Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 30.08.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 340 fois

SAINT-GILLES Le sujet retrouve grandeur et majesté

Saint Gilles surpris dans sa retraite par le roi Wamba est le nom d'un tableau qui vient d'être restauré.
Situé au-dessus du maître-autel, le tableau est grand, très grand et les ouvriers ne semblent être que des homoncules face à la spiritualité de Gilles (Photo Anthony Maurin).

L'abbatiale de Saint-Gilles (Photo Anthony Maurin).

Il est des édifices qui renaissent de leurs cendres après avoir connu leurs pires heures. L’abbatiale de Saint-Gilles fait partie de ce petit cercle.

Après avoir été une des plus attractives processions médiévales quand on parle de christianisme en Europe, l’ensemble religieux est peu à peu tombé dans l’anonymat cultuel puis culturel. Après avoir été classé à l’UNESCO dans le cadre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle, l’abbatiale retrouve son lustre d’antan. Cure de jouvence expresse, réfection des façades, des marches, des frises et préservation de tout le reste, dont le chœur de l’abbatiale. Mais le chantier n’est pas encore achevé, loin de là.

Pour preuve, après l’extérieur, il a bien fallu s’occuper de l’intérieur. Petite star de l’abbatiale, le tableau montrant le roi Wamba allant trouver saint-Gilles, qui venait de sauver une biche des flèches du souverain, est revenu à son état originel ou presque. Une vraie réussite qu’attendaient depuis longtemps les amateurs du genre. L'oeuvre raconte que le saint fut blessé en protégeant sa biche d’un roi nommé Wamba, qui chassait sur les terres où s’était installé le saint. Ce monarque donnera quelques arpents pour que ce fameux Gilles puisse y édifier une premier lieu de culte.

Dans l'abbatiale, au fond, le tableau encore sous ses couches protectrices (Photo Anthony Maurin).

« Je suis venu un peu tôt et je dois repartir dans quelques minutes pour ne pas trop faire tomber ma moyenne à vélo mais j’espère voir le tableau, ça fait longtemps qu'on attend ça », avoue Michel, venu assister en touriste au dévoilement de l’œuvre après restauration. En attendant, il est 9h30 et le voile est encore sur l’œuvre. « On ne sait pas à quelle heure ils vont faire tomber le drap mais c’est aujourd’hui, c’est sûr ! », assure une voisine peu curieuse de l’affaire.

Les ouvriers s’attellent sur l'échafaudage et prennent soin de ne pas faire de gestes trop brusques. « On va y aller doucement parce qu’entre les statues et les tableaux… Il ne faut pas faire d’erreur », lance un ouvrier qui démonte la structure mise en place pour l'occasion. L’œuvre est dévoilée peu à peu, elle revit de minute en minute, respire à nouveau sous les yeux embués des restauratrices venues pour l'occasion.

On voit un angle, puis le haut de la toile, on y découvre d’autres couleurs, d’autres traits, une belle lumière et des détails perdus dans les affres du temps. Le roi est à genoux, majestueux. Mais saint Gilles l’est plus encore car auréolé de puissance et de sérénité, protégeant sa biche et l'âme d'un roi qui reconnaîtra en lui un homme d'exception. Le tableau est aujourd'hui à la hauteur de l'édifice. Le coût de la restauration du tableau s’élève à près de 30 000 euros. Une paille comparée à l'histoire, au patrimoine laissé et à l'avenir qu'il faut entrevoir.

Si vous souhaitez aider le chantier et la restauration de l’œuvre, vous pouvez faire un don à la Fondation du patrimoine Languedoc-Roussillon. Une abbatiale datant du XIIe siècle, composée de trois portails à la manière d’un arc de triomphe, iconographie unique avec une vaste richesse de sculptures. La Passion du Christ et son cycle sont détaillés sur la frise qui traverse la façade.

Guerres de Religion oblige, Saint-Gilles n’a pas pu échapper à la bêtise humaine et un incendie est venu détruire les niveaux supérieurs de l’abbatiale dans les années 1650. Les travaux de l’actuelle restauration de la façade s’élèvent à près de 500 000 euros HT. Un don c’est un reçu fiscal donc une déduction d’impôt. En plus, vous contribuez à la sauvegarde d’un patrimoine qui a fait le passé historique de la France et qui pourrait devenir un lieu d’avenir.

À l'arrière de l'abbatiale, le chantier est encore vaste (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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