FAIT DU JOUR La route de la peur à Saint-Geniès-de-Malgoirès
Depuis plusieurs mois, des Saint-Géniessois alertent sur la dangerosité d’une route traversant leur quartier. Du côté de la mairie, on demande un peu de patience avant de régler le problème en 2024. La route de la discorde n’a pas fini d’inquiéter les riverains du lotissement « Le Moulin ».
« Cette route me fait peur, elle représente un vrai danger pour nous ». Azddin est l’heureux papa de la petit Alma qui est née il y a quelques jours. Mais le bonheur du Saint-Géniessois serait complet si la vie quotidienne n’était pas gâchée par la dangerosité de la route départementale 374, qui passe juste devant sa maison. « Pour rejoindre le parking, je suis obligé de marcher une trentaine de mètres avec la poussette et la peur au ventre. En plus, la nuit, l’éclairage public est éteint ». Avec Azddin, c’est tout un groupe d’habitants du lotissement « Le Moulin » qui est excédé par le flot de véhicules qui emprunte cette entrée de Saint-Geniès-de-Malgoirès.
« Ils peuvent passer à plus de 100 km/h dans ce lotissement »
Parmi les mécontents, il y a Katy, qui accompagne sa petite fille Marie à l’école tous les jours à pied : « C’est dangereux et à chaque fois qu'on entend une voiture arriver, on est obligé de se serrer au maximum vers le bord et il n’y a pas de trottoir. Je suis venu dans un village pour être tranquille, pas pour avoir peur. » L’axe en question est très fréquenté et il permet de rejoindre rapidement la 2x2 voies entre Nîmes et Alès. « Ils peuvent passer à plus de 100 km/h dans ce lotissement. Entre 16h et 18h, il doit y avoir plus de 200 véhicules qui circulent ! Cela peut-être des bus et des camions », regrette Denis qui estime ne pas être écouté par la municipalité « Il y a un ras-le-bol des habitants du quartier. Ils ont été délaissés. Nous avons des idées plein la tête, mais pour l’instant on reste courtois ».
Le problème existe depuis longtemps, c’est-à-dire depuis la création de la 2x2 voies, qui a augmenté le nombre de véhicules empruntant cet axe. « Je me suis déjà plains il y a 20 ans, mais on m’a dit qu’il était impossible de faire des aménagements. Je ne suis pas dans le combat mais dans la constatation. Il y a des aménagements à Moussac et La Calmette, mais pas ici. Il est urgent d’agir », témoigne Antoine.
« J’ai peur quand je sors mon chien »
Aux nuisances et inquiétudes se joignent les dégâts, comme l’a constaté Nora : « Un camion a projeté un caillou qui a cassé une vitre de la voiture de mon fils. Les vibrations font affaisser les clôtures. J’aimerais que les gros camions ne passent plus dans ma rue. J’ai peur quand je sors mon chien. » Alors les habitants de ce lotissement se sont regroupés pour exprimer le préoccupations.
Leur porte-parole est Azddin, qui a contacté les institutions : « On se sent méprisé car on a envoyé un courrier le 14 septembre, qui n’a pas eu de réponse. Un mois et demi après, nous avons envoyé un second courrier, en menaçant de contacter la presse et les services de l’État, et là on a eu une réponse qui nous indiquait que la police municipale viendrait faire des contrôles. D’ailleurs on tient à remercier la police municipale pour son travail. La conseillère départementale est en copie de tous nos échanges, mais là encore nous n’avons pas de retour. »
« Je ne peux rien faire sans l’accord du Conseil départemental, mais le problème sera réglé dans l’année 2024 »
Les démarches ne sont pas vaines puisque les riverains seront reçus par le maire, le 12 décembre. « Je demande un peu de patience car il faut du temps et pour cette route, je ne peux rien faire sans l’accord du Conseil départemental. Mais le problème sera réglé dans l’année 2024 », assure Jean-François Durand-Coutelle, le premier édile de Saint-Geniès-de-Malgoirès depuis 2020. Le rendez-vous est très attendu par les habitants du lotissement car ils tiennent à être associés aux décisions. « On ne veut pas de dos d’âne, cela génère des nuisances sonores et les voitures accélèrent une fois passé l’obstacle », précise Azddin.
Les habitants préfèrent l’installation de chicanes comme à Moussac. La rencontre du 12 décembre est le premier pas d’une démarche qui pourrait durer quelques mois. En attendant, les riverains du lotissement « La Moulin » continueront à vivre avec la crainte des bolides qui traversent le quartier.