UZÈS Vif débat autour des orientations budgétaires
Le traditionnel débat d’orientations budgétaires, qui précède le vote du budget de la commune, était au menu du conseil municipal d’Uzès mardi soir. Et ce débat a été âpre entre le maire et l’opposition.
À Uzès, sur l’aspect budgétaire, on n’a pas l’habitude de renverser la table, et 2022 ne va pas déroger à la règle. Les mêmes mots reviennent d’année en année, avec une situation financière « sereine », résultat de « choix anticipés, rigoureux », pris dans la « constance », note l’adjoint aux finances Thierry De Seguins-Cohorn. Il est vrai que les indicateurs sont au vert, avec un taux d’épargne brute à 30 %, la norme étant plutôt entre 8 et 15 %, et une épargne nette, la brute moins l’encours de la dette, au plus haut en 2021, à 2,6 millions d’euros. « Ce qui conditionne la capacité de la ville à investir », commente l’adjoint.
Quant à la dette justement, elle est passée de 16,4 millions d’euros en 2017 à 13,3 millions en 2021, « et nous avons fait un audit de la dette pour renégocier les taux », précise Thierry De Seguins-Cohorn. Quant aux dépenses d’équipement, elles ont été à un niveau record en 2021, avec 6,08 millions d’euros. Bref, la situation financière de la ville est bonne, et la ville compte bien continuer à « creuser son sillon », selon les propos du maire Jean-Luc Chapon.
C’est à dire : ne pas augmenter les taux d’imposition, continuer la maîtrise des dépenses des charges générales et maintenir le niveau d’investissement et d’autofinancement. Ainsi, le budget de fonctionnement se situe à 12,6 millions d’euros, en léger recul par rapport à 2021. L’investissement sera d’environ 9 millions d’euros, dont 4 millions d’euros de restes à réaliser, comprendre de projets votés dans les années antérieures mais pas encore finalisés.
On y retrouvera : la vidéo protection pour 350 000 euros, des travaux, comme 400 000 euros pour la voirie, 250 000 euros pour les murs des deux cimetières, le pavage du duché pour 700 000 euros, 500 000 euros pour la rue du Sénéchal, 180 000 euros pour l’éclairage de bâtiments, 150 000 euros pour la place de la marquise de Crésol, 830 000 euros pour le groupe scolaire, 300 000 euros pour le club-house du foot à Pautex, 500 000 euros pour la piste d’athlétisme du stade Rancel, 250 000 euros pour des aménagements dans le quartier des Mûriers ou encore 200 000 euros pour l’architecte des futurs travaux de l’évêché.
« On vous écoute et à la fin on se demande ce que vous avez voulu dire »
« Nous aurions aimé avoir ces précisions dans le rapport », regrettera l’opposante Lydie Defos du Rau, avant d'énumérer les projets qu’elle aurait mené si elle avait été élue maire. On y retrouve : des aménagements routiers sécurisés pour les piétons, des pistes cyclables, une rallonge pour le CCAS, des primes à la rénovation, des panneaux photovoltaïques sur les toits des bâtiments municipaux, une taxe sur les logements vacants et les résidences secondaires, deux écoquartiers ou encore un budget participatif.
« Ces orientations budgétaires s‘adressent à votre électorat, mais certainement pas à tous les citoyens et encore moins aux générations futures », lancera l’opposante au maire, estimant que « ces orientations ne sont pas à la hauteur des besoins et des attentes », et même que ces orientations étaient « irresponsables. » « Vous avez répété plusieurs fois ‘si vous aviez été maire’, mais pour l’être il faut un programme crédible, et il ne l’a pas été vu votre score », grincera Jean-Luc Chapon en guise de réponse.
Parole à Christophe Cavard, représentant du deuxième groupe d’opposition. L’ancien député fera remarquer dans un long discours que les orientations budgétaires étaient « un copier-coller » de celles de l’année dernière. L’opposant évoquera ensuite les quartiers périphériques, en estimant que « les investissements sont concentrés sur le centre-ville et les boulevards », et en insistant, comme Lydie Defos du Rau, sur la nécessité de réaliser des pistes cyclables.
Jean-Luc Chapon lui répondra en assumant « la continuité », et de railler celle de son opposant sous les rires feutrés de la majorité : « vous aussi vous êtes dans la continuité, on vous écoute et à la fin on se demande ce que vous avez voulu dire. » Quant aux pistes cyclables, « on en a créé, mais on ne voit pas beaucoup de cyclistes. » « S’il n’y a pas de vélos, c’est qu’il y a un manque de pistes sécurisées », reprendra Lydie Defos du Rau, avant d'évoquer la dangerosité de l’avenue Louis-Alteirac. « On la sécurisera quand on pourra la mettre en sens unique », répondra le maire. Quant aux interrogations sur la politique sociale de la commune soulevées par l’opposante, elles resteront sans réponse.
Christophe Cavard reprendra sur la forme, dénonçant un manque de respect de l’opposition. « Il y en a qui rient, je ne ris pas », lancera-t-il en fin de ce débat électrique. Prochain arrêt : le vote du budget.
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
Et aussi :
Une subvention pour l’Ukraine : le conseil municipal a voté à l’unanimité le versement d’une subvention de 10 000 euros pour la commune jumelle d’Uzès, Paczków, en Pologne, elle-même jumelée avec une commune ukrainienne, « pour qu’ils puissent accueillir les Ukrainiens qui arrivent chez eux », précisera le maire. Le comité de jumelage a quant à lui donné 4 500 euros à Paczków, et 500 euros pour l’associations des commerçants, afin de financer la logistique pour apporter les dons en Ukraine.