VAUVERT Conseil Municipal entre tensions et émotion
C’est dans une ambiance assez électrique que s’est tenu le Conseil Municipal de rentrée. Des comptes municipaux épluchés et une opposition libérée.
L’ordre du jour, dense après la période estivale, promettait de belles joutes verbales et les spectateurs en petit nombre n’ont pas été déçus. De la sécurité, en passant par la venue du Premier Ministre Manuel Valls cet été, la quatrième baisse en deux ans des indemnités des élus, la fiscalité, la création d’un lycée sur la commune et l’accueil d’une famille de réfugiés, il y avait de quoi satisfaire les oreilles attentives.
Si le débat a majoritairement été cordial, l’opposition placée sous la bannière du Rassemblement Bleu Marine, menée par la famille Meizonnet père et fils, n’hésite pas à flirter avec les limites du raisonnable sur plusieurs sujets.
Les dispositions de la venue du Premier Ministre Manuel Valls cet été et l’accueil d’une famille de réfugiés montrent au grand jour le fossé creusé dans les nuits obscures entre cette formation politique et les autres. Pour Nicolas Meizonnet « La venue de Manuel Valls a dû coûter au contribuable alors que notre ville n’en a pas les moyens ». Et Jean Denat de répondre « Manuel Valls a tout payé par chèque, tout est clair et vérifiable, renseignez-vous un peu mieux M. Meizonnet avant de dire de telles choses ! ». Comme à son habitude, les annonces ne sont pas suivies des faits et Nicolas Meizonnet concluait de manière assez penaude « Je n’affirme rien mais j’ai d’autres informations… ».
Autre sujet de discorde et d’échauffement, la taxe d’habitation et la suppression de l’abattement général à la base antérieurement institué. « C’est un non choix… Nous y sommes contraints car les banquiers refusent de nous prêter de l’argent. Notre situation de capacité d’autofinancement est nulle. Sur les six communes Gardoises qui sont dans notre strate (NDLR villes comprenant entre 10000 et 20000 habitants) nous sommes à la dernière à le supprimer », explique Jean Denat, maire PS de la ville. Pour Joëlle Cachia-Moreno, de la liste Mon Parti c’est Vauvert, « dès 2002 nous avons compris qu’il y avait un problème dans les comptes… ». Mais Jean Denat n’a pas laissé passer l’occasion de se justifier en rétorquant « quand nous sommes arrivés en 2014, le budget avait été préparé par vos soins et nous n’avons pu le modifier que très peu. Je rappelais quinze jours après les élections que tous les feux étaient au rouge car avant les élections, vous avez fait un emprunt de 470000 euros alors que 150000 suffisaient. Un autre emprunt a été demandé à hauteur de 2,6 millions d’euros mais a été refusé par les banques. Nous ne voulons pas que l’emprunt d’un jour soit l’impôt de demain. Il fallait diminuer les dépenses car les emprunts permettaient un fond de roulement et les services fiscaux ont mis un an à comprendre le mécanisme ! Depuis 2009, la commune a un budget structurel en déficit et en quatre ans vous avez emprunté 7 millions d’euros… Je sais que vous le regrettez mais si nous faisons tout cela ce n’est pas de gaité de cœur ».