ST-LAURENT-LA-VERNÈDE Le permis de construire de la carrière annulé
C’était attendu, c’est arrivé : le tribunal administratif de Nîmes a annulé ce matin le permis de construire accordé par la mairie de Saint-Laurent-la-Vernède à la société Guintoli pour sa carrière de calcaire.
Le tribunal a donc suivi les conclusions du rapporteur public. Un coup sévère porté à la contestée carrière de Saint-Laurent-la-Vernède ? Pas si sûr.
Un nouveau permis de construire déposé
Du côté du Collectif d’opposants à la carrière, Alain Bruguier se garde de tout triomphalisme : « c’est quelque chose de très important, mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. » Ainsi, l’annulation du permis de construire pourrait être résumée ainsi pour les opposants : une bataille de gagnée, mais pas la guerre, loin de là.
En effet, le préfet du Gard a délivré une nouvelle autorisation d’exploitation à la filiale de l’entreprise Guintoli qui exploite la carrière. C’était le 30 janvier dernier, soit moins d’une semaine après la remise des conclusions du rapporteur du tribunal administratif qui proposait l’annulation du permis de construire, avis suivi ce vendredi matin, donc. « Il y a une connexité entre le permis de construire et le permis d’exploitation », estime Alain Bruguier, qui ne sait pas encore à l’heure actuelle si la carrière sera en exploitation la semaine prochaine.
Pour le maire de la commune Joseph Guardiola, il s’agit d’une « péripétie » : « ce n’est pas très important, on s’y attendait. Le permis de construire faisait référence à notre Plan local d’urbanisme qui avait été annulé, donc légalement, ça ne pouvait pas tenir. » L’édile précise que la filiale de Guintoli a déposé un nouveau permis de construire « la semaine dernière », et ce après que la commune a révisé son PLU par le biais d’une mise en conformité avec un projet d’intérêt général. Pour Joseph Guardiola, « le plus important c’est l'autorisation préfectorale. »
Vers un nouveau recours
C’est pour cette raison que le Collectif d’opposants s’oriente vers le dépôt d’un nouveau recours, cette fois-ci « contre l’arrêté préfectoral du 30 janvier, avec dans la foulée un référé suspension », annonce Alain Bruguier, et ce dans la but d’avoir « une installation obligatoirement arrêtée. » Et à l’orée du dépôt probable de ce nouveau recours, Alain Bruguier se veut optimiste, arguant de « deux éléments supplémentaires et nouveaux par rapport au dernier recours. »
L’opposant souligne le mode d’exploitation « en entonnoir » de la carrière et la présence sur place d’un centre de stockage de déchets inertes, « qui risquent d’impacter la qualité de l’eau potable de plusieurs communes et d’interdire la réalisation de nouveaux forages à cause du périmètre de la carrière », affirme l’opposant en rappelant que « 8 conseils municipaux ont délibéré pour s’y opposer. » Par ailleurs, Alain Bruguier insiste sur le fait que le rapport de l’hydrogéologue n’a été produit « que le dernier jour de l’enquête publique (d’instruction de la demande d’autorisation d’exploitation, qui a abouti à l’arrêté préfectoral du 30 janvier dernier, ndlr), le 25 novembre, ça m’étonnerait que le tribunal laisse passer ça. »
Alors pas question pour Alain Bruguier et le Collectif de s’arrêter là : « cette décision de justice ne diminue pas notre détermination. » A en croire le maire, il leur en faudra : « ça ne remet pas du tout en cause la carrière, c’est mineur, et maintenant, il n’y a plus de failles. »
Thierry ALLARD