REMOULINS Municipales : pour Nicolas Cartailler, "notre programme actuel l'est encore plus post-covid"
À Remoulins, deux listes sur les trois de départ se sont maintenues pour le second tour des municipales qui aura lieu le 28 juin. "Remoulins cap devant" d'Élodie Martinez, candidate de la majorité actuelle, et celle de Nicolas Cartailler se prénommant "Remoulins Ambition collective". C'est ce dernier qui est arrivé en tête du 1er tour avec 45,15% des voix, devant Élodie Martinez (31,25%) et Fabien Roux (23,60%).
Un résultat montrant que "le projet bien défini de la liste a porté ses fruits et que les Remoulinois ont bien compris notre programme", affirme Nicolas Cartailler, chef de projet de métier et "novice en politique", comme il se décrit. Il ajoute : "Le soir du dépouillement, on n'était pas plus contents que ça, on était surtout préoccupés par la crise sanitaire." Toute sa campagne a été suspendue dès le lundi 16 mars.
Mais après plusieurs mois d'arrêt, Nicolas Cartailler et son équipe considèrent que leur "programme actuel l'est encore plus post-covid". "L'autre liste veut la poursuite de la politique actuelle, nous, nous considérons qu'il faut tout changer", assure Pierre de Queylard, 3e sur la liste. L'équipe base son projet sur un autre "mode de gouvernance" et une "stratégie de développement".
Pour eux, le village a tout pour être attractif mais ne séduit pas assez malgré ses atouts : "Il faut qu'on fasse la promotion du village. On a le Pont du Gard à côté, une rivière, la sortie d'autoroute pas loin, un terroir fantastique..." Ils veulent que ce ne soit pas que les autres communes qui profitent de la proximité de l'aqueduc romain : "À Remoulins, on est la porte d'entrée du pont mais les gens ne s'arrêtent pas. Pour l'instant, ça apporte juste des désagréments et des contraintes sur la circulation", constate le candidat.
Réveiller ce "potentiel qui ronronne"
Nicolas Cartailler et son équipe comptent s'appuyer sur ce "potentiel qui ronronne" pour générer une nouvelle ressource économique. Et c'est un des principaux points sur lesquels sa politique diverge de celle de son adversaire : "Élodie Martinez s'appuie davantage sur les finances publiques. Nous, nous considérons qu'elles vont être de plus en plus aléatoires surtout avec la crise du covid-19. On ne peut pas attendre du public. Il faut créer nous-mêmes de la ressource. Il faut attirer les touristes, les entreprises... Et ça ne veut pas dire pour autant vendre le village", explique Pierre de Queylard.
L'idée est donc de "redynamiser le village" et de casser "la spirale de l'appauvrissement" qu'observent les colistiers depuis plusieurs années. Et s'ils sont élus, ils comptent plancher dès juillet "pour ne pas laisser passer la saison estivale et préparer la rentrée". Ils comptent réadapter le PLU (plan local d'urbanisme) pour attirer du monde mais aussi changer le mode de gouvernance et rétablir une marge de manœuvre financière : "Le taux d'endettement est de 1 800 € par habitant en 2018, alors que la moyenne c'est 701 €", précise Pierre de Queylard.
L'un des grands enjeux sera la réouverture de la gare qui contribuera aussi au rayonnement de Remoulins. Nicolas Cartailler tient aussi à apporter sa pierre à l'édifice de la CCPG (communauté de communes du Pont du Gard) et ses "énormes atouts pour le territoire".
Reste à savoir quelle sera l'issue de cette "élection spéciale" marquée par la crise sanitaire et une forte abstention. De plus, la 3e liste, qui s'est retirée, n'a laissé aucune consigne de vote. Même s'il faut se rappeler que l'ambiance était plutôt électrique entre la liste de la majorité et celle de Fabien Roux pendant la campagne du 1er tour. Avec 14 points de pourcentage d'avance sur Élodie Martinez, l'équipe de "Remoulins Ambition collective" reste confiante.
Marie Meunier