TERRE DE CAMARGUE Plan Rhône : pourquoi la motion de soutien au Symadrem ne fait-elle pas l'unanimité ?
Lors du dernier conseil communautaire, les élus de Terre de Camargue ont voté à la majorité la motion de soutien au Symadrem, lequel défend le maintien des travaux d'endiguement sur le Petit Rhône comme initialement prévu dans le Plan Rhône. Pourquoi Charly Crespe et Corinne Pimiento, élus d'opposition, ont-ils voté contre ?
Quarante-quatre points figuraient à l'ordre du jour du conseil communautaire, jeudi 28 novembre. En tout début de séance, les élus de Terre de Camargue ont dû se prononcer sur une motion de soutien au Symadrem(*). Cela après la remise en cause du Plan Rhône initial par l'État, réduisant à 16 le nombre de kilomètres de digues du Petit Rhône à sécuriser au lieu de 56 prévus dans le 3e Contrat de Plan interrégional État-Régions 2021-2027. Le 4 novembre, élus gardois et bucco-rhodaniens, de tous bords, renouvelaient l'appel du Grand Delta, initialement lancé au lendemain des inondations causées par la crue « centennale » du Rhône en décembre 2003. Plus de 80 signatures ont été recueillies dont celle de Robert Crauste, maire du Grau-du-Roi et président de la CCTC.
La proposition des représentants de l'État a été retoquée par le Symadrem en comité syndical le 16 septembre dernier. Depuis, de partout sur les deux rives du Rhône, les communes et intercommunalités délibèrent à leur tour sur le sujet. Entre autres exemples, la Communauté de communes Beaucaire Terre d'Argence a acté son soutien à l'unanimité, le lundi 14 octobre. Le Symadrem a également obtenu le soutien de la majorité des élus de Terre de Camargue, car ceux de d'opposition Corinne Pimiento et Charly Crespe (par procuration) ont voté contre. "Comme en conseil municipal", a indiqué la première. "Je ne commenterai pas", lui a répondu Robert Crauste, agacé.
>> À relire : PLAN RHÔNE. Des deux rives, de tous bords, un nouvel appel du Grand Delta d'une seule voix
C'est un peu court ! Dès le lendemain, Charly Crespe, en déplacement professionnel - la raison de son absence au conseil communautaire - a détaillé les raisons de ce vote. "Le rapport commandé par l'État intitulé "L'adaptation de la Camargue au changement climatique - Améliorer la gouvernance pour prendre en charge les dérèglements" émet des réserves sur le Plan Rhône établi par le Symadrem. Il ne vient pas dire qu'il ne faut pas protéger les populations etc, mais que le Plan Rhône tel qu'il est fait, mérite une réflexion pour reconsidérer les enjeux au regard des coûts et des conséquences. Peut-être qu'il y a des erreurs dans le rapport mais il n'est pas complétement a jeté. Résumer les choses en disant : on fait un vote parce qu'il y a une erreur et qu'on ne veut rien entendre de la nuance qui a été apportée par ce rapport et de l'éclairage apporté sur l'évolution possible et à attendre des risques de pluie et d'une montée du niveau de la mer ; ce n'est pas ma façon de faire."
Pour Charly Crespe, "beaucoup d'élus essaient de forcer le trait". "Et je trouve dommage, sur des sujets aussi complexes, de caricaturer les positions des uns et des autres. Je ne crois pas qu'on doive jouer sur les peurs afin d'essayer de remporter le bras de fer avec l'État, pour le financement du Plan Rhône tel qu'il est." Ce vote à la majorité serait inédit à l'échelle des territoires gardois et bucco-rhodaniens concernés par ce Plan Rhône.
Mais aussi…
Le conseil communautaire a adopté une convention de superposition d’affectations avec Voies navigables de France, cette dernière permettant d’ouvrir aux vélos le sentier d’environ 8km allant du pont de la D62 jusqu’au pont « dit » de Lunel. L’ouverture de cette portion permettra de relier Aigues-Mortes aux pistes cyclables de la Grande-Motte ainsi qu’à la voie verte allant sur Lunel et de développer la pratique des mobilités douces qui s'inscrit dans le Projet de territoire et dans le Plan Climat Air Energie Territorial de l’intercommunalité. Aucun travaux de voirie n’est à prévoir, le coût de la mise en place d’une signalétique sera de 3 164€ dont 1 226€ pris en charge par le Département du Gard.
« Le cannelé camarguais », créé par Calamel Traiteur, rencontre un vif succès. Cette pâtisserie inspirée de la spécialité bordelaise se décline en plusieurs parfums, le thé matcha et noix de coco sont les nouveautés. Sa forme spécifique (10 cannelures) rappelle les 10 portes de la ville d’Aigues-Mortes, la marque et le design du cannelé camarguais sont déposés à l’INPI, la farine et le sel utilisés sont locaux. Afin de répondre à une demande croissante, l’entreprise prévoit de se doter de nouveaux outils et ainsi de multiplier la capacité de fabrication du cannelé, mais aussi de faire l’acquisition d’un triporteur électrique équipé d’une remorque frigorifique pour la vente sur les marchés hebdomadaires, les marchés de Noël ainsi que lors de foires et de salons. Un projet estimé à 51 697€, qui a fait l’objet d’une demande de subventions dans le cadre des fonds européens LEADER à hauteur de 20 000€. La communauté de communes Terre de Camargue, présidée par Robert Crauste, a quant à elle, voté une aide de 5 000€.
La CCTC fait le choix de l’élaboration volontaire de son Programme local de l’habitat. Ce projet, d’une durée de six ans, s’articule autour de quatre orientations stratégiques, déclinées en 16 fiches-actions opérationnelles : proposer une offre nouvelle en résidence principale accessible et attractive pour la population, améliorer et adapter le parc existant et favoriser son occupation en résidence principale, apporter des réponses aux problématiques que rencontrent les publics spécifiques, enfin piloter, mettre en oeuvre et animer la politique de l’habitat. Les objectifs étant de répondre aux besoins en logements et en hébergements, de favoriser le renouvellement urbain et la mixité sociale, d’améliorer la performance énergétique de l’habitat et l’accessibilité du cadre bâti aux personnes handicapées.
*Syndicat mixte d’aménagement des digues du Rhône et de la mer, maître d'ouvrage des opérations du Plan Rhône sur le delta.