Publié il y a 13 jours - Mise à jour le 08.11.2024 - Louis Valat - 4 min  - vu 267 fois

ALÈS Le quartier de Tamaris bientôt privé de son bureau de poste ?

Le bureau de poste de Tamaris.

- Louis Valat

La possible fermeture du bureau de poste de Tamaris entraîne une mobilisation importante des élus de l'opposition, des militants de La France Insoumise et des syndicats en cette fin de semaine. De son côté, contactée, La Poste n’a pas confirmé sa décision et réaffirme une nouvelle fois son intention de maintenir sa présence dans la ville. La municipalité, elle, s'oppose également à sa fermeture.

Quel avenir pour le local du 3, rue Jean Roupain ? La fermeture envisagée du bureau de poste du quartier Tamaris, bien qu'encore incertaine, provoque sans surprise des réactions depuis le début de la semaine parmi plusieurs représentants politiques et syndicaux. Au cœur de cette controverse, une annonce : celle d'une transformation des services postaux de proximité, pensée pour désormais s'adapter aux nouveaux modes de vie, dans un contexte de baisse évidente de la fréquentation de ces bureaux. Pour les élus et les syndicats, une telle décision porterait alors atteinte à la présence du service public dans des quartiers où les besoins sociaux sont particulièrement marqués, comme Tamaris, les Cévennes et Bruèges, entre autres.

Un service public menacé

Dans un communiqué commun, les élus du Printemps alésien, représentés par Paul Planque, et le syndicat CGT-FAPT, par la voix de Jérôme Lacroix, responsable CGT-FAPT Gard, dénoncent une décision aux conséquences potentiellement lourdes pour les habitants de ces quartiers en difficulté. « Ce bureau, comme celui d'Alès-Clavières, répond à un besoin de services de proximité important, de surcroît dans un quartier défavorisé », soulignent-ils. Inquiets d'une possible dégradation supplémentaire de ces services, élus et syndicat ont déjà entamé des actions de mobilisation visant à obtenir l’abandon du projet de fermeture, dénonçant par ailleurs un recul général du service public, dont les effets se feraient sentir principalement sur les populations les plus exposées.

Le bureau de poste de Tamaris. • Louis Valat

De leur côté, les groupes d’action de La France insoumise (LFI) d'Alès et de Saint-Privat-des-Vieux ont eux aussi réagi cette semaine à l'annonce de la fermeture du bureau de poste de Tamaris, qu'ils estiment en complet décalage avec les orientations récentes de l'Assemblée nationale. En effet, le 30 novembre dernier, les députés ont adopté dans l'hémicycle une proposition de loi transpartisane qui a pour objectif de rétablir les accueils physiques dans les services publics, avec la volonté de maintenir une présence humaine sur le territoire. « À contre-courant de cette volonté de la représentation nationale, on apprend que la direction de La Poste entend fermer le bureau de Tamaris », déplorent les militants de LFI, qui qualifient plus loin cette fermeture d’« inacceptable ». À l’heure où ces lignes s’écrivent, les militants de La France insoumise, aux côtés des syndicats et des élus mentionnés précédemment, se rassemblent devant le bureau de poste, depuis 10h30, pour manifester leur mécontentement et exprimer leur opposition à la fermeture annoncée.

Le groupe La Poste plaide pour une adaptation de son réseau

Contactée par nos soins, La Poste réagit aux critiques en précisant que la fermeture du bureau de Tamaris n’est pas encore actée, mais que la décision reste toujours en cours d’évaluation. La société justifie ce projet par la nécessité d’adapter son réseau à l’évolution des usages de sa clientèle : « La présence postale va évoluer à Alès en 2025, pas forcément dès janvier, et la forme que cela prendra reste à déterminer pour l’instant ». Entre 2019 et 2023, La Poste souligne une baisse de 36 % de la fréquentation de ses bureaux à Alès. Un recul qu'elle attribue en partie à l’essor des services numériques qui semble réduire considérablement les déplacements pour les démarches postales de base. Une tendance locale mais qui s’inscrit dans un contexte national de désaffection puisque les bureaux de poste enregistrent en moyenne une baisse de fréquentation de 6 % par an selon les chiffres fournis par le groupe. « Rien n'est encore décidé, mais il nous faut nous adapter à cette évolution », assure La Poste, ajoutant fermement que

« (En cas de fermeture, NDLR) L'ensemble des agents conserveront leur emploi et seront réaffectés en cas de transformation du bureau, sans qu’aucun licenciement ne soit envisagé. »

Le groupe La Poste

Quant à sa présence dans la ville, La Poste se veut rassurante. « Un bureau de poste ne se ferme pas, il se transforme », insiste la direction, précisant que les habitants du quartier de Tamaris pourraient être redirigés vers d’autres points de contact en ville pour assurer la continuité des services. « Ces évolutions ne remettent pas en cause la présence postale sur la ville, avec le maintien de sept points de contact à Alès quoiqu'il se passe pour notre bureau de poste », rappelle La Poste, tout en indiquant que les échanges avec les élus alésiens se poursuivent. La direction assure par ailleurs mener un travail « constructif » avec la municipalité pour adapter le maillage territorial et garantir un service de qualité aux Alésiens.

Une opposition ferme de la municipalité

Interrogée sur la question, la municipalité d'Alès tient à préciser qu'aucune décision conjointe n’a été prise avec La Poste concernant la fermeture du bureau. Au contraire, elle affiche même une position ferme contre ce projet. « Si j'avais été disponible, je me serais rendu sur place pour manifester mon opposition ce matin », déclare Christophe Rivenq, premier adjoint à la ville d'Alès. « Max Roustan, le maire d'Alès, Martine Magne (adjointe à la ville d'Alès) et moi-même sommes résolument contre la fermeture de cet établissement ». Selon nos informations, l’élue en charge de l’Administration générale aurait même voté contre cette proposition en conseil. Et aucune discussion n'est en cours.

Louis Valat

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