ARAMON La cheminée EDF, un an après
Le 7 juin 2023, à 10h30. 5, 4, 3, 2, 1, 0... Quelques secondes de silence et tout à coup une détonation. Un nuage de fumée... Et une cheminée, celle de l'ancienne centrale thermique d'Aramon, toujours debout.
Une fois le nuage de fumée dissipé, il a fallu plusieurs minutes pour que les curieux rassemblés sur les berges de la Lône au lieu-dit l'îlot d'Alfred, réalisent que l'opération confiée à la société Cardem, filiale de Vinci, a échoué. La cheminée de l'ancienne centrale thermique EDF d'Aramon, un bloc de 50 000 tonnes de béton et d'acier qui culminait depuis près de 40 ans à 250 mètres de haut, a résisté à l'explosion. Une partie de l'édifice (110m de haut) est restée plantée dans le sol. C'était il y a un an jour pour jour. "La partie supérieure était affaiblie, donc elle s'est cassée en deux. Le poids de la cheminée n'était alors pas assez suffisant pour faire basculer l'ensemble", expliquait Philippe Astié, directeur du centre post exploitation chez EDF, s'appuyant les résultats des premières analyses effectuées sur site.
La déconstruction de ce symbole du territoire de la vallée du Rhône s'est donc poursuivie à l'aide d'une grue haute de plus de 100m, selon la méthode du grignotage, dès la fin du mois de juillet 2023. L'engin n'est désormais plus sur site. Depuis la route D2 qui longe le Rhône, le bloc usine cache ce qu'il reste de la structure de béton et d'acier, une vingtaine de mètres environ.
À la veille de cette date anniversaire, Monique et Robert, 65 ans tous les deux, tentaient de réaliser les meilleurs clichés avec leur smartphone. "On a fait le tour par la route de Montfrin, mais c'est difficile, il y a des canisses de partout", regrette Monique. Le 7 juin 2023, les deux sexagénaires se trouvaient sur la digue de Théziers. "On a eu un pincement au coeur ce jour-là, mais avec le temps, on s'est fait à l'idée de la voir disparaître." L'Aramonaise pure souche s'amuse presque de voir encore un petit morceau de l'édifice, elle avait 11 ans quand sa construction a démarré. "Ça avait été un événement, se souvient-elle. Ça a été ensuite notre repère. On nous disait qu'elle était moche, qu'il fallait au moins la repeindre, mais c'était notre cheminée. Et on voit encore aujourd'hui qu'elle est tenace, comme les Aramonais !"
Visiblement la fin des travaux approche. Visiblement car EDF n'a pas souhaité communiquer sur le sujet, il en sera ainsi jusqu'à la disparition complète de cette cheminée. Rendez-vous en septembre, peut-être. Pour rappel, l'abattage de la cheminée est la première étape du programme de déconstruction de la centrale thermique qui s'échelonnera jusqu'en 2032.
>> À relire : FAIT DU SOIR.La cheminée EDF, un souvenir encore bien ancré à Aramon