Publié il y a 1 an - Mise à jour le 10.04.2023 - Anthony Maurin, Stéphanie Marin et Thierry Allard - 5 min  - vu 510 fois

FAIT DU JOUR Pâques, ses chocolats et ses tendances

Les Dinger ont lancé une loterie pour remporter deux gros oeufs de Pâques joliment décorés, d'une valeur de 300e chacun.

- Photo : S.Ma

La rédaction d'Objectif Gard a rendu visite à des pâtissiers et chocolatiers gardois qui vont réaliser une grande partie de leur chiffre d'affaires aujourd'hui.

Passez les portes des chocolatiers locaux pour offrir un vrai cadeau. Et si ce n'est pas aujourd'hui, n'oubliez pas que vous pouvez y aller demain, ou plus tard dans la semaine ou l'année. Si les artisans du chocolat travaillent tout au long de l'année, la période actuelle est pour eux, celle de la créativité liée à l'imaginaire religieux. C'est aussi celle durant laquelle il faut travailler double pour sauver son année.

Chez Courtin, poisson, cloche, lapin, friture... Et Maison carrée ! (Photo Anthony Maurin).

Dans ces boutiques souvent conviviales et chaleureuses, le client se sent bien. Il sent tout court. Les odeurs du chocolat froid ou encore chaud titillent les narines et l'oeil est attiré par le reste. Les couleurs pascales, bien sûr, mais surtout les chocolats proposés pour l'occasion.

Chez Courtin, Square de la Bouquerie à Nîmes, l'échoppe est digne d'un magasin de haute couture. En plus gourmand. Des cloches, des oeufs garnis et les cocottes qui vont avec, de la friture et des lapins pour les classiques qui ont cependant évolué.

Mais vous verrez aussi des hiboux, renards, baleines et même des licornes. Un essaim rempli à votre guise ou des petites voitures pilotées par de drôles de personnages feront craquer les plus contrariants. Ici, les prix évoluent au fil des pièces choisies. De moins de dix euros à plusieurs dizaines d'euros pour un cadeau plus qu'une gourmandise.

Pas de hausse de prix chez les Dinger

Dans la boutique bellegardaise Au dessert du Roy, les animaux - même imaginaires puisque les licornes ont là aussi fait leur grand retour - sont à l'honneur. Parmi les nouveautés présentées en vitrine, Nathalie et Sylvain Dinger proposent des vaches, des papillons, des dinosaures... Quant aux grenouilles, il n'en reste plus une. "Elles sont toutes parties en une semaine", indique Nathalie. Tous ces sujets, auxquels s'ajoutent les plus classiques (lapins, poissons, oeufs), sont nés dans le courant de l'année passée de l'imaginaire de l'ensemble de l'équipe de la pâtisserie-chocolaterie. "Chacun fait ses propositions, s'informe sur la possibilité de la réalisation. C'est un travail collectif." Notre mention spéciale revient à celle ou celui qui a eu l'idée ingénieuse de retourner un oeuf pour en faire une montgolfière.

 

Nathalie Dinger, co-gérante avec son mari Sylvain de la pâtisserie-chocolaterie Au dessert du Roy à Bellegarde depuis 1995 et Beaucaire depuis 2017. • Photo : S.Ma

Au-delà de la beauté de ces sujets, le goût prime chez les Dinger et cela grâce à des chocolats de qualité. "Le chocolat au lait est plus prisé que le chocolat noir (64%), mais cela est dû à une éducation du goût, à une croyance qui persiste et qui fait qu'on pense systématiquement les enfants préfèrent le chocolat au lait", souligne Nathalie.

Mais parce que Pâques, ce n'est pas que pour les enfants, Au dessert du Roy on peut aussi se laisser tenter par un oeuf nougatine et chocolat. Pour l'ensemble des gourmandises garnies, les poids varient entre 60 et 350 g, à l'exception d'un gros oeuf pesant 800 g. Côté portefeuille, comptez entre 6 et 30€, l'exception atteint quant à elle les 64€. 

