Publié il y a 4 h - Mise à jour le 21.10.2024 - Louis Valat - 4 min  - vu 105 fois

FAIT DU SOIR Six semaines sur la route pour récolter des dons : le récit de Clovis Boularne, 17 ans

Clovis a récolté plus de 300 euros.

- Louis Valat

Un périple au grand cœur. Clovis Boularne, 17 ans et originaire de Générargues, revient sur son aventure estivale, vécue en auto-stop le long des routes, seul face aux aléas du voyage, avec pour objectif de récolter un maximum de dons en faveur de la lutte contre le cancer.

Voilà une aventure que le jeune Clovis n’est pas près d’oublier. Lorsque nous le rencontrons en juin dernier, il a à peine 16 ans et vit ses premiers moments sur les routes (relire ici). Aujourd’hui, âgé de 17 années, il revient dans son sud-est fétiche avec des semaines de périples derrière lui, un anniversaire célébré en chemin, des rencontres inoubliables, une multitude d’anecdotes et une précieuse expérience acquise. Son engagement porte également ses fruits pour la Ligue contre le cancer, avec des fonds collectés tout au long de son parcours. Ce samedi, nous l'avons retrouvé au parc des Cordeliers d’Anduze, où ce jeune homme, dont la générosité et la détermination ne laissent pas indifférent, organisait un événement pour récolter des dons en faveur de l’association. La clôture de sa cagnotte (à retrouver ici) est prévue dans quelques jours.

Un engagement né sur les routes

C’est l’histoire d’un jeune Gardois qui, au début de ses vacances d’été, décide de partir à l’aventure avec pour seuls compagnons un sac à dos militaire, une pancarte et une bonne dose de courage. Son objectif : parcourir la distance entre Alès et la Bretagne en auto-stop, dormant tantôt chez l’habitant, tantôt en bivouac. Avant de se lancer, Clovis vient de terminer un stage de cameraman au festival Jazzoparc à Alès, où il travaille pour Morgane, de l’association Clac ton clap. Une rencontre déterminante dans son projet.

Clovis avec Morgane, marraine de son périple.  • Louis Valat

Intriguée par l’enthousiasme de Clovis pour le périple qu’il s’apprête à entreprendre à travers la France, Morgane, qui devient son premier trajet en auto-stop, lui suggère de donner une dimension solidaire à son voyage, ce qu’il avait lui-même envisagé. Elle lui parle alors de la Ligue contre le cancer, une cause qui lui tient particulièrement à cœur en raison d’une nièce ayant lutté contre la leucémie, et qui s’en est heureusement sortie il y a quelques mois. Sensibilisé par cette histoire, Clovis décide de mettre son aventure au service de cet association loi 1901 reconnue, avec le souhait de récolter un maximum de dons tout au long du voyage pour soutenir la lutte contre le cancer. C’est ainsi, porté par cette cause, qu’il prend la route pour un voyage hors du commun.

Récit d’une odyssée

Il pourrait raconter son périple pendant des heures. Assis sur un banc, face au paisible étang du parc des Cordeliers d’Anduze, Clovis évoque, le sourire aux lèvres et les yeux brillants, ses six semaines d’aventures, jalonnées d’anecdotes. Parti d’Alès le 30 juillet, il prend la route en auto-stop, d’abord en direction d’Albi, où il trouve des hébergements chez l’habitant ou dort à la belle étoile. Après avoir rejoint Bordeaux, où il passe quatre jours chez ses grands-parents, il poursuit son chemin, visitant cathédrales et églises, passionné par l’architecture urbaine. Son parcours le conduit jusqu’à Saintes, où il rencontre un automobiliste prêt à l’emmener à Auray, en Bretagne. C’est là, grâce aux réseaux sociaux, qu’il découvre l’existence d’un petit cousin chez qui il passe une nuit sous une pluie d’étoiles filantes. Son voyage le mène ensuite vers Trégastel, où le directeur d’un camping lui offre deux nuits d’hébergement gratuit, lui permettant de profiter de l’océan en faisant du paddle.

Clovis a son jour 2, à la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi. • DR

Après un détour par Quimper, où il séjourne trois nuits, Clovis met le cap sur Brest, une ville où l’auto-stop se révèle ardu en raison du manque de grandes routes. Il passe une nuit difficile sur un banc près du port militaire, mais est récompensé à l’aube par un lever de soleil spectaculaire sur la mer : « À la fois la pire nuit et le meilleur réveil de ma vie » confie le jeune gardois. Mais éprouvé par l’effort de plus d'un mois et des rencontres parfois décevantes, il finit par appeler Morgane, marraine de son projet, et envisage de rentrer prématurément. Mais la route le mène finalement vers Saint-Malo, le Mont-Saint-Michel, puis Le Mans. Son périple est aussi ponctué de moments inattendus, comme une erreur de destination entre Cholet et Chauray, qui l’oblige à revoir son itinéraire. De retour à Bordeaux pour quelques jours, il se rend à Pau sur l’invitation d’une personne rencontrée sur les réseaux sociaux. Son hôte, propriétaire d’une boutique de cigarettes électroniques, l’accueille généreusement et lui offre de quoi poursuivre son voyage.

Clovis a récolté plus de 300 euros. • Louis Valat

Les dernières étapes sont toutefois marquées par une douleur persistante au genou. Après avoir tenté de continuer malgré tout, il doit appeler les secours, qui diagnostiquent une tendinite aiguë. L’incident conduit les autorités à suspecter une fugue, nécessitant l’intervention de la Ligue contre le cancer du Gard pour qu’il puisse reprendre la route. Finalement, après un court séjour chez une ancienne professeure de mathématiques à Montpellier, Clovis célèbre son 17e anniversaire, un événement qu’il avait presque oublié dans le tumulte du voyage. Avec deux petits gâteaux portant l’inscription “17 ans”, apportés par son ancienne professeure, il conclut cette aventure qui lui aura permis de récolter 322 euros au profit de la Ligue contre le cancer.

Louis Valat

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