « C’était une trésorerie à un moment donné, du ridicule absolu, rétorquera sèchement Roger Castillon. Quant à la taxe d’habitation, nous la maintenons conformément à nos engagements. »
Gérard Guillen estimera ensuite que « tous les spiripontains ne bénéficient pas des investissements alors que tout le monde paye la taxe d’habitation. » « Allez expliquer ça aux riverains de la rue des Tournesols, de la rue Camus ou des gens qui travaillent à l’hôtel de ville où de la flotte tombait », s’agacera le maire. « On aurait souhaité une légère baisse des investissements au profit d’une plus importante baisse des impôts », poursuivra l’opposant, avant que Roger Castillon ne rappelle que « la ville souffrait depuis des années d’un manque d’investissements. »
Mais il n’y avait rien à faire : « on reste sur nos positions », glissera Gérard Guillen, avant que son collègue élu d’opposition du même groupe Frédéric Duplan ne résume en une phrase, « on souhaite que tous les taux baissent vus les excédents. » Il sera suivi par le frontiste Alain Salsano, qui estimera que « la commune aurait pu faire des efforts pour réduire un peu toutes ces charges. » L’opposition s’abstiendra comme un seul homme.
Et aussi :
Aide aux commerces de l’hyper-centre, on fait le bilan : le dispositif d’aide à l’installation de petits commerces dans le centre ancien a profité à 4 commerces en 2016. Une couturière, un magasin de vêtements pour enfants, un salon de coiffure et une épicerie ont pu profiter d’une subvention représentant 50 % du loyer de leur local pour une année. Trois dossiers sont d’ores et déjà déposés pour 2017 : un restaurant rapide, un coiffeur et une crèmerie.
Des sous ! : le conseil municipal a voté à l’unanimité jeudi soir une subvention maximale de 10 000 euros pour la deuxième édition des Fest’Ivales Rhodaniennes, qui se tiendront les 30 juin, 1er et 2 juillet. Par ailleurs, le Comité des fêtes aura 25 000 euros pour cette année.
Thierry ALLARD