LÉGISLATIVES 3e circonscription : une binôme de communistes pour porter l’union de la Gauche
« Nous sommes tous ensemble pour gagner », lance la candidate de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) sur la 3e circonscription du Gard (Bagnols/Cèze - Villeneuve), Sabine Oromi, lors de sa conférence de presse de présentation mercredi à Saint-Nazaire.
Autour de celle qui a grandi dans ce village entre Bagnols/Cèze et Pont-Saint-Esprit, des représentants du Parti socialiste et de la France insoumise. Personne d’Europe écologie-les Verts ni du Nouveau parti anticapitaliste, qui soutiennent toutefois sa candidature. Une candidature venue du Parti communiste français, où Sabine Oromi, 53 ans, professeure d’espagnol au lycée Philippe-Lamour de Nîmes, milite tout comme son suppléant Elian Cellier, 55 ans, lui aussi enseignant, qui habite Bagnols. Tous deux chiffrent « trente ans de militantisme » chacun, argue le second.
Bref, le binôme « représente la Gauche qui a enfin décidé de se présenter ensemble », souligne la candidate, fière de ce « rassemblement large et inédit, même si aux Départementales dans le Gard nous avions commencé à l’initier ». Une alliance pour pourfendre la politique d’Emmanuel Macron : « Les gens souffrent de ses politiques libérales. En cinq ans de Macron on a souffert, et pour cinq ans on risque de souffrir encore. L’objectif est d’avoir le plus de députés de Gauche pour arrêter ces souffrances. »
"Battre le macronisme..."
Objectif est donc de « battre le macroniste en place et barrer la route au Rassemblement national et à Zemmour », poursuit Sabine Oromi. « Le vote RN ne sert à rien, on le voit au conseil municipal de Bagnols où ils ne proposent rien », ajoute Elian Cellier. Pour parvenir à la victoire, la candidature NUPES porte un programme « en rupture avec toutes ces politiques libérales » et pour une meilleure répartition des richesses, car « l’argent existe, on en a donné aux banques, aux actionnaires. Il faut juste décider d’où on le met ». Et ce au profit par exemple d’une augmentation du SMIC, d’un blocage des prix sur les produits de première nécessité ou encore de la retraite à 60 ans.
Plus localement, la candidate promet de défendre le tissu industriel, notamment nucléaire. Le programme qu’elle défend comporte aussi la renationalisation d’EDF, de l’eau et du gaz, la défense des services publics, de la culture comme « un droit », l’utilisation du Rhône pour la mobilité, ou encore le train, dont la ligne voyageurs va rouvrir cet été, « preuve qu’il ne faut jamais lâcher », dit-elle. Sur l’agriculture, la candidate veut « travailler avec les agriculteurs sur les circuits courts. Un travail respectueux de la nature. La terre n’appartient pas au Crédit agricole, ni à Monsanto. »
Une candidature du PRG ?
Et Sabine Oromi le reconnaît, elle n’a « pas la science infuse », alors elle « travaillera avec ceux qui savent, les agriculteurs, les syndicalistes, les associations ». Et ce sur un territoire éloigné des métropoles, où « le député sortant se gargarise d’avoir apporté tous les dispositifs nationaux, mais pour l’instant on n’a pas vu la différence, ce sont des effets d’annonce », embraye le suppléant Elian Cellier.
Voilà pour le programme de cette candidature d’union, qui répond à « l’appel constant du peuple de Gauche qui veut qu’on s’unisse », rappelle Vincent Poutier, du Parti socialiste local. Le socialiste défend un accord conçu comme « une plateforme de gouvernement. On garde nos différences, mais je rappelle que durant la mandature actuelle, 85 % des votes ont été les mêmes entre la France insoumise, le PS et le PC ». Geneviève Lepage de la France insoumise se félicite pour sa part de voir « l’essentiel du programme de l’Avenir en commun pour cette union de la Gauche. Nous serons bien plus forts ensemble ». « Ce qui nous importe le plus est que la vie des gens change », rajoute Serge Moulas du groupe d’action Union populaire de Saint-Gervais.
Reste que si cette union est large, elle n’en est pas moins critiquée, notamment par la présidente PS de la Région, Carole Delga. Du reste, le Parti radical de gauche n’en fait pas partie et il se murmure de plus en plus qu’il pourrait présenter une candidature sur la 3e circonscription. « Nous avons écrit au PRG pour leur dire que nous trouvons ça dommage », affirme la candidate quand le suppléant estime que « ceux qui ne sont pas avec la NUPES servent indirectement Emmanuel Macron ».
Thierry ALLARD