BEAUCAIRE Contrat bourg-centre et protections fonctionnelles : ce qu'il faut retenir du dernier conseil municipal avant les vacances
Mercredi 26 juillet, en fin de matinée, les élus beaucairois se sont réunis une dernière fois avant les vacances d'été. Au programme de ce conseil municipal : 35 délibérations votées en moins de deux heures.
"C'est un conseil municipal léger", a introduit le maire de Beaucaire, tout juste après le chant de la Marseillaise. C'était sans compter sur les diverses remarques de l'opoposition, Luc Perrin (Unis pour Beaucaire) et Charles Menard (Beaucaire en commun) en tête.
Un avenant au contrat bourg centre Occitanie/Pyrénées-Méditerranée
Et cela a démarré dès la quatrième délibération concernant un avenant au contrat bourg-centre Occitanie/Pyrénée-Méditerranée initialement fixé de 2019 à 2021, et prolongé de 2022 à 2028. Plusieurs partenaires sont signataires. La commune bien sûr, la Région Occitanie, le Département du Gard, la Communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence ainsi que le Pôle d'Équilibre Territorial et Rural Garrigues et Costières de Nîmes. Auxquels s'associent les services de l'État, le Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement et les chambres consulaires. Un document jugé par Charles Menard, de "fourre-tout indigeste, c'est dans la surenchère de verbiages technocratiques". Propos suivis par le maire, "mais ça nous est imposé par la Région pour pouvoir avoir de l'argent, alors on le fait, c'est juste pour avoir du fric."
"Fric" qui servira à financer différents projets dont certains ont déjà été engagés depuis 2022 comme la requalification de la place du 8-Mai 1945 en espace végétalisé, aire de jeux et boulodrome. Et ceux prévus jusqu'en 2028, pour certains proches de la réalisation, les travaux de réfection de la route de Nîmes et création d'une piste cyclable pour laquelle Luc Perrin encourage la municipalité à consulter les associations spécialistes du sujet (Gard O VélO entre autres), mais aussi la transformation d'un terrain stabilisé en gazon synthétique au complexe sportif Fernand-Lamouroux pour un montant d'1,2M€, par exemple. D'autres sont inscrits sans engagement, rappelons que les prochaines élections auront lieu en 2026.
Dans ce dossier long d'une cinquantaine de pages figure également le projet de réhabilitation de la piscine intercommunale Beaucaire-Tarascon. Construit dans les années 70, le centre nautique est depuis resté dans son jus. "Nous en sommes à la recherche de financements. C'est un dossier très complexe car il concerne deux communes, deux départements, deux régions et un syndicat (intercommunal à vocation unique, NDLR)", explique Julien Sanchez. D'après les premières estimations, le montant des travaux s'approcherait des 7M€.
Cession de locaux et subventions exceptionnelles
La cession de locaux et ensembles immobiliers à des investisseurs privés, ont fait réagir l'opposition de même que l'attribution de subventions exceptionnelles notamment au cercle de la base de défense de Nîmes-Laudun-Larzac en ce qui concerne Charles Menard. "Les communes, la nôtre notamment, ont des budgets de plus en plus contraints et vous êtes, Monsieur le maire, le premier à vous en plaindre. Alors ce n’est pas le moment d’aller faire des dons à une armée bien financée (par l'État) par ailleurs au détriment forcément des besoins des Beaucairois, de leurs écoles en particulier pour ne prendre qu’un exemple", a-t-il déclaré, seul élu à voter contre cette délibération adoptée à la majorité.
Luc Perrin et Jacqueline Le Spegagne Unis pour Beaucaire, se sont quant à eux abstenus sur l'attribution d'une subvention à titre exceptionnel de 40 000€ à l'association "Aviron Beaucaire"pour l'acquisition de matériel de musculation pour doter la nouvelle base nautique - son inauguration est prévue pour le mois d'octobre - d'équipements neufs. "C'est une somme importante au regard des subventions accordées à d'autres associations." C'est pourquoi Luc Perrin a demandé au maire de "lisser cette somme dans le temps par une diminution des subventions à venir." Option qui n'a pas retenu l'attention de Julien Sanchez.
La protection fonctionnelle
Deux demandes de protection fonctionnelle ont été soumises au vote des élus, l'une concernant Nelson Chaudon, conseiller municipal délégué aux associations sportives et à la valorisation du sport - également collaborateur du député Yoann Gillet - la seconde concernant le premier édile beaucairois. Tous deux, ainsi que d'autres élus, s'étaient invités à la première représentation d'une manifestation mécanique intitulée "Monster Show Cascadeurs", mi-mai, dans le seul but de l'empêcher en dissuadant le public d'y participer. Car les forains s'étaient installés et avaient prévu de donner trois représentations, sans y avoir été autorisés. Une altercation s'était alors produite entre les deux parties.
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À la suite de quoi, des plaintes avaient été déposées par Nelson Chaudon notamment, pour tentative d'homicide avec arme par destination. "Il a été volontairement percuté dans le dos par un camion de l'un des organisateurs de la manifestation", souligne le maire. Lui-même a porté plainte pour outrages et diffamation. "Un juge d'instruction a été nommé pour cette affaire", rappelle Julien Sanchez. Il a donc été demandé, lors du conseil municipal, d'accorder la protection fonctionnelle à ces deux élus, qui permet entre autres, de prendre en charge les frais de Justice.
"C'est inadmissible, inacceptable que des élus soient blessés dans l'exercice de leur fonction, est intervenu le porte-parole d'UPB. Cette fonction devrait être sanctuarisée. Mais, car il y a un mais, la protection fonctionnelle qui participe à cette sanctuarisation devrait être automatique et ne pas se faire selon le bon vouloir de notre assemblée. Assemblée qui par le passé, a refusé la protection fonctionnelle à des élus d'une l'ancienne majorité avant même que la justice n'ait fait son travail. Même si nous pouvons justifier les deux demandes qui sont faites ici, nous nous abstiendrons à moins que vous confirmiez, cette assemblée ou Monsieur le maire, pouvoir accorder systématiquement la protection fonctionnelle à tout élu qui la solliciterait." Julien Sanchez ne participant pas au vote n'a pu répondre à ces propos, silence donc dans la salle, brisé par l'intervention de Charles Menard.
S'associant aux propos de Luc Perrin, ce dernier a posé la question : "Est-ce la place des élus est d'aller au contact ? J'ai quand même le sentiment que ces élus sont allés mettre de l'huile sur le feu dans cette affaire." Ce qui n'a pas manqué de faire réagir la majorité dont Gilles Donada, adjoint délégué au cadastre, à l’urbanisme et aux marchés publics. "On leur reproche de mettre de l'huile sur le feu alors qu'ils font respecter l'ordre républicain. Bravo !", a-t-il ironisé. Et Mireille Fougasse, désignée présidente de séance le temps du vote de ces deux délibération d'ajouter : "La police municipale et nationale étaient présentes, le maire y était en vertu de son pouvoir d'officier de police judiciaire. C'était donc normal qu'il y soit." À l'issue de ces débats, la protection fonctionnelle a été accordée à Nelson Chaudon et Julien Sanchez.