Publié il y a 17 h - Mise à jour le 19.12.2024 - Louis Valat - 3 min  - vu 1385 fois

ALÈS Le point de deal du quartier des Cévennes démantelé, la justice dévoile les coulisses de l’enquête

Le procureur de la République dAlès, Abdelkrim Grini, au côté de Quentin Larroque, son substitut.

- Louis Valat

Alors que le point de deal du quartier des Cévennes à Alès a été démantelé ce lundi, les autorités judiciaires et policières ont présenté ce jeudi les détails d’une enquête méticuleuse, qui a conduit à l’interpellation de douze personnes. Huit sont désormais en détention provisoire.

C’est un réseau élaboré et très lucratif qui vient d’être démantelé, ce lundi, dans le quartier des Cévennes à Alès (relire ici). Lors de cette opération coordonnée par la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) du commissariat de Nîmes, près de 70 policiers, appuyés par des équipes de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), ont procédé à des interpellations et perquisitions ciblées. Ce vaste coup de filet a permis de saisir 20 kilos de cannabis et 4,5 kilos de cocaïne, d’une valeur marchande estimée à plus d’un million d’euros, ainsi que d’importantes sommes d’argent.

Une enquête au long cours

L’affaire trouve son origine en janvier 2024, dans le cadre d’écoutes téléphoniques menées sur un dossier d’assassinat survenu à Alès le 31 octobre 2022. Ces interceptions ont révélé un trafic de stupéfiants de grande envergure dans le quartier des Cévennes. Le parquet de Nîmes a alors confié une enquête à la police judiciaire (PJ) de Nîmes, sous la supervision d’un magistrat instructeur. « C’est un travail de très longue haleine », a souligné Abdelkrim Grini, procureur de la République d’Alès.

Abdelkrim Grini se félicite de cette opération. • Louis Valat

Exploitations techniques, surveillances physiques, filatures et remontées d’informations ont permis de démanteler une structure « parfaitement huilée et hiérarchisée » d'après le procureur. Ce réseau, dirigé par un chef et composé de lieutenants, d’un bras droit et de nombreuses « petites mains », opérait bien au-delà du quartier des Cévennes, alimentant à la fois d’autres quartiers d’Alès et des communes de l'arrondissement. Les revenus journaliers du trafic oscilleraient entre 11 000 et 18 000 euros, soit près de 130 000 euros par semaine. « C’est un trafic extrêmement important » souligne Abdelkrim Grini.

Douze interpellations, huit mises en examen

L’opération, déclenchée lundi 16 décembre à l’aube, a mobilisé plus de 70 policiers nationaux, des équipes spécialisées de la BRI et du Groupe interministériel de recherche (GIR), ainsi que 25 policiers municipaux d’Alès. Les forces de l’ordre ont perquisitionné plusieurs appartements liés au réseau, retrouvant, entre autres, 20 kilos de résine de cannabis et 4,5 kilos de cocaïne chez une nourrice et près de 10 000 euros chez le chef de réseau. D’autres sommes importantes, allant de 650 à 33 000 euros, ont été saisies au domicile de plusieurs protagonistes. Enfin, 75 g de résine de cannabis et 3 g de cocaïne ont également été découverts au domicile d’une autre nourrice.

Les différents services ont uni leurs efforts pour mener à bien cette opération. • Louis Valat

Douze personnes ont été interpellées. Parmi elles, huit ont été déférées : le chef de réseau, son bras droit, quatre lieutenants et deux nourrices. Tous ont été mis en examen pour infractions à la législation sur les stupéfiants et blanchiment, et placés en détention provisoire. Les casiers judiciaires des suspects montrent des antécédents significatifs : le chef de réseau et son bras droit cumulent plusieurs condamnations pour des faits similaires, tandis que d’autres membres sont connus des services de police.

« Alès n’est pas épargné par le trafic de stupéfiants »

Le Commissaire Florent Ravel, à la tête du commissariat de Nîmes et bien connu à Alès, a salué la collaboration interservices qui a permis le succès de l’opération. « La DCOS a mené l’enquête avec rigueur, en lien étroit avec les autres entités policières et judiciaires », a-t-il expliqué. « Nous avons également pu bénéficier, pour la partie interpellation et gestion des gardes à vue, de l’Unité d’investigation nationale, créée en octobre 2023 à l’initiative de Gérald Darmanin, ancien ministre de l’Intérieur. Cette unité, qui dépend de la Direction nationale de la police judiciaire, a pour vocation à se déployer sur tout le territoire pour assister les services d’investigation, notamment sur les dossiers en lien avec le trafic de stupéfiants. Leur aide a été précieuse. » Le procureur Abdelkrim Grini a quant à lui rappelé la détermination des autorités à éradiquer les réseaux de trafic qui gangrènent le territoire. « Alès n’est pas épargné, mais cette opération est pour nous l’occasion de rappeler notre volonté d’obtenir des résultats aussi significatifs que ceux obtenus aujourd’hui », a-t-il affirmé.

Louis Valat

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