GARD Le public au rendez-vous ce dimanche au festival "Lussan se livre"
Le festival "Lussan se livre" a fait son grand retour ce dimanche sur la place des Marronniers. Les visiteurs étaient au rendez-vous pour cette 17e édition après une année blanche due à la crise sanitaire.
"Les conditions étaient trop difficiles pour notre petite association. C'est un fonctionnement très artisanal. On est heureux de retrouver le public", atteste les membres de l'association organisatrice éponyme. 50 auteurs, dessinateurs et poètes ont fait le déplacement pour rencontrer lecteurs et visiteurs.
"On se sent revivre. L'écriture est un travail solitaire, on a besoin d'échanger avec le public pour trouver un équilibre. Mais l'équilibre a été très bancal ces derniers mois", lâche Françoise Bourdon, romancière drômoise qui vient sur le festival de Lussan depuis ses débuts quasiment. Elle aime ce village "inspirant" et qui a "une âme". On le retrouve dans son livre "Les Sentiers de l'exil" qui prend comme décor les Cévennes.
Frédéric Boyer et Ariane Ascaride en invités d'honneur du festival
Certains visiteurs sont venus exprès comme Axelle : "J'en profite pour acheter un ou deux nouveaux livres car il ne me reste plus rien à lire. C'est agréable de venir et de rencontrer des gens du village". D'autres sont tombés par hasard sur la manifestation : "On est touristes en visite dans le Sud, on est bien contents d'avoir découvert ce festival. J'ai acheté des livres pour les petits-enfants", se réjouit Monique originaire de l'Isère.
Cette 17e édition a été parrainée par Frédéric Boyer, auteur-traducteur-éditeur, qui a repris en 2018 la direction des éditions P.O.L. Il tenait un stand où il présentait son roman "Le Lièvre" mais aussi deux beaux livres sur les récits bibliques comme récits fondateurs. Le tout ouvragé de la main de Serge Bloch, illustrateur habitant dans l'Uzège. "On a fait aussi plein de petits films animés d'une minute en parallèle. C'est vraiment un projet atypique", atteste Frédéric Boyer. Ce dernier a participé à un café littéraire au jardin Chastanier ce dimanche matin, animé par Jean Achache.
L'autre invitée d'honneur à s'être prêtée au jeu, c'est l'actrice Ariane Ascaride. Marraine de cette 17e édition également, elle est venue présenter son ouvrage sorti en janvier "Bonjour pa'. Lettres au fantôme de mon père". Pendant le premier confinement, elle a saisi la plume pour raconter cette période trouble. "J'étais très en colère, j'avais l'impression d'être plongée dans un récit de science-fiction. Je ne pouvais pas écrire à mes amis car ils vivaient la même chose. La seule personne qui ne voyait pas cela, c'était mon père mort il y a vingt ans", raconte-t-elle.
Ariane Ascaride ne se considère pas comme auteure. D'ailleurs, ses lettres n'étaient pas destinées à être publiées et à devenir un livre. Ce sont les éditions du Seuil qui ont souhaité faire paraître cet échange épistolaire "à sens unique". Après ce saut sous le soleil gardois, la femme de Robert Guédiguian repartira pour la Capitale avec un projet dans les valises : monter son spectacle "Paris retrouvé".
Marie Meunier