ÉDITORIAL Augmentation des salaires face à l'inflation : la survie des entreprises en question
Un ralentissement conjoncturel pourrait avoir des conséquences dramatiques sur les emplois.
Après les grèves du printemps liées à la réforme des retraites, c'est un automne social qui s'annonce en France sous font de crise économique. Les Français exigent une revalorisation salariale après un an d'inflation terrible qui ont handicapé fortement leur pouvoir d'achat. Tous les secteurs sont touchés, l'énergie bien sûr mais aujourd'hui, c'est particulièrement l'alimentaire qui est au centre des enjeux. On parle d'ailleurs à présent d'inflation de supermarché. Les frigos sont encore plus vide qu'auparavant mais le Gouvernement semble sourd aux solutions durables. Sauf à demander aux entreprises de faire ce qu'elles ne sont pas capables de mettre en oeuvre depuis des années : baisser significativement les charges et la fiscalité des particuliers et du monde économique. C'est le programme de la conférence sociale sur les bas salaires prévue le 16 octobre à l'initiative de la Première ministre. Difficile de demander aux entreprises un effort supplémentaire alors que déjà, en 2022, elles ont joué le jeu. Les salariés du privé ont vu leur rémunération augmenter de 3,9 %, d’après le ministère du Travail. Plusieurs études de cabinet de conseil en ressources humaines annoncent encore des augmentations de près de 5% en 2023. De bonnes nouvelles qui devraient presque compenser l’inflation cette année en France. Pour autant, le risque majeur qui se profile, c'est la santé de ces mêmes entreprises. Un ralentissement conjoncturel pourrait avoir des conséquences dramatiques sur les emplois. Le chômage de masse que l'on pensait derrière nous pourrait faire un retour fracassant en 2024, autant que les défaillances d'entreprises qui sont annoncées avec des chiffres records dans les prochains mois. À ce stade, il ne sera plus question d'augmentation de salaires mais de survie. Attention donc au retour de bâton.