L'INTERVIEW Caroline Barbier, co-gérante du Train à vapeur des Cévennes : "En 2023, nous avons tourné autour des 130 000 voyageurs"
Après avoir laissé ses visiteurs sur leur faim suite à un incident technique survenu le 24 octobre dernier, le Train à vapeur des Cévennes marque son grand retour en ce week-end de Pâques. À cette occasion, Caroline Barbier, co-gérante, évoque les questions de sécurité, les nouveautés ainsi que les défis à relever pour cette réouverture attendue.
Objectif Gard : Comme chaque année, le Train à Vapeur des Cévennes est de retour pour le week-end de Pâques. Quelles sont les dernières nouveautés cette année ?
Caroline Barbier : Depuis plusieurs années maintenant, nous essayons de diversifier l'offre du train en proposant des trains à thèmes sur certains événements. C'est la troisième édition du Train des saveurs, au mois d'avril cette année, le samedi 27, avec le lycée Marie-Curie de Saint-Jean-du-Gard. C'est un événement qui nous tient à cœur et qui marche très bien. Sur cette année, la nouveauté sera le Train de la musique, le 21 juin, jour de la Fête de la musique. Avec un départ d'Anduze à 19 heures, nous allons nous arrêter au jardin Clos des Corbès où il y aura le trio Borsalino : trois femmes avec des instruments comme contrebasse et violoncelle. Un spectacle d'une heure. Nous irons ensuite jusqu'à Saint-Jean-du-Gard. La municipalité offre un spectacle de gypsy au cœur du village, des restaurateurs aussi proposeront des animations musicales alors nous laisserons les personnes déambuler dans le village pendant deux heures et, à 23 heures, nous rapatrierons tout le monde sur Anduze.
Y a-t-il de nouvelles dates disponibles pour la voiture restaurant en 2024 ?
Oui, ces voitures restaurants marchent très, très bien ! Victime de son succès, celle du mois d'avril est complète, tout comme la voiture restaurant de mai, mais il reste encore d'autres dates jusqu'en octobre. (Retrouvez les neuf dates de la voiture restaurant, en cliquant ici, NDLR) Nous proposons toujours les Escape Game aussi, plusieurs fois dans le mois, en avril nous l'avons trois fois durant les périodes scolaires, il y a toujours de la place.
L'année dernière, vous avez offert l'expérience du Train du Poudlard Express. Est-ce une offre une nouvelle fois disponible cette année ?
Pour sa première l'année dernière, le Poudlard Express a super bien marché alors, logiquement, nous le proposons une nouvelle fois cette année ! (Rires) Ce sera à la mi-septembre, le samedi 14 précisément. En 2023 nous avions fait sur deux voyages, mais ça a tellement marché que l'on fera trois trajets ce jour-là pour faire monter davantage de monde et que la journée soit plus festive pour plus de personnes.
Quid de la visite découverte de la locomotive, très prisée par les enfants ?
Oui, ça a repris. Les mécaniciens et chauffeurs reprennent le travail à partir de 13h30 en gare de Saint-Jean-du-Gard et avant le départ, de 13h30 à 14 heures, ils invitent les personnes à monter dans la locomotive et voir comment la locomotive à vapeur marche. Il est vrai que les enfants aiment bien voir le feu, les boulets de charbon, c'est une découverte pour eux et les salariés adorent partager leur passion.
"Les plus belles années, d'avant Covid, nous étions sur des gros volumes, des années à 150 000 voyageurs. En 2023 nous avons tourné autour de 130 000 personnes."
Caroline Barbier, co-gérante du Train à vapeur des Cévennes
Quels ont été les niveaux de fréquentation enregistrés en 2023 pour le Train à vapeur des Cévennes, suite à une période d'interruption causée par la pandémie ?
Les plus belles années, d'avant covid, nous étions sur des gros volumes, des années à 150 000 voyageurs. En 2023, nous avons tourné autour de 130 000 personnes. C'est la raison aussi pour laquelle nous proposons ces trains à thèmes, puisque nous nous sommes aperçus que la plupart des personnes étaient en réalité déjà venues et n'avaient pas d'intérêt à revenir. Mais il faut toujours créer de l'événement pour que les visiteurs viennent une à plusieurs fois chaque année. Comme le nombre de voyageurs baissait pour nous, comme je pense pour l'ensemble des sites touristiques, on s'est dit qu'il fallait tenter quelque chose de nouveau et on voit que ça marche très bien, que cela porte ses fruits.
La flambée des prix du charbon et de l’énergie cette année vous contraint-elle à revoir à la hausse vos tarifs ?
Sur les prix, c'est vrai que nous avons pris une grosse claque. Nous, on a effectivement du charbon et il a eu une augmentation de 200 euros la tonne, ce qui est énorme sur un budget comme le nôtre. La facture d'électricité a triplé entre l'année dernière et l'année d'avant, ce sont des coûts ! En revanche, on est déjà à 17,50 euros, un prix que la plupart des personnes estiment cher, qui ne l'est pas quand on connaît tous les coûts fixes et variables autour, mais les visiteurs si. Alors nous n'avons pas augmenté les prix, on essaie juste de réduire les charges au maximum. On a moins de capacité d'investissement sur des machines outils en fin d'année ou de nouveaux projets. Le charbon c'est 50 000 euros de plus sur une saison. Forcément, on ne le met pas ailleurs...
"Je confirme la sécurisation de la ligne, on a fait le train du Père Noël, des Vélorail qui circulent sur la même portion, il n'y a pas de soucis."
Caroline Barbier, co-gérante du Train à vapeur des Cévennes
Pouvez-vous fournir des assurances sur la sécurité de la ligne aujourd'hui, jour de sa réouverture, étant donné les travaux réalisés suite au déraillement du Train à vapeur l'année dernière juste avant la fermeture ?
De toute façon, chaque année nous faisons des travaux d'entretien sur cette ligne car elle ne nous appartient pas. Nous la louons, c'est sur notre contrat. Nous mettons 80 000 euros sur cette ligne en frais de traverse et de voie, seulement sur 14 km on fait à peu près 350 mètres linéaires par an, sur nos travaux d'hiver. Malheureusement, là où nous avons déraillé, c'était un endroit où nous n'avions pas encore travaillé, qui a été fragilisé par l'eau. Donc nous avons fait les 350 mètres linéaires annuels d'entretien, plus tout ce qui avait été labouré par le déraillement, soit 450 mètres linéaires de plus. Nous avons fait deux équipes, nous avons travaillé deux fois plus car le temps de fermeture est identique alors il fallait le faire rapidement. Et je confirme la sécurisation de la ligne, on a fait le train du Père Noël, des Vélorail qui circulent sur la même portion, il n'y a pas de souci.
La saison du Vélorail des Cévennes, dont vous êtes également co-gérante, a-t-elle débuté avec succès malgré les conditions météorologiques difficiles rencontrées en mars ?
Oui ! En février il a fait relativement beau alors nous avons bien commencé à travailler, en mars tous les week-ends il faisait pourri, avec beaucoup de pluie, alors nous n'avons pas vraiment travaillé. Mais les gens sont au rendez-vous, on est sur une activité en pleine nature, verte, que les gens aiment maintenant. Nous sommes en extérieur, les enfants sont toujours acteurs de sorties, donc oui ça fonctionne vraiment bien.
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