Les Dinger ont lancé une loterie pour remporter deux gros oeufs de Pâques joliment décorés, d'une valeur de 300e chacun. • Photo : S.Ma

Ici, malgré le contexte inflationniste, les recettes comme les prix n'ont pas changé. "La matière première a augmenté tout comme notre facture d'électricité qui a doublé. Mais nous n'avons pas augmenté nos prix sur les chocolats de Pâques, ni changé nos recettes. Pour le moment, nous n'avons pas eu à nous poser la question, mais nous ne négligerons jamais la qualité pour un prix. Nous préférerons ne plus sortir un produit plutôt que de dégrader sa qualité", assure Nathalie. 

La revanche du chocolat noir

À Bagnols, Jean-Marie Cornut est sur le pied de guerre pour "le deuxième point fort de l'année" pour sa chocolaterie De Neuville, place Mallet. Noël représente environ 40 % de son chiffre d'affaires annuel, et Pâques environ 20 %. Alors on met les petits plats dans les grands, avec cette année une thématique "Délices au Pays des merveilles". "Un monde fantasmagorique", glisse le chocolatier, qui vend des produits 100 % faits en France. 

Alors avec une thématique pareille, les lapins, oeufs et poules sont cette année accompagnés de licornes, dragons ou encore chouettes. Et ça prend bien, puisque certains produits étaient déjà en pénurie vendredi. "Mais comme on est sur du produit frais, on préfère être en rupture que gaspiller", assume Jean-Marie Cornut, puisque ses produits sont sans conservateur. 

Jean-Marie Cornut tient la chocolaterie De Neuville, à Bagnols • Photo : Thierry Allard

Quant à la tendance de l'année, ici elle est plutôt au chocolat noir. "Cette année on a vendu beaucoup de noir. Je vais probablement être en pénurie", relève-t-il. Et ce malgré une hausse des prix rendue indispensable par la hausse du coût de l'énergie, mais pas que : "Il y a aussi le transport, le carton... Nous avons essayé de faire une hausse la plus modeste possible, d'environ 10 %", s'excuserait presque le commerçant. Pas de quoi décourager la clientèle cependant, prête à dépenser un peu plus pour se faire plaisir et respecter la tradition pascale. 

Pâques et les chocolats, quelle histoire !

Avant tout,  pourquoi mangeons-nous du chocolat à Pâques ? Les gourmands ne se posent pas toujours la question mais il est bon de comprendre nos gestes les plus traditionnels. Entre le retour du Christ et la chasse aux œufs, pas facile de s'y retrouver. Bien avant notre ère et son dateur historique, l'œuf était le symbole de la naissance, de la vie. Une carapace inviolable qui renferme un trésor doré. Les chrétiens ont repris le symbole mais durant le carême, les poules continuaient de pondre sans trouver preneur pour leurs œufs. Ils étaient interdits durant cette période de jeûne. Alors, ils avaient pour habitude de se les offrir, décorés ou peints mais cuits. Pourquoi des cloches ou de la friture en symboles ? Pour les deux premiers, la religion y est pour beaucoup. Les cloches romaines ne sonnaient pas du Jeudi saint à la veille de Pâques pour commémorer la mort du Christ. Pour expliquer ce silence troublant, on disait aux enfants qu'elles étaient parties à Rome ! La friture concerne plutôt la bible et l'épisode de la pêche miraculeuse. Et les lapins ? Là, c'est une autre histoire... moins religieuse et plus allemande. En effet, le lapin y symbolise le renouveau, le printemps et la fertilité. Lindt étant un chocolatier industriel très fort en communication la marque a su imposer son œuvre, le lapin en chocolat pour Pâques.

Courtin : 5 Place de la Bouquerie à Nîmes. Tel au : 04 66 29 02 31.

Au dessert du Roy : 2 bis Rue Pasteur à Bellegarde. Tel : 04 66 01 11 42. 11 Quai du Général-De Gaulle à Beaucaire. Tel : 04 66 75 57 16.

De Neuvill : 10 Place Mallet à Bagnols. Tel : 04 66 89 24 48

Anthony Maurin, Stéphanie Marin et Thierry Allard

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