Audrey Pardo est originaire des Antilles, de Guadeloupe plus précisément. Il y a six ans, elle et toute sa petite famille ont posé leurs valises dans le Gard, à Sanilhac-Sagriès, pas très loin d'Uzès, suite à une opportunité professionnelle de son mari. La mère de famille exerçait son métier de diététicienne-nutritionniste, mais avait envie de se reconvertir dans le sport. Le covid et le confinement l'ont décidée. 

"Je me suis rendue compte que le vêtement de sport était mon préféré. Si je pouvais, je ne mettrais que cela. Quand on l'enfile, on revêt aussi l'état d'esprit qui va avec. C'est-à-dire la positivité, le dépassement de soi et la résilience", estime Audrey Pardo. Elle décide alors de créer sa marque de sportswear féminin qui puisse se conjuguer avec diverses disciplines : jogging, cross fit, musculation, tennis, padel... Elle veut une tenue qui soit résistante, confortable, très respirante et qui sèche facilement. 

"On voit beaucoup de made in Taïwan"

L'autre condition est que la marque soit plus écoresponsable : "Quand on regarde les étiquettes des vêtements, on voit beaucoup de made in Taïwan. Ils sont fabriqués dans des conditions discutables. Alors je me suis dit tant qu'à lancer une marque, autant y donner un sens." Au-delà du bien-être personnel qu'apporte l'activité physique, elle défend l'idée de "prendre soin des autres et de la nature, d'améliorer sa consommation". Elle ajoute : "J'ai grandi au bord de l'eau, ça me touche de voir que les océans sont en danger. Je voulais montrer l'exemple à mes enfants."

Même si Audrey Pardo est totalement étrangère au milieu de la mode, une styliste adhère à son projet et commence à travailler avec elle. Elles finissent par trouver un tissu qui correspond à leurs attentes : du nylon recyclé à base de filets de pêche et autres déchets abandonnés au fond des océans. "Il présente le même caractère que le nylon traditionnel. C'est le même produit mais plus écologique", assure Audrey Pardo. Elle s'est rapprochée d'une entreprise italienne qui collabore avec des associations chargées de ramasser ces déchets et plastiques qui abîment les fonds marins, les coraux et peuvent nuire aux espèces animales qui y vivent.

Une première collection avec cinq modèles

"Grâce à tous ces déchets, on recrée un polymère, qui est transformé en fils. On obtient une tenue 100 % en nylon recyclé et recyclable", poursuit la fondatrice de la marque dénommée Uniq Sportwear. Le 20 septembre dernier, elle a sorti sa première collection intitulée "Océan" avec cinq modèles de vêtements, tous composés du même motif bleu évoquant les vagues : un legging, un short, deux brassières et un tee-shirt avec un dos ouvert très féminin. La mise au point, le prototypage et la découpe des modèles se font au sein d'un atelier français avec 75 ans d'expérience. L'assemblage est réalisé en Tunisie, dans des ateliers partenaires. 

Avant même la sortie de la collection, Audrey Pardo comptait déjà plusieurs pré-commandes. Une petite partie de ces ventes a d'ailleurs été reversée à Ocean Quest France, qui replante des coraux. Elle a également présenté la collection à Uzès, au restaurant Loggia, où plusieurs habitantes ont pu essayer sur place les tenues. Aujourd'hui, les habits sont disponibles à la vente sur son site et également dans la boutique "Séquence" à Uzès. Elle sera aussi ce week-end sur le marché de Noël, organisé par le réseau professionnel féminin Gard à elles, à la jardinerie Truffaut, à Nîmes. 

En 2024, Audrey Pardo aimerait même créer des évènements pour rassembler les femmes autour du sport et promouvoir sa marque. "Je pense notamment à la course à pied qui est une discipline facile, qui ne nécessite pas d'investir beaucoup d'argent, qui ne prend pas beaucoup de temps. Mais beaucoup de femmes n'osent pas se lancer", conclut-elle. 

Plus d'informations et commandes sur le site Internet uniqsportswear.com/. Prix entre 55 € (brassière) et 89 € (legging).