ALÈS Le PS critique la hausse de la taxe sur les ordures ménagères
Alors que les habitants d’Alès Agglomération constatent une hausse de leur taxe sur les ordures ménagères (TEOM), les membres de la section alésienne du Parti socialiste dénoncent une gestion « opaque » et « inadaptée », appelant à des réformes concrètes.
Pourquoi une telle différence entre Alès et Nîmes ? C’est la question posée par les socialistes de la sous-préfecture du Gard, qui s’inquiètent de l’impact croissant et important des choix de gestion sur le pouvoir d’achat des ménages. À Alès, la taxe sur les ordures ménagères a bondi de 27 % en trois ans, atteignant aujourd’hui un taux de 15,73 %. Une augmentation qui se traduit directement sur les factures. « Pour une base locative de 1 500 €, un Alésien paie 236 €, contre 158 € à Nîmes. C’est près de 50 % de plus ! », déplore Christiane Thomas, secrétaire de la section alésienne du PS. Les socialistes estiment que ce différentiel ne provient pas des ménages eux-mêmes, qui génèrent en moyenne 299 kg de déchets par an, un volume comparable aux 291 kg des Nîmois. « Le problème vient de la gestion à l’échelle de l’Agglomération », insiste-t-elle.
Une gestion pointée du doigt
En ligne de mire, l’usine de tri-compostage Néoval, située à Salindres, accusée de ne pas répondre aux attentes. Mis en service en 2012 (relire ici) dans le cadre d’un partenariat public-privé avec Suez, le site repose sur une technologie que certains jugent dépassée. « Ce système ne produit qu’une infime quantité de compost utilisable, et la majorité des déchets finit enfouie à Bellegarde, à plus de 60 km. C’est un non-sens écologique et économique », critique Arnaud Bord, conseiller communautaire. Pour les élus PS, ce modèle coûte cher : les déchets ultimes - ceux situés en bout de chaîne de traitement - continuent de croître, et les normes à venir en matière de tri-compostage pourraient contraindre l’usine à revoir entièrement son fonctionnement.
Des solutions pour « responsabiliser, pas culpabiliser »
Face à ces constats, le Parti socialiste alésien propose un changement de cap. Mise en place de la tarification incitative, soutien au tri des déchets, et développement de composteurs individuels et collectifs. « Nous voulons responsabiliser les habitants, pas les culpabiliser. Le système du "pollueur-payeur" permettrait de facturer les ménages selon leurs efforts en matière de tri. Cela a déjà fait ses preuves ailleurs », affirme Arnaud Bord. Les élus appellent également à davantage de transparence dans la gouvernance de l’Agglomération. « Les décisions sont prises en comité restreint, sans débat public ni partage des données, déplore Arnaud Bord. Nous demandons un audit de l’usine et des explications claires sur les coûts. Les Alésiens méritent de comprendre ».
L’élu prévoit également de solliciter Christophe Rivenq, président de l’Agglomération, pour organiser une visite de l’usine avec ses camarades : « Nous voulons comprendre pourquoi les choses ne fonctionnent pas correctement. » En parallèle, les Socialistes observent les démarches menées à Nîmes Métropole, où la taxe sur les ordures ménagères a été réduite de 10 % récemment. « Là-bas, ils agissent, et les résultats sont là. Pourquoi ne pas s’inspirer de leur exemple ? », interroge de nouveau le candidat aux dernières élections législatives. Alors que la loi impose d’ici 2025 le recyclage de 65 % des emballages et la réduction de 50 % des déchets enfouis, ainsi que le tri à la source des déchets alimentaires d’ici la fin de 2023, le PS alésien appelle à anticiper ces mesures. « Les ménages comme les collectivités cherchent des solutions pour réduire leurs coûts. Il est temps de faire preuve d’audace et d’innovation », ironise Arnaud Bord en rappelant le slogan de l’Agglo : "Le Sud ingénieux", et le nom du concours Alès Audace. La course à la mairie est-elle sur le point de commencer ?