Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 16.09.2015 - thierry-allard - 2 min  - vu 285 fois

ST-ALEXANDRE "Si on réduit la vitesse aux abords des chantiers, c’est parce qu’il y a des vies derrière"

Le camion de la DIR Méditerranée accidenté en novembre dernier sur la N86 à Saint-Alexandre, dans lequel se trouvait Rémi Noël, ce matin lors de l'opération de sensibilisation (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Quiconque prend régulièrement le volant les côtoie forcément sur les routes, à bord de leurs camionnettes orange, ou directement sur la route, avec leur gilet jaune, aux abords des chantiers.

Pour autant, les usagers de la route ne font pas forcément attention à eux et pire, peuvent les mettre en danger.

Sensibilisés ou verbalisés

Ainsi, les Directions Interdépartementales des Routes (DIR), qui ont remplacé les anciennes DDE en 2007, paient un lourd tribut. « Si de 2007 à 2012 on déplorait un mort sur l’ensemble de la France, depuis 2012 nous en sommes à 9 morts », explique Joëlle Speri-Inversin, chargée de la communication de la DIR Méditerranée, qui supervise les routes de 9 départements, dont le Gard.

Les derniers accidents graves, qui ont fait un mort et un blessé grave chez les agents des DIR Est et Nord les 27 et 28 août derniers, viennent alourdir un bilan déjà très préoccupant. « Et nos agents sont victimes ou témoins de deux accidents par semaine », ajoute Joëlle Speri-Inversin.

C’est dans ce contexte qu’une opération de sensibilisation des conducteurs était menée ce matin sur la nationale 86, à hauteur de Saint-Alexandre, en présence des agents de la DIR Méditerranée, de leur directeur Jean-Michel Palette, des gendarmes et d’agents de la Direction départementale des territoires et de la mer. « C’est une opération nationale autour de la sécurisation aux abords des chantiers réalisés par les DIR », explique le responsable du district Rhône-Cévennes à la DIR Méditerranée Robert Bonnefoy.

Ainsi, tous les conducteurs pris en infraction par les gendarmes se sont retrouvés face à un choix : participer à l’opération de sensibilisation, via notamment le visionnage d’un petit film, ou se voir verbalisés. « L’opération est destinée à faire comprendre aux usagers que quand on réduit la vitesse aux abords des chantiers, c’est parce qu’il y a des vies derrière », affirme Joëlle Speri-Inversin.

« Je l’ai vu arriver, il n’a même pas freiné »

Et le tronçon n’a pas été choisi au hasard : qualifié d’« accidentogène » par la DIR Méditerranée, il a été le théâtre d’un accident de ses agents en novembre dernier. « Il pleuvait, on était en train de s’arrêter sur l’accotement pour récupérer un objet sur la route, on a mis les gyrophares et la signalisation, raconte Rémi Noël, dix ans à la DIR Méditerranée derrière lui. Un poids lourd nous a percuté par l’arrière, on a traversé le fossé, la clôture et on a fini sur un tas de pierres. »

Rémi Noël et son collègue s’en tirent indemnes, mais « bien choqués ». « Je l’ai vu arriver, il n’a même pas freiné. Le pire c’est que le chauffeur est descendu de son camion, et il nous a gueulé dessus », poursuit l’agent. Une attitude qui s’inscrit dans une tendance de dégradation des comportements des usagers de la route : « quand ils voient le panneau, les gens ne ralentissent pas, note Rémi Noël. Et il y a les incivilités, parfois des gens balancent des bouteilles ou des papiers devant nous. »

Face à cela, l’agent lance un appel aux usagers de la route : « respectez les gens qui travaillent sur la route et la signalisation. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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