SAINT-CÉSAIRE-DE-GAUZIGNAN L'élan de solidarité pour Jana et ses frères ukrainiens
Ouvert depuis ce mardi 1er mars, le boulodrome de Bruèges à Alès a déjà accueilli plusieurs centaines de kilos de biens de première nécessité. Sensible à la cause ukrainienne en raison de la présence sur sa commune de Jana, originaire d'Ukraine, Frédéric Gras, maire de Saint-Césaire-de-Gauzignan, a transporté les généreuses contributions de ses administrés.
Vêtements, chaussures, couvertures, produits d’hygiène, nourriture... Les dons affluent au boulodrome de Bruèges depuis mardi, lequel est désormais rempli de plusieurs centaines de sacs. Ouverte par la ville d'Alès et soutenue par l'Agglo, la structure est victime d'un succès qui traduit l'élan de générosité des "Grands-Alésiens". À 15 kilomètres au sud de la capitale cévenole, la petite commune de Saint-Césaire-de-Gauzignan, riche de 400 âmes, y a aussi contribué.
Tout est parti de deux dessins enfantins placardés sur la fenêtre d'une maison saint-césairoise. Le premier, exclusivement fait de bleu et de jaune, représente le drapeau de l'Ukraine, tandis que le second, orné d'une étoile et de cœurs avec des ailes, traduit l'espoir du peuple ukrainien. Ils sont l'œuvre d'une petite fille âgée de 6 ans dont la maman, Jana, est originaire d'Ukraine.
6 m³ de produits récoltés
Ce dimanche, alors que les bombes pleuvaient sur Kharkiv, deuxième ville ukrainienne située à 500 kilomètres à l'est de la capitale, Frédéric Gras, maire de Saint-Césaire-de-Gauzignan, est allé rencontrer la jeune femme. "Elle m'a donné des nouvelles de sa famille qui est en Ukraine. Deux de ses frères ont été mobilisés pour aller combattre et défendre leur pays. Elle est naturellement très inquiète. Ses larmes m'ont beaucoup ému", raconte l'édile saint-césairois.
Au lendemain de cette rencontre, le village s'est organisé pour lancer, à l'image de la ville d'Alès, une collecte en solidarité avec le peuple ukrainien. "Nous avons souhaité être réactifs en menant une sorte d'opération ''coup de poing'' sur trois jours", rejoue le maire. Ainsi, ce mercredi soir, plus de 6 m³ de biens de première nécessité en tous genres ont été recensés par la municipalité.
"Je suis très agréablement surpris par cette très forte mobilisation des Saint-Césairois qui, au final, ne me surprend pas car je les connais bien et depuis longtemps. On a aussi reçu des dons de personnes extérieures au village qui ont vu notre annonce sur les réseaux sociaux et qui, parce que leur commune ne s'était pas encore organisée, se sont rabattues sur la nôtre", développe Frédéric Gras, lequel a participé à deux des cinq transports de marchandises réalisés par la commune.
"Elle nous remercie infiniment"
Avec l'aide d'un employé communal et celle des agents de la ville d'Alès qui n'en finissent plus d'affuter leurs biceps depuis mardi, l'édile a déchargé les nombreux sacs fournis par ses administrés au sein desquels avait été glissée une trousse de secours assortie d'un message d'encouragement portant la mention "Vive l'Ukraine" en plusieurs langues.
Parce qu'il s'attend à ce que ça dure "assez longtemps" même s'il rêverait "que ce conflit s'arrête le plus vite possible", Frédéric Gras envisage de réitérer cette opération de collecte et réfléchit à la possibilité de faire un don financier auprès d'une des associations qui coordonnent le convoi jusqu'en Ukraine et dans les pays limitrophes. Quant à Jana, "elle nous remercie infiniment".
Corentin Migoule