Publié il y a 2 h - Mise à jour le 23.11.2024 - Louis Valat - 3 min  - vu 77 fois

ALÈS Le bureau de poste de Tamaris menacé, l’opposition presse le maire d’agir

Les élus d'opposition à la ville d'Alès, ce samedi matin. 

- Louis Valat

À l'approche de la fermeture potentielle du bureau de poste de Tamaris, l’opposition municipale et les syndicats intensifient leurs démarches pour préserver ce service public. Ils exhortent le maire d'Alès, Max Roustan, à exercer son droit de véto pour empêcher la fermeture de l'établissement.

« Il suffit d’une lettre du maire auprès de La Poste pour qu'elle ne ferme pas. » C’est ainsi que résume la situation Jean-Michel Suau (PCF). Selon les élus d’opposition de la mairie d’Alès, la ville est signataire, par l’intermédiaire de l’Association des Maires de France, d’un contrat de présence territoriale conclu avec l’État et La Poste. Ce contrat, dans son article 4, permet au maire – en l’occurrence Max Roustan pour le bureau de poste du quartier de Tamaris – de s’opposer à la fermeture d’un bureau. « Par une simple action, un droit de véto, Max Roustan peut tout stopper », insiste Jean-Michel Suau.

|Lire aussi : Le quartier de Tamaris bientôt privé de son bureau de poste ?

La date limite pour agir est fixée au 10 décembre, soit dans quelques jours, et le Printemps alésien, entre autres, déplore l’absence de réponse concrète de la mairie. Martine Magne, adjointe au maire, ainsi que le premier adjoint, Christophe Rivenq, se sont publiquement opposés à cette fermeture. Mais, selon Jean-Michel Suau, seule l’intervention du maire peut empêcher ce projet : « Il y a eu des déclarations de principe. Madame Magne et Christophe Rivenq avaient déclaré être contre la fermeture, mais le pouvoir décisionnel reste entre les mains du maire. » L’élu d’opposition appelle ainsi Max Roustan à exercer son autorité : « Si nous étions à la mairie, ce serait déjà fait. Il faut que l’autorité municipale prenne enfin ses responsabilités. »

Un service public « vital »

Ce bureau de poste, implanté au cœur du quartier prioritaire de Tamaris, joue un rôle essentiel. « Il ne reste presque plus rien dans ce quartier, à part un tabac, un café et un coiffeur », alerte Jérôme Lacroix, secrétaire général de la CGT FAPT (Fédération de l’activité postale et des télécommunications, NDLR). Il rappelle également la situation du bureau de poste de Nîmes Gambetta, qui, lui aussi, était menacé de fermeture. Grâce à une mobilisation et à l’intervention de la mairie, cette fermeture a été évitée. « La mairie d’Alès pourrait s’en inspirer », insiste-t-il.

La fermeture de ce bureau de poste serait un coup dur pour les habitants, notamment les plus précaires. Naïma Guernine, élue d'oppostion à la mairie d'Alès, qui fréquente le bureau de poste depuis plus de 50 ans, insiste sur le lien social que représente ce bureau : « Le personnel connaît les habitants par leur prénom, les aide dans leurs démarches. Fermer ce bureau, c’est déshumaniser un service public essentiel. » Paul Plancque, quant à lui, élargit le débat : « Alors qu’il y a déjà un déficit criant en matière de services publics, que ce soit dans la santé, l’éducation ou les transports, on veut encore affaiblir un service de proximité implanté dans un quartier excentré. C’est inacceptable. Avec les dispositions de la loi des finances 2025, ce serait une difficulté supplémentaire ajoutée à une situation déjà fragile. »

Une fracture numérique pourrait aussi s’aggraver, ajoute même Armand Crépin, animateur des Insoumis d’Alès et soutien des élus d’opposition : « Sans accompagnement physique, une partie de la population se retrouve exclue. Lorsque j'étais attaché parlementaire, les demandes les plus fréquentes concernaient des démarches administratives en ligne. » Une pétition a déjà recueilli plus de 500 signatures selon les élus d'opposition, et une réunion publique est prévue le 2 décembre prochain à la Maison du Peuple pour tenter de mobiliser davantage sur la question. Les opposants demandent également l’inscription d’une délibération au prochain conseil municipal d’Alès, prévu le 16 décembre, afin d’officialiser une position unanime contre cette fermeture. Toutefois, une réponse devra être apportée avant le 10 décembre, date butoir pour agir. « Il est important que le conseil municipal affiche une décision unanime, que tous les élus municipaux, peu importe leur couleur politique, défendent la nécessité de maintenir un bureau de poste sur ce quartier », conclut Jean-Michel Suau.

RAPPEL

De son côté, La Poste n’a pas encore confirmé la fermeture du bureau de Tamaris. « Rien n'est encore décidé, mais nous devons nous adapter à cette évolution », déclarait le groupe.

Louis Valat

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