ALÈS Près de 10 000 personnes ont défilé contre la réforme des retraites
En ce jour de mobilisation contre la réforme des retraites, à l’appel de tous les syndicats, plusieurs manifestations sont organisées ce jeudi 19 janvier 2023 dans le Gard. À Alès ce matin, la mobilisation a réuni près de 10 000 personnes. Résumé en images !
Impressionnant ! Il faudra taper dans les archives pour trouver trace d'une telle mobilisation dans la capitale des Cévennes. "Ça faisait très longtemps que je n'avais pas vu autant de monde !", a confié un syndicaliste chevronné. Sans doute depuis 2010 quand près de 10 000 personnes avaient défilé dans les rues d'Alès pour manifester contre le projet de réforme... report de l'âge légal de la retraite, déjà !
Nous n'étions pas loin d'atteindre ce nombre symbolique à cinq chiffres ce jeudi matin, peu après 10 heures et le départ du cortège depuis la sous-préfecture. "J'avais dit à tout le monde qu'on n'était pas à l'abri d'une belle surprise mais je ne m'attendais à ce que ça soit dans de telles proportions", glissait Martine Sagit, tout en essayant de faire son propre comptage. Le chiffre officiel se situerait plutôt autour de 8 000 manifestants, ce qui n'enlève rien au succès d'une manifestation qui s'est déroulée sans heurt.
En début de mobilisation, la secrétaire générale de la CGT a pris la parole au nom de l'intersyndicale : "Ça faisait très longtemps que tous les syndicats ne s'étaient pas réunis pour une même cause. Une cause juste ! Car la réforme, si elle nous concerne tous, va frapper de plein fouet les plus précaires dont l'espérance de vie est inférieure à celle du reste de la population. Elle va aggraver la précarité de ceux qui ne sont plus en emploi avant la retraite. Pourtant, le système de retraite par répartition n'est pas en danger. Rien ne justifie une réforme aussi brutale !"
L'impressionnante cohorte s'est alors formée pour descendre le quai Boissier de Sauvages comme un seul homme. Un cortège ouvert par le camion CGT d'Alain Martin, lequel a eu tout le loisir de déclamer ses slogans : "Macron, nous aussi on est bornés et on tiendra jusqu'au bout !" Avec lui, la jeunesse alésienne, représentée par de nombreux lycéens de JBD et d'ailleurs, ont donné de la voix.
Des cheminots aux travailleurs sociaux, du personnel hospitalier aux enseignants, des ouvriers de l'industrie aux acteurs du monde agricole, et même des fonctionnaires territoriaux, des dizaines de professions étaient représentées. Les visages de nombreuses personnalités politiques locales, essentiellement de Gauche, ont été aperçus, alors que des trentenaires avaient fait le déplacement en compagnie de leur jeune progéniture, tentant d'expliquer avec des mots d'enfants les raisons de leur venue.
Après avoir déambulé pendant près de deux heures, empruntant notamment l'avenue Carnot où quelques fumigènes ont été craqués, les manifestants sont revenus au point de départ par l'avenue du Général de Gaulle. Un soleil sans doute porteur d'espérance dans l'esprit des marcheurs perçait le ciel alésien, tandis qu'un vent de rébellion avait soufflé toute la matinée. "Cette première date donne le départ d'une puissante mobilisation qui va s'inscrire dans la durée", a annoncé Martine Sagit.