Pierre Martin (Les Républicains, 4e circonscription) : « Chacun est libre de son vote »

Élu sur la liste de Max Roustan, maire d'Alès, depuis de nombreuses années et candidat de la droite républicaine sur la 4e circonscription du Gard, Pierre Martin a exprimé sa satisfaction après avoir récolté 6,1 % des voix, dépassant les prévisions qui le plaçaient à 3 %, selon les bruits de couloirs. Il a néanmoins vivement critiqué la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale : « Le Président Macron est responsable et complice de la situation et des résultats qui font suite à l’inconséquence de sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale qui n’est qu’une continuité de sa gestion de notre pays depuis sept ans », a-t-il déclaré. Pierre Martin a également souligné l'impact négatif de la polarisation médiatique sur le plan national des deux blocs dominants : Nouveau Front populaire et Rassemblement national, qui d'après lui, a empêché la transmission correcte de son message. 

En ce qui concerne le second tour opposant Arnaud Bord (NFP) à Pierre Meurin (RN), Pierre Martin reste fermement neutre : « Chacun est libre de son vote. Que chacun réfléchisse à ce qui lui permet d'être le meilleur. Je n’apporterai aucun soutien clairement ni d’un côté, ni de l’autre. » Il exprime sa gratitude envers ses électeurs pour leur confiance et les exhorte à voter selon leurs convictions personnelles. Il analyse par ailleurs le score élevé du Rassemblement national comme un « vote de protestation ».

Nadia El Okki (Ensemble, 4e circonscription) : « Faire barrage au RN »

De son côté, Nadia El Okki, candidate du mouvement Ensemble pour la République, se dit reconnaissante envers ses électeurs après avoir recueilli 16,36 % des suffrages. « Je remercie les Gardois de la 4e circonscription qui m’ont fait confiance. Nous sommes à la croisée des chemins et nous aurons bientôt une nouvelle assemblée. Le vote de ceux qui m’ont fait confiance ne m’appartient pas mais personnellement je ferai barrage au RN. »

El Okki insiste sur son engagement continu en politique malgré la défaite : « La situation ne me permettait pas d'espérer un score aussi honorable, mais il était important que les électeurs puissent avoir le choix entre plusieurs candidats. Mon score m'encourage à continuer en politique ainsi que la situation actuelle avec des extrêmes forts. » L'ancienne première adjointe à la mairie de Saint-Martin-de-Valgualgues avait pourtant décidé il y a quelques mois d'arrêter la politique. Elle ajoute : « Je reste disponible pour de prochains échanges car je ne baisserai pas les bras. Je respecte la démocratie et continuerai à défendre mes valeurs. »

Les électeurs de la 4e circonscription devront alors faire leur choix sans directive explicite de la part de ces deux candidats éliminés, chacun ayant choisi de respecter la liberté de décision de leurs partisans. Alors que Pierre Martin opte pour la neutralité, Nadia El Okki exprime cependant clairement sa volonté de contrer l’extrême droite et, donc, le candidat Pierre Meurin.

Catherine Daufès-Roux (Ensemble, 5e circonscription) : « Chacun votera en son âme et conscience »

Ancienne députée et candidate Ensemble dans la 5e circonscription, Catherine Daufès-Roux a recueilli 15,39 % des voix. Elle exprime sa gratitude envers ses électeurs : « Je remercie les électeurs qui m’ont accordé leur confiance, surtout pour l’adhésion au combat politique que je porte : la lutte contre les extrêmes, la défense de la social-démocratie. »

En vue du scrutin de dimanche, elle précise : « Le second tour nous laisse le choix entre un candidat LFI (Michel Sala, NDLR) et un LR/RN parachuté (Alexandre Allegret-Pilot, NDLR). La liberté est une valeur républicaine, chacun votera en son âme et conscience pour le moins pire qu’il lui paraît. Éliminée au premier tour, je suis redevenue une citoyenne lambda, je voterai pour le moins pire à mes yeux et en me pinçant fortement le nez. Certains voteront blanc ou iront à la plage car il y a des valeurs sur lesquelles on ne peut pas transiger à moins de se renier. »

« Après ces temps chaotiques, je suis convaincue que la raison l’emportera et j’espère que chacun saura balayer devant sa porte, y compris notre camp présidentiel, pour que notre pays construise un projet qui s’inscrive dans nos valeurs et notre histoire. »

Catherine Daufès-Roux, candidate aux législatives anticipées de 2024 sur la 5e circonscription

« Nous traversons une période de turbulences où beaucoup se sentent perdus, observe-t-elle. Après 7 ans d’un même pouvoir, il est légitime démocratiquement d’aspirer à une alternance. Mais force est de constater que la droite républicaine s’est faite engloutir par le RN, et que la gauche est passée sous le joug de Mélenchon. J’espère en un arc républicain qui aille des communistes aux LR. » 

Daufès-Roux déplore aussi l'attitude des élus locaux : « Je déplore aussi le silence assourdissant de beaucoup d’élus locaux qui se sont terrés avant le premier tour, par crainte de se mouiller. Il est un peu tard maintenant, mais le jour viendra où ils le regretteront certainement. »

Léa Boyer (Les Républicains) : « Les électeurs sont libres et en ont assez des consignes »

Enfin, Léa Boyer, candidate des Républicains dans la 5e circonscription, a obtenu 8,02 % des voix. Elle adresse ses remerciements aux électeurs et exprime sa vision du second tour : « Je remercie les 5 399 électrices et électeurs qui m’ont apporté leur suffrage et qui ont compris que ma candidature s’inscrivait dans l’avenir et ce depuis 2017. Je suis fière d’avoir pu porter les couleurs d’une droite républicaine, indépendante, sûre de ses valeurs. »

L'élue à la municipalité d'Alès souligne quant à elle le rejet des consignes de vote : « Les électeurs sont libres et en ont marre que l'on essaye de leur dire quoi faire, la preuve avec le scrutin de dimanche dernier. » Léa Boyer exprime enfin sur son Facebook : « La démocratie mérite mieux que ces élections anticipées organisées à la hâte et ces surenchères interminables. »

Pour mémoire, le second tour de ce dimanche 7 juillet opposera donc Arnaud Bord (PS-NFP) à Pierre Meurin (RN) sur la quatrième circonscription et Michel Sala (LFI-NFP) à Alexandre Allegret-Pilot (LR-RN).