VILLENEUVE L’Abbaye St-André signe sa première entreprise mécène
C’est que Marie et Gustave Viennet, propriétaires de l’abbaye et des magnifiques jardins qui vont avec et surplombent Villeneuve, ont misé gros sur le mécénat pour offrir à l’abbaye la rénovation qu’elle mérite.
« Une affaire de coeur »
Un vaste chantier « d’un million d’euros sur 15 ans », explique Marie Viennet, histoire aussi d’entretenir une dynamique : l’Abbaye a reçu 31 000 visiteurs en 2017. Une fréquentation multipliée par trois en cinq ans. La première phase de travaux concerne la toiture de l’accueil. Modifiée et pas forcément bien restaurée il y a plusieurs décennies, elle prenait l’eau et menaçait à terme la structure.
Il a donc fallu lancer une restauration d’urgence pour 130 000 euros, financés à 50 % par la Direction régionale des affaires culturelles, à 15 % par l’autofinancement, et à 35 % par le mécénat de particuliers et d’entreprises. Un vrai pari : « ça représente 45 500 euros et aujourd’hui nous avons récolté près de 20 000 euros auprès de 80 donateurs particuliers », explique Marie Viennet. Une enveloppe totale qui vient de se voir abondée de 12 500 euros, soit la somme apportée par le groupe immobilier Emile-Garcin, première entreprise à rentrer dans le club des mécènes de l’abbaye.
Pour le directeur du groupe familial Emmanuel Garcin, ce sont les sentiments qui ont parlé : « on a grandi dans les vieilles pierres, c’est une affaire de coeur. » Au-delà, le mécène se dit animé par une volonté de « protéger et sauvegarder ce patrimoine unique qui fait partie de notre culture à tous. »
Les travaux se poursuivent donc dans une plus grande sérénité. Spécialisée dans la restauration de monuments historiques, l’entreprise gardoise Sele s’occupe de refaire à neuf les 150 mètres carrés de toiture en pierre de taille venue de Pondres, près de Sommières. « Et on a découvert des choses curieuses durant les travaux, raconte le directeur de l’entreprise Rolland Picca. L’escalier avait une arrivée et on a trouvé des départs de fenêtres : ce n’était pas une toiture, mais un étage. L’aile était surélevée d’un niveau. »
Une découverte surprenante qui n’a pas empêchée l’entreprise de continuer les travaux tels que définis auparavant. « On a retiré 45 tonnes de gravats posés sur les voûtes. On a créé une chape. On va poser les nouvelles dalles et les vieillir et on a remplacé les gargouilles en cuivre », présente Rolland Picca. Les travaux doivent s’achever mi-février, avant la réouverture des lieux au public le 1er mars. Si vous souhaitez contribuer à leur financement, c’est encore possible ici.
Thierry ALLARD