Car la situation actuelle du musée Albert-André de Bagnols « n’est plus acceptable », tranche le président de l’association, Elian Cellier. Le projet de construction par l’Agglomération du Gard rhodanien d’un nouveau musée sur le site des Cèdres, à Bagnols, a été abandonné. « Le dernier comité de pilotage remonte à octobre 2021, la situation semble au point mort », affirme-t-il.

Pendant ce temps, le musée, situé au deuxième étage de l’hôtel de ville, voit sa fréquentation décliner. De 4 262 visiteurs en 2019, il est passé à 2 682 visiteurs en 2022. « Mais la difficulté est aussi que le musée ferme plus qu’avant. Il est désormais fermé le dimanche, le lundi et le mercredi après-midi », note le président de l’association, qui en appelle à la mairie, décisionnaire sur la question. Chez les Amis d’Albert André, on veut croire que « quand on a une communication plus forte autour du musée, on a un meilleur résultat », en s’appuyant sur les Journées du patrimoine, qui ont vu 394 personnes franchir le seuil du musée.

Dorénavant, on paraît s’orienter vers un déménagement à terme de la mairie et un musée qui prendrait davantage ses aises dans les murs de l’hôtel de ville. Mais tout ça reste « flou », pour reprendre le terme employé par Elian Cellier. Un tel projet nécessitant de lourds investissements. Bref, peu de bonnes nouvelles, surtout quand on ajoute la mise à l’écart de la conservatrice départementale, Béatrice Roche, grande avocate du projet de nouveau musée, il y a quelques mois. Dans ce paysage, les travaux de mise aux normes du système de protection contre les incendies du musée, qui se déroulent actuellement, font office de rayon de soleil.

Un maintien dans l'hôtel de ville ?

Alors l’association se raccroche à ce projet de conserver le musée en mairie, comme souhaité par les époux Besson en 1963 lors de la donation de leur riche collection à la mairie, et lance donc un appel 60 ans plus tard, et 18 ans après l’adoption de la loi sur l’accessibilité des personnes à mobilité réduite dans les établissements recevant du public.

« Les collectivités concernées ne peuvent plus repousser la modernisation et le développement du musée Albert-André », peut-on y lire. « Tous les prétextes avancés depuis des dizaines d’années ne sont plus recevables. Surseoir une nouvelle fois après une énième étude payée par le contribuable en misant sur une hypothétique meilleure situation financière future serait un nouveau louvoiement indigne d’un tel patrimoine », dit le courrier, qui évoque aussi le devenir de la maison du peintre, à Laudun, qui malgré le legs de l’héritière d’Albert André, n’a toujours pas été remise en état par la municipalité. La missive, qui va être envoyée aux élus du territoire, qui brillaient par leur absence ce samedi, s’achève par un appel à leur « responsabilité ».