VILLENEUVE-LÈS-AVIGNON Avec « Les Pleins pouvoirs », Annabel Schenck interroge le côté destructeur du pouvoir
Après un premier volet en juin dernier, l’artiste plasticienne et graveuse Annabel Schenck propose en ce moment le deuxième volet de son exposition « Les pleins pouvoirs », au fort Saint-André de Villeneuve, dans le cadre du Printemps du dessin.
Des gravures disposées sur des plaques de tôle et des monotypes constituent cette exposition placée cette fois-ci dans la salle du Viguier. Tout sauf un hasard : le viguier était, à l’époque médiévale, chargé de faire régner l’ordre, et le fort était, plus largement, un symbole du pouvoir royal. « C’est ce symbole et le rôle de cette salle qui m’ont plu », précise l’artiste.
Il faut dire qu’Annabel Schenck interroge, à travers ses gravures reprenant les images des grands feux de l’été dernier en Gironde et en Alaska, et leur disposition dans ce lieu de pouvoir, le lien entre pouvoir et destruction. « Ce lieu était un symbole du pouvoir royal, aujourd’hui, l’équivalent serait le pouvoir du capitalisme », reprend Annabel Schenck. Un capitalisme destructeur pour l’environnement, donc.
Les gravures sont disposées sur des plaques de tôle savamment tordues, « pour mettre en valeur les mutations, les transformations du monde voire son effondrement, décrit-elle. C’est un témoignage d’un monde qui ne va pas très bien, mais qui est en mouvement, en mutation, vers de nouvelles formes. »
Quant aux monotypes, qui méritent aussi le coup d’oeil, ils représentent tous des mains. Des oeuvres par définition impossibles à reproduire, « à l’image de l’unicité humaine », commente l’artiste, présentant des mains effectuant « des gestes doux, c’est une réponse humaine à ces mutations. »
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
« Les Pleins pouvoirs », second volet, est à découvrir au fort Saint-André de Villeneuve jusqu’au 15 novembre dans la salle du Viguier. Visite comprise dans le droit d’entrée du fort.