UZÈS Le Plan local d’urbanisme revient en conseil municipal
Dans la vie, il vaut mieux être précis, et dans un Plan local d’urbanisme aussi.
C’est pour cette raison que le PLU d’Uzès a fait son retour en conseil municipal, le premier de l’année, mercredi soir en mairie.
« Rendre la délibération précise et adaptée à Uzès »
« Il s’agit d’un complément », précisera en préambule l’adjointe à l’urbanisme Brigitte de Saboulin. De fait, la ville a engagé la révision de son PLU en octobre 2014, et en a indiqué les objectifs dans une délibération. Des objectifs tels que « préserver et dynamiser l’attractivité de la commune », « poursuivre l’encadrement de l’étalement urbain » ou encore « maintenir le potentiel agricole » visiblement insuffisants : « nous devons rendre la délibération précise et adaptée à Uzès », expliquera l’adjointe, en présentant les modifications proposées au vote.
Ainsi, un certain nombre de points sont rajoutés, comme l’affirmation d’Uzès « en tant que pôle central rural de l’Uzège », « favoriser la diversification du parc de logements et la mixité sociale » ou encore « conforter l’offre d’équipements, notamment concernant les établissements scolaires et de santé. » Par ailleurs, la modification précise que la ville souhaite « affirmer une stratégie de développement de l’habitat et encadrer l’urbanisation future », ce qui consiste à « conforter les pôles de vie existants », « programmer et encadrer le développement de nouveaux quartiers, autour du vieux chemin de Nîmes et du Mas d’Azur notamment », et « limiter le développement des zones urbaines peu denses, éloignées du centre-ville et sous-équipées. »
La modification des objectifs prévoit également un chapitre consistant à « préserver et dynamiser l’activité de la commune en mettant en place des possibilités d’accueil pour les futures activités et en procédant à l’extension des structures existantes », Mas de Mèze et Pont des Charrettes notamment. Sur le caractère naturel et agricole, les modifications prévoient la « préservation des grands espaces et franges urbaines boisées », ou encore un développement urbain « maîtrisé et respectueux du patrimoine paysager et agricole. » On imagine difficilement un PLU prôner le contraire… Plus prosaïquement, le PLU complété prévoit de mener « une politique de requalification paysagère des secteurs à enjeu, notamment les entrées de ville et le Mas de Mèze. »
Conseil municipal ≠ dialogue
Sans surprise, probablement comme dans chaque commune de France et de Navarre, le PLU a fait réagir l’opposition. D’abord par la voix de Lydie Defos du Rau, qui s’étonnera du fait que « ces modifications n’ont pas fait l’objet d’un débat, ni après la consultation, ni en conseil municipal, peut-on attendre de faire un débat avant de les inscrire ? » La conseillère d’opposition en profitera également pour redemander la mise en place d’une commission extra-municipale sur cette question. L’opposant Jérôme Maurin prendra ensuite la parole pour redemander « la possibilité de consulter le Plan de déplacements urbains », puis de bifurquer vers le futur centre des congrès et ses potentielles nuisances pour le voisinage et enfin de se demander si ces modifications « n’auraient rien à voir avec une actualisation réglementaire, mais seraient plutôt une mise en accord avec le PADD (le projet d’aménagement et de développement durable, une des pièces obligatoires du PLU, ndlr) que vous n’avez toujours pas présenté en conseil municipal. »
« On répond aux désidératas de l’Etat, sinon il y a une possibilité que le PLU soit rétorqué s’il est trop généraliste », répondra Brigitte de Saboulin, avant de se perdre dans les nombreuses questions de l’opposition auxquelles elle n’aura apporté qu’une réponse très partielle, ce que les élus d’opposition lui feront remarquer. Le maire Jean-Luc Chapon coupera alors la parole aux uns et aux autres, expliquant refuser que le conseil municipal « ne devienne un dialogue. » « Vous avez quand même une façon de présenter les délibérations particulière, nous entendions débattre », lui lancera l’opposante Caroline Sépet, avant que le maire ne mette la question au vote.
Un vote auquel le groupe de Caroline Sépet Ensemble pour Uzès a refusé de prendre part, tandis que les deux élus du groupe Uzès Autrement de Jérôme Maurin ont voté contre.
Et aussi :
Du nouveau sur le front du secteur sauvegardé : l’extension du secteur sauvegardé d’Uzès est en bonne voie. Le maire et son adjointe à l’urbanisme sont montés récemment à Paris, à la commission nationale des secteurs sauvegardés. « Nous avons présenté le projet et été reçus avec les félicitations du jury », se félicite l’adjointe. « Nous allons attendre un mois le document de la commission et ensuite nous procèderons l’enquête publique », a précisé Brigitte de Saboulin, avant d’être applaudie par la salle.
RIP les foires de printemps et de la Saint-Firmin : les deux foires historiques ont été supprimées, « tombées en désuétude », comme l’a justifié le conseiller municipal délégué François Noël. La foire de printemps se tenait jusqu’à lors le deuxième jeudi d’avril, et celle de la Saint-Firmin le 11 octobre. Leur suppression s’est produite dans une certaine indifférence et sans que personne dans l’assemblée ne trouve à redire, comme pour prouver qu’elles n’intéressaient effectivement plus grand monde. Seule la foire à l’Ail est maintenue, le 24 juin.
Thierry ALLARD