Si vous êtes alésien ou que vous empruntez régulièrement la rocade sud, ça n'a pas pu vous échapper. Sur le parking du magasin Toujust, ouvert depuis le 1er mars dernier au n°470 de l'avenue Olivier de Serres, il y a rarement foule - et c'est un doux euphémisme -. Loin, très loin de la furia des premiers jours quand des embouteillages se formaient dans les rayons après le passage de la presse nationale (relire ici). 

Pour rappel, le concept collaboratif fondé par Fabrice Gerber permet aux fournisseurs de prendre part au capital de l’entreprise à hauteur de 25 %, en contrepartie de leurs meilleurs prix (relire ici) - si possible de 5 à 10 % moins chers que ceux de la concurrence -, avant de se partager un quart des bénéfices générés en fin d'année.

Au moment de son lancement en mars dernier, Toujust se targuait de compiler 7 500 références dans ses rayons, dont 75 % de produits alimentaires et presque autant de "marques blanches", bien que les grands majors de l’alimentaire soient également de la partie (®Nutella, ®Heineken, ®Joker, ®Bonduelle etc.).

Surtout, l'ouverture d'un premier magasin dans la capitale des Cévennes devait être le premier d'une longue série. Neuf autres ouvertures étaient prévues au premier semestre de l'année 2023 et le total devait même être porté à 50 d'ici la fin de l'année. Mais, en milieu d'été, l’enseigne faisait état de premières difficultés et annoncer réduire la voilure en matière d’ouvertures de magasins (seulement trois magasins ont ouvert après Alès), tout en réduisant le nombre de références en rayons.

"On va continuer à se battre"

"Effectivement, il y a des difficultés. (...) Nous avons décidé de ralentir le développement sur cette année pour consolider nos fournisseurs et l'organisation de nos magasins et faire en sorte que nous équipes puissent suivre également", expliquait sur BFM Business Fabrice Gerber, fondateur de Toujust, en juillet dernier.

Dans ce contexte, peut-être plus tôt que l'on pouvait s'y attendre, le couperet est tombé : la maison-mère de l’enseigne Toujust, Tazita Direction Nationale, a été placée en redressement judiciaire en milieu de semaine. C'est le journaliste Olivier Dauvers, spécialisé dans la grande distribution, qui a dévoilé le premier l'information (*). Nous sommes en mesure de la confirmer suite à un bref échange avec Fabrice Gerber.

"Le magasin d'Alès reste ouvert, les autres aussi. Tout n'est pas perdu, on va continuer à se battre", clame le fondateur. Selon nos informations, la direction se donne trois mois pour trouver des solutions. Plus de précisions à venir prochainement.

(*) Depuis plusieurs semaines, le journaliste Olivier Dauvers tente de sonner l'alerte en s'interrogeant au sujet de la viabilité du modèle de l'enseigne. La semaine dernière, il s'est notamment rendu au magasin Toujust de Proville, près de Cambrai, et y a constaté le "grand déstockage" à -50% qui y est opéré depuis le 20 septembre dernier. En y voyant le signe de difficultés financières, lesquelles ont été confirmées depuis.