Ah, l’administratif… files d’attente interminables et formulaires en cascade. Mais en 2007, la ville d’Alès a pris les devants en inaugurant Mairie Prim’, un guichet unique destiné à simplifier les démarches en regroupant les services essentiels. Dix-sept ans plus tard, face à l’essor des technologies et à l’explosion des demandes, un besoin de modernisation s’est imposé. Le chantier lancé par la municipalité, d’un montant de plus d’un million d’euros, entamé en février 2024, avait pour objectif de réinventer cet espace important de la vie quotidienne. « Le temps passe, les temps changent, et aujourd’hui, c’est un bâtiment qui s’adapte aux nouvelles innovations et aux nouveaux services », a souligné Max Roustan, maire d’Alès, lors de l’inauguration ce matin.

Un fonctionnement repensé

Et ce lundi 16 décembre, Mairie Prim’ rouvrira ses portes rue Michelet, dans des locaux flambant neufs. Dès l’entrée, une borne interactive guidera les usagers. Parmi les nombreux services disponibles : l’état civil (mariages, décès, naissances), le renouvellement des titres d’identité, les démarches scolaires et périscolaires, l’urbanisme (permis de construire, autorisations), la Caisse centrale d’activités sociales, ou encore le pôle numérique. Une fois la demande enregistrée, un ticket indique le service concerné, optimisant ainsi l’organisation des attentes. « Comme chez le docteur », plaisante Max Roustan en présentant le dispositif aux côtés de Christophe Rivenq, premier adjoint, et d’Émile Soumbo, sous-préfet d’Alès. L’État contribue d’ailleurs à hauteur de 40 % au financement des travaux.

Pour fluidifier les parcours, chaque espace est identifié par un code couleur correspondant aux sièges d’attente. Le rez-de-chaussée est dédié à l’accueil physique des citoyens, tandis que l’étage regroupe les bureaux consacrés au traitement des dossiers et aux appels téléphoniques. « Nous savons que ce qui peut agacer les usagers, c’est de ne pas être pris en charge lorsqu’ils se présentent. Ici, nous avons réparti les missions pour offrir un accueil physique en rez-de-chaussée et une gestion administrative plus concentrée à l’étage », explique Christelle Barrès, directrice générale adjointe à l’Administration générale et Citoyenneté de l’Agglomération d’Alès.

Une architecture moderne

Rénové par le cabinet héraultais Icøs, le nouveau bâtiment de Mairie Prim’ combine modernité, style et respect de son architecture historique. Julien Guéganou, cofondateur du cabinet avec Dylan Roussé, qui a également travaillé sur le projet avec Marie Fridière, exprime sa fierté : « Le projet est le fruit d’une co-construction avec les élus, les agents municipaux, les entreprises et les usagers. Nous avons veillé à respecter l’œuvre initiale tout en répondant aux attentes des élus et de Christelle Barrès, à savoir plus de luminosité, une fonctionnalité accrue et un cadre agréable pour tous. »

Au cœur de l’édifice, une coupole voulue par Christophe Rivenq. Elle fait briller le hall principal de lumière naturelle et place astucieusement l’usager au centre du dispositif. Autour de ce point lumineux, un palmier se dresse. Tassots de bois contemporains, LED discrètement intégrées sous les escaliers, palette de couleurs sobres mais dans l'ère du temps... chaque élément dialogue avec l’histoire d’un bâtiment classé, tout en répondant aux exigences d’un espace public du 21ᵉ siècle. Ce défi architectural, mené en étroite collaboration avec la Direction régionale des Affaires culturelles, un architecte des Bâtiments de France et un référent sécurité, reflète une véritable coordination des savoir-faire. « Nous voulions un lieu accueillant, fonctionnel et sécurisé. Le résultat est une réussite collective », se réjouit Christelle Barrès, consciente du chemin parcouru.

Avec ses 600 mètres carrés d’espaces réaménagés et une trentaine d’agents mobilisés, Mairie Prim’ et son modèle de guichet unique rouvrent pour les dizaines de milliers de citoyens qui franchissent ses portes chaque année. « Faire en sorte que l’usage ait du sens », conclut Julien Guéganou. La quatrième adjointe au maire, Martine Magne, en charge de l'administration générale, salue également cette réalisation : « Nous, élus, avions à cœur de replacer les citoyens au centre avec ce projet. Il a été mené de manière participative, avec des réunions impliquant les usagers, les agents territoriaux, et une présentation très détaillée au personnel réalisée par l'architecte, Julien, qui a su intégrer les remarques tout en respectant les contraintes budgétaires. Lorsqu’une demande n’était pas réalisable, il l’expliquait clairement. Le consensus a vraiment été un élément clé de ce chantier. » Alors, les files d’attente interminables appartiendront-elles au passé ? Réponse lundi.