THÉRAPIES DE CONVERSION Laurent Burgoa répond au maire de Bagnols
Dans une lettre ouverte publiée ce mercredi, le maire de Bagnols Jean-Yves Chapelet s’en prenait vertement au sénateur du Gard Laurent Burgoa (LR) suite au vote de ce dernier contre la proposition de loi interdisant les « thérapies de conversion » visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne.
Et le sénateur n’a pas attendu pour répondre, lui aussi par une lettre ouverte. « De prime abord, je tiens à vous remercier très sincèrement d’avoir pris la peine de m’exprimer votre colère », démarre le parlementaire, avant d’affirmer : « Je suis évidemment contre les thérapies de conversion qui utilisent des pratiques déjà punies par la loi. »
Laurent Burgoa explique ensuite avoir voté contre ce texte « afin que les traitements qui produisent un changement de sexe soient réservés aux majeurs. » Et le sénateur développe : « Comment être pour les thérapies de conversion ? Ces pratiques sont heureusement interdites par la loi, qu’il s’agisse des violences, des pressions psychologiques ou de l’exercice illégal de la médecine. Ce texte n’apportait pas de véritables changements législatifs dans la lutte contre ces ‘thérapies’. Mais ce texte évoquait aussi l’identité de genre, ce qui dépasse largement la question de la protection des personnes homosexuelles. »
Laurent Burgoa explique ensuite que « la revendication de l’identité de genre conduit parfois à des demandes de changement de sexe. Or, nous étions nombreux à souhaiter que les traitements qui produisent ce changement soient interdits pour les mineurs. Il s’agit de processus lourds et irréversibles, qui peuvent avoir des répercussions physiologiques et psychologiques importantes et qui nécessitent donc un consentement libre et éclairé. » Le sénateur relève du reste que « la Suède, premier pays à avoir légalisé les changements de sexe pour les mineurs, est en train de faire machine arrière. »
« Mon rôle, quand je vote un texte, est de m’exprimer sur son ensemble et non seulement une partie », ajoute Laurent Burgoa. Si le ton de la réponse du sénateur est nettement moins dur que celui de l’apostrophe du maire de Bagnols, le sénateur a pris le soin de laisser une note manuscrite à l’attention de Jean-Yves Chapelet : « Certains de tes propos n’honorent pas l’élu ‘républicain’ que tu es. » Ambiance.
Th.A