Objectif Gard : Comment se passe le début de saison à l’aéroport de Nîmes ?

Grégory Merelo : On est très satisfait : le début de saison s’annonce très prometteur. Il y a des choses encore perfectibles mais on est heureux de la manière dont tout cela se passe. Les coefficients de remplissage sont bons, toutes les destinations se comportent de façon positives. Il reste encore des disponibilités, des bons plans de dernière minute pour cet été pour les familles qui veulent aller découvrir un nouveau pays ou pour les touristes voulant découvrir Nîmes et sa région.

Au lancement de la ligne vers Porto, les résultats étaient spectaculaires. Est-ce que la tendance se confirme ?

La tendance se confirme sur Porto. Nous avons des coefficients de remplissage supérieurs à 92 %. Cela représente moins de 5 places disponibles sur chaque vol. C’est une vraie réussite et le fruit d’un travail commun avec Nîmes métropole et Ryanair. Ce succès, nous l’avions anticipé dans nos études qui montrent que la ligne répond bien à un besoin de déplacement entre la zone de chalandise de Porto et celle de Nîmes, mais peut être pas avec cette ampleur.

Qui se déplace sur cette ligne ?

C’est très hétéroclite. Il y a indéniablement un vrai soutien de la communauté portugaise et de la communauté franco-portugaise à Porto. On va retrouver des gens qui ont des entreprises dans le bâtiment avec des fournisseurs dans la zone économique de Porto, notamment dans le domaine de la menuiserie par exemple. C’est bon pour le business. La belle réussite, c’est aussi dans le cadre du loisir et du voyage familial. Ce sont des Portugais curieux de découvrir Nîmes et sa région ou qui viennent visiter leurs proches. Nous faisons des sondages à l’arrivée à Nîmes, et souvent les voyageurs demandent en arrivant à l’aéroport où sont les arènes… Je voudrais aussi dire que les offres développées par le groupe Edeis contribuent à cette dynamique. Avec Edeis Romanité, nous avons proposé aux touristes portugais, l’accès aux spectacles lors de la Semaine romaine à un tarif réduit pour les porteurs de billets d’avion. Nous renouvelons l’expérience pour le spectacle d’été, "Arena et les clés du temps" qui se déroulera à Nîmes dans l’amphithéâtre les 7, 8, 10, 11, 14 et 15 août 2023. On est parfaitement dans la dynamique territoriale. C’est le rôle d’Edeis en tant qu’allié du territoire, de contribuer à animer économiquement Nîmes.

Sur l’Europe du Nord, les tendances sont-elles aussi bonnes ?

On a des tendances très bonnes sur Dublin et Edimbourg. Plus de 80 % de remplissage sur le premier mois d’ouverture des vols en provenance de Dublin et un coefficient de remplissage d’Edimbourg, de 75 à 80 %, avec une progression constante. Franchement, l’été s’annonce très positif. On remarque par rapport à l’année dernière, un phénomène encourageant. On a augmenté la capacité de toutes nos destinations, et le remplissage augmente proportionnellement plus vite que la capacité. On est à l’heure actuelle à 46 % au-dessus des trafics de l’année dernière…

C’est le cas aussi pour la destination londonienne ?

Sur Londres, pour le moment, le début de saison est satisfaisant. On a de grosses attentes durant l’été, et plus particulièrement sur le cœur de l’été qui attire la clientèle anglaise dans le Gard. Enfin, un mot sur Bruxelles, une valeur sûre qui se confirme en 2023. Et sur les destinations marocaines, c’est très dynamique. Nous avons même un vol de plus sur Marrakech dès le mois de juin et pour tout l’été…

Le Maroc plaît, est-ce le cas aussi dans les autres aéroports de même taille ?

C’est une tendance générale : on a une demande sur le Maroc qui se confirme sur tous les aéroports. Depuis le covid, et la réouverture des frontières marocaines, la demande est très forte…

Un nouvel opérateur ferroviaire espagnol Renfe annonce des TGV qui passeront par Nîmes pour rejoindre Barcelone et Madrid. Cela vous inquiète-t-il ?

C’est une très bonne opportunité pour Nîmes ! Très clairement, il n’y a pas de sujet sur Barcelone. D’autant qu’il ne faut pas opposer les modes de déplacement. Un TGV espagnol Nîmes-Barcelone, c’est ultra pertinent. D’autant qu’il s’agit de relier des villes qui sont à une distance de moins de 4 heures par la route. Pour Madrid, par contre, le trajet est plus long, de Nîmes, c’est presque 6h de train. Nous allons être attentifs sur les résultats et la performance de cette connexion. Forcément, en fonction des chiffres de fréquentation, le sujet pourra être étudié plus finement… Mais je tiens à préciser qu’il y a une ligne ferroviaire aujourd’hui entre Paris et Milan (Italie), avec un opérateur italien, et cela n’a pas perturbé les vols aériens entre les deux villes… Nous sommes dans une complémentarité de l’offre de voyages et absolument pas en concurrence. L’expérience n’est pas la même entre l’avion et le train et, selon la durée du trajet, chaque mode de déplacement trouve sa place.

Y a-t-il une ombre au tableau sur ce début de saison ?

Les importants retards cumulés en début de saison en raison des mouvements sociaux en France. On a bon espoir que la situation s’améliore. La qualité de service est au cœur des enjeux d’Edeis. On ne peut se satisfaire des annulations de dernière minute ou des retards réguliers liés aux contrôle aérien. La compagnie Ryanair d’ailleurs le subit tout autant que nous…