BAGNOLS/CÈZE Deux femmes malvoyantes réclament plus d’autonomie
Deux bagnolaises malvoyantes lancent un appel pour demander une aide extérieure afin de se rendre sur les lieux de leurs rendez-vous médicaux. Une pétition sera lancée dans les semaines à venir.
Comme un cri du cœur. Andrée Taissidre est devenu malvoyante en 2018 et se sent délaissée. La retraitée vit aujourd’hui sur l’avenue Guy Coutel et doit s’adapter dans un environnement inadapté à son handicap : «Notre quotidien est un parcours du combattant. La ville de Bagnols/Cèze est mal agencée pour les personnes malvoyantes. Les trottoirs sont hauts, il y a des nids de poule et on ne peut pas se permettre de casser notre canne.»
Un accès aux soins médicaux limité
Une situation d’autant plus préoccupante, car cette ancienne artiste ne bénéficie pas d’une aide extérieure pour se rendre à ses rendez-vous médicaux, hormis chez l’ophtalmo, où elle est prise en charge. C’est sa principale revendication pour faire un pas de plus vers l’autonomie : «On sort accompagné, mais je voudrais avoir accès à un taxi ou un VSL qui vienne m’emmener et me récupérer chez le médecin. Je le vis comme une discrimination médicale.»
Même constat pour Florence Decherf, qui doit trouver une solution par ses propres moyens : «Je n’ai plus accès aux VSL. J’ai la carte solidaire, on avait le droit à 4 allers-retours, maintenant il n’y en a plus que deux et nous devons les réserver.» Cette jeune femme de 33 ans s’est installée à Bagnols-sur-Cèze, dans un appartement rue de la République, et peut compter sur une fidèle alliée, sa chienne Tonka, à ses côtés pour la guider, lors de ses déplacements. «La chienne contourne les obstacles, si je l’emmène au parc je lui mets le harnais.»
L’animal de compagnie lui permet de mieux appréhender son handicap au quotidien : «J’ai eu un trouble dès l’âge de 1 an et demi, avec une rétinite pigmentaire. On m’a dit que je n’allais plus voir du jour au lendemain. Je me suis réadaptée dans une petite ville.» Pour se faire entendre et être mieux considérée, la doyenne veut passer à la vitesse supérieuse : celle-ci envisage de lancer une pétition en ligne.
«Le combat actuel que je mène, c’est pour tous les malvoyants»
André Taissidre a les caractéristiques d’une femme battante et veut porter haut et fort la voix des personnes atteintes d’un trouble de l’acuité visuelle : «Quand vous tombez malade, il y a beaucoup de vide. Je demande plus d’autonomie. On ne peut pas rester sans réponse. On doit être soigné pour rester chez nous. Le combat actuel que je mène, c’est pour les malvoyants. Je vais mettre une pétition sur les réseaux sociaux et je suis prête à faire une grève de la faim. J’irai jusqu’au bout, même si je dois y laisser ma peau».
De son côté, même si une aide financière est apportée pour les croquettes et que les frais chez le vétérinaire sont remboursés, Florence regrette les coûts exorbitants de ses accessoires essentiels : «Notre canne est remboursée 6 euros sur 80 euros.»
Les deux femmes doivent faire face également à des rues jonchées de trous qui les empêchent de marcher et de se déplacer sereinement. Dans l’attente d’ajustements ou d’une prise en charge médicale complète, la passionnée de peinture garde espoir : «J’espère que la situation va évoluer», glisse-t-elle, avant de repartir à son domicile, accompagnée par son aidant.
Contactée par nos soins, la mairie de Bagnols-sur-Cèze étudie le dossier, tandis que la déléguée à l’intégration des handicaps n’a pas souhaité répondre à nos questions.
